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1
LES DÉBUTS
DB
L'IMPRIMERIE
A REIMS
LES DÉBUTS
DB
L'IMPRIMERIE
A REIMS
LES DÉBUTS
L'IMPRIMERIE
A REIMS
ET LES MARQUES DES PREMIERS IMPRIMEURS
i56o-i65o
Par Henri JADART
CoMaBnvATKDR- Adjoint de la Biblioth^cidi ai Rbih*
REIMS
IMPRIMERIE F.T LITHOGRAPHIE DE L'INDÉPENDANT RÉMOIS
40, RUI DB TALLEtllANO, {O
1893
: ,v"/»"> ^-'.'/. /
29 189.^
//bhaB"*
f^CLA.ycL jjiAm^
AUX BIBLIOPHILES REMOIS
Il existait à Reims, de 1841 à 18 44' "^^^ Société
de Bibliophiles de Reims^ qui publia, durant les
trois années de son existence, douze plaquettes fort
intéressantes et encore recherchées sur divers sujets
d'érudition et de littérature locales. — Nous repro*
duisons volontiers les noms de ses seize fondateurs :
Comité d'administration : MM. Louis Paris, prési-
dent; Prosper Tarbé et Henri Fleury, membres;
J,'J. Maquart, trésorier; Gabriel Daire, secrétaire;
Sociétaires : MM. Narcisse Brunette, Eug. Clicquot,
Th. Contant, Aug. Duchesne, E. Gonel, L. Jacquet,
H. Landouzy, Louis-Lucas, Alph. Marguet, H. RobiU
lard et H. Tarbé de Saint-Hardouin. — Le seul
survivant de ces bibliophiles de 1841 ^st Vhonorable
M. Brunette père, architecte honoraire de la ville
de Reims.
Si nous évoquons le souvenir de ces bibliophiles
d'il y a cinquante ans, ce n'est point pour tenter la
résurrection de leur Société, c'est simplement pour
— VI —
les proposer en exemple aux bibliophiles actaels.
On compte aujourd'hui à Reim^ beaucoup d'amateurs
de liçres, d'intelligents et sagaces collectionneurs,
mais ils restent isolés et ils n'ont plus l'ancienne
orientation. Ils ont les j'eux fixés sur Paris, et c'est
à travers le prisme de la librairie parisienne que les
séductions de l'art et du goût s'opèrent en eux. Ils
envisagent la littérature en général avec une plus
large compréhension, ce dont nous les félicitons,
mais beaucoup d'entre eux ont perdu le souci du
livre composé, imprimé et édité en province, ce qui
était le rêve chéri, l'idéal caressé et souvent réalisé
par leurs devanciers de la Société des Bibliophiles.
Que l'on en juge par le titre des grands ouvrages
que ces derniers ont pu mettre au jour à Reims, de
1840 à 1845, en même temps que leurs élégantes
plaquettes : Les Toiles peintes de Louis Paris, Les
Trésors des Eglises et le Reims de Prosper Tarbé,
ITIistoire de Reims de D. Marlot et les Actes de la
Province de Reims de l'abbé Bandeville, vénérables
in'quarto la plupart illustrés par le crayon de
J.'J. Maquart. C'était l'âge d'or des amis de
l'histoire locale/ Leurs belles publications, si élevées
et si pures dans leur inspiration, rattachaient au
foyer, plaisaient dans le cercle intime de la famille,
inspiraient aux plus indifférents le respect, le culte
des monuments et des grands hommes du pays.
Ne pourrait-on réserver encore, sans rien perdre
ni négliger des incontestables merveilles des éditeurs
de Paris, quelque coin de bibliothèque favorable
aux productions du terroir? Cette hospitalité serait
d'ailleurs peu encombrante, car les modestes in-
— vn —
octai)o sont seuls de mise désormais dans les tentatives
de nos imprim£urs locaux, désireux quand même
de produire un spécimen de leurs progrès en typO'
graphie, un chef-d'œuvre de mMtrise, comme on
disait jadis. Tel est le cas de cet essai biographique
et bibliographique sur Nicolas Bacquenois, que
l'Imprimerie de rindépendant Rémois a voulu éditer
à ses frais avec le soin révérencieux qui est dû au
père de l'imprimerie dans notre ville.
Déjà, en 1841* ^ Société des Bibliophiles de
Reims^ dont le nom revient sans cesse et avec hon-
neur sous notre plume, rééditait en tête de ses œuvres
un travail de Bacquenois : Discours de ce qu'a fait
en France le héraut d'Angleterre, et Von applaudis-
sait à ce réveil du renom d'un vieux maître ! (i).
Depuis on s'est encore souvenu de lui pour donner
son nom à l'une de nos rues, hommage de bon goût
récemment rendu à Bacquenois par l'édilité rémoise.
L'Académie de Reims, de son côté, avait mis au
concours, en 18 56, une étude sur les débuts de
l'Imprimerie dans nos murs, et, bien que des recher-
ches étendues aient été entreprises, aucun mémoire
n'avait été publié. Cependant, on s'occupait de
Bacquenois à Lyon, à Verdun et à Paris; on
discutait les étapes successives de ses presses, les
dates de sa vie, et on lui contestait, dans une certaine
mesure, le titre jusque là sans rival, de premier
imprimeur de Reims. Il convenait donc de produire,
avec le concours des précédentes découvertes, le
(i), lire sur les premières pablications de la Société des Bibliophiles un
intéressant rapport de M. Vabbé Nanqnette, dans les Annales de PAcadémie
de Reims, t. I. p. 38i.
-— vm —
catalogue de ses œuvres aussi complet que possible,
et de fixer, à l'aide de pièces d'archives, quelques
jalons dans sa carrière. Nous avons tenté Ventre-
prise, sans prétendre maintenant l'açoir accomplie;
d'autres la compléteront plus tard. Mais il nous
semble résulter de nos patients efforts que les pré-
curseurs de Bacquenois à Reims n'ont rien éclipsé
de ses mérites. Les essais de Nicolas Trumeau et
de Claude Chaudière furent méritoires comme ceux
de Bacquenois, mais ce dernier triompha seul dans
la lutte, et il reste hors de pair, avec son gendre,
Jean de Foigny, dans les annales primitives de la
typographie rém^oise.
Le concours de MM. A. Duchénojr, l'abbé Cerf,
l'abbé Frizon, A. Claudin, H. Menu, nous apporta
un immense appoint pour les aspects multiples de
notre tâche, et depuis la publication du premier jet
de cette notice, des lettres encourageantes de
M. Léopold Delisle et de M. Emile Picot ont con-
firmé et développé nos conclusions. Qu'ils veuillent
bien tous agréer nos sentiments de gratitude, ainsi
que notre imprimeur volontaire, M. Justinart, qui
a revendiqué pour des presses rémoises le sinn
exclusif de remettre en lumière les faits et gestes
d'un ancêtre du XVP siècle.
H. JADARl.
Reims, le 23 Novembre i8g3.
LES DEBUTS
DE
L'IMPRIMERIE
A REIMS
En toutes choses, les recherches actuelles de Téru-
dition se portent vers les origines. On aime à saisir
la première trace d'une découverte et à mesurer les
progrès qu'elle a accomplis d'âge en âge jusqu'au
merveilleux épanouissement de l'art contemporain.
Nous avons obéi à cette tendance en apportant au
Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, en
i8go, un mémoire sur les débuts de l'imprimerie à
Reims et particulièrement sur l'habile typographe,
Nicolas Bacquenois^ qui l'y implanta définitive-
ment (i).
L'imprinierie ne fut introduite à Reims que *
longtemps après son invention et à la suite de sa
propagation dans les villes voisines (2). Le premier
(i) Journal officiel, a6 mai i8go, p. oRiS,— Bulletin historique et philologique
du Comité des Traçaux historiques, année i8go, où se trouve un abrégé de
cette notice avec extraits des documents inédits. — Reçue critique d'His-
toire et de Littérature, 19 octobre 1891, article de M. Emile Picot, p. a4o
à a45- — Travaux de V Académie de Reims, t. lxxxv, p. 179 à a49.
(a) Premiers monuments de VImprimerie en France au xv« siècle, publiés
par G. Thierry Poux, conservateur du département des imprimés à la
Bibliothèque nationale, Paris, Hachette, 1890, grand in-f>. On y voit que
Troyes en i483, et Ghâlons en 1493, eurent leurs premiers imprimeurs.
— a —
• livre reconnu pour sortir authentiqnement des
presses rémoises, porte la date de i553(i). Pourquoi
ce retard? Comment expliquer, dans une industrieuse
et active population, cette indifférence pour Fart
nouveau qui allait centupler l'essor des connaissances
. humaines? Il faut, pensons-nous, attribuer cette
étonnante période d'inaction aux mêmes causes qui
firent reculer jusqu'en i548 la création de l'Université
de Reims, projet conçu dès la fin du xv© siècle
par Robert Briçonnet et éludé par le Conseil de
Ville (a).
Si l'on veut se rendre compte de cette abstention
qui fut tant reprochée aux Rémois, on devra
approfondir l'état désastreux de leurs affaires durant
les épidémies, les révoltes et les discordes civiles,
suite interminable des désastres de la guerre de Cent
• Ans. Reims ne se releva qu'au xvi® siècle, à la
Renaissance, et il ne fallut pas moins d'un demi-
siècle pour ramener dans son sein la richesse et
l'activité féconde. Le temps des incunables était
passé. On comprend dès lors pourquoi les bourgeois
préféraient user du crédit de l'archevêque pour
obtenir une exemption d'impôts, et mettaient toutes
leurs espérances pour la prospérité de la cité
(i) Nous ne comptons pas comme un livre la plaquette de 34 ff*)
Ampliatton de Védict de création des Conseillers, Magistratz et Juges prési-
diaux, vendue à Reims, chez Nicolas Trumeau en i55a, ni l'autre plaquette
de xà ff., Premier livre des Accasations de M. T, Cicéron, contre Caias
Verres, imprimée à Reims, par Claude Chaudière en i55a. Nous exceptons
aussi le traité de grammaire dont un fragment du titre, portant la date
de i55i, est seul conservé par M. Claudin, Pérudit et obligeant bibliophile
parisien. On trouvera plus loin des renseignements sur ces précieux,
mais très minces produits des devanciers de Bacquenois.
(a) Conclusions des 28 mars i495 et 6 açril 149S' (Im population de Reims,
par H. Jadart, i88a, p. 16-17. — Varin, Archiç. législ., Statuts, t I, p. 84^
et 85i.)
- s —
dans le développement de son commerce et de ses
manufactures. De son côté, la puissance ecclésiastique
avait intérêt à se prêter au développement de la
culture intellectuelle, mais elle tenait à ne le faire
qu'à son heure, par son influence et sous sa direction.
Elle seule d'ailleurs pouvait alors y pourvoir
efficacement (i). Les luttes religieuses du xvi« siècle
allaient lui en fournir l'occasion la plus favorable,
et le génie du grand cardinal de Lorraine sut la
saisir et la faire tourner à l'avantage des Rémois, en
même temps cp'à la conservation de la foi catholique.
Aussitôt la fondation de l'Université, bien qu'on y
eût attaché des parcheminiers enlumineurs et écrivains,
l'imprimerie s'essayait à Reims et s'y implanta, après
cinq ans d'efforts, grâce au talent d'un enfant du
pays (2).
Les débuts furent laborieux, incertains, longtemps
inexplorés et resteront sans doute peu connus malgré
toutes les recherches (3). Bornons-nous à planter deux
jalons, en citant les essais de Nicolas Trumeau et de
(i) A Paris, ce fut la Sorbonne qui introduisit Pimprimerie dans la
capitale (1469-1471), quand personne ne s'en souciait-autour d'elle ou s'y
montrait hostile. Im Sorbonne,,. par A. Franklin, 1876, p. 117.
(2) n faut noter dans le rôle des officiers de l'Université, en i56o, la
présence de trois papetiers jurés, dont l'un est tenu de construire et
entretenir une papeterie au lieudit la Voye-Fossart, terroir de Verpel
(Ardennes). D. Marlot, JBist, de Reims, 1846, t. IV, p. 319.
(3) Citons avec gratitude, et avant toutes autres, les recherches de
M. Henri Menu, rémois, longtemps libraire à Paris, qui a soumis en
1866, au concours de l'Académie de Reims, un mémoire manuscrit (encore
Inédit), Origines de Pimprimerie rémoise, ii5 ff. pet in-8», travail approfondi
dont nous avons largement profité et qu'il a même complété en notre
faveur. Nous n'avons pu malheureusement tirer égal profit d'un autre
mémoire, soumis au concours de i856, par M. l'abbé Cerf, aujourd'hui
chanoine de Reims, membre titulaire et ancien président de l'Académie de
Reims. Ses recherches sont restées inédites, et le manuscrit en est perdu.
Ajoutons que les récentes découvertes de MM. Glaudin et Emile Picot
nous ont été ici d'un g^rand secours. Nous renvoyons pour le surplus à
leurs très compétentes observations.
-4-
Claade Chaudj^re, dont les noms sont connus dans
la typographie française et qui furent à Reims les
précurseurs ou les rivaux de Nicolas Bacquenois. Le
premier fournit en i55o-5i à l'administration urbaine
des brevets imprimés qu'il compléta à la main (i).
Selon toute vraisemblance, ses presses fonctionnaient
dans la ville, mais sans doute elles étaient imparfaites
et rudimentaires ; aucun livre important n'en est sorti
à notre connaissance (2). Le second qui tenta de
s'établir à Reims vers i55i, Claude Chaudière, fils
de Regnault Chaudière, parisien, ne persista pas
davantage, bien qu'il paraisse y avoir séjourné et
travaillé assez longtemps (3). En iSSs, il était qualifié
(i) « A Nicolas Trumeau, imprimeur, pour avoir imprimé trois mil cincq
cens brevetz par conclusion et quittance signée Be^eune, cxvi sols
tournois. Pour trois cens vingt huit brevetz qu'il a convenu escripre à la
main, à raison qu'il n'y en avoit a suffisance, payé xvi sols m deniers
tournois, qui est a raison de v s. pour cent » tComptes des deniers
patrtmoniaax, i56o-i55a, P 3q^. Archiçes communales de Reims.)
(a) Jean Trumeau tint boutique d'imprimeur à Provins pendant 4o ans,
et y mourut avant iSsi ; sa veuve y garda jusqu'en iSod son établissement
typographique. Sont-ils les père et mère de Nicolas Trumeau? nous
l'ignorons. (Cf. Recherches sur les débuts de Vlmprimerie à Provins, par
H. Stbin, dans la Bibliothèque de VÈcole des Chartes, 1889, p. 2i8-aa6.)
— Thibault et François Trumeau imprimèrent à Troyes de i533 à i563.
(Cotai, de la Bibl. de Troyes, Théologie, t. 1, 1890, p. a^S à 079.) Quant à
Nicolas Trumeau, s'il cessa d'imprimer à Reims après ses premiers essais
en x56o, il y resta vraisemblablement comme libraire. Le chapitre de
Notre-Dame lui louait en i557 et en i558, l'une des loges avoisinant le
portail de la cathédrale pour y installer sa boutique. (Gh. Cerf, Notre-
Dame de Reims, t. I, p. i84). Sa fin aurait été funeste, d'après un texte
publié par M. H. Stein, archiviste aux Archives nationales, dans ses
Mélanges de Bibliographie (i** série), Paris, Tbghbner, 1893, p. 8 à 10. Cet
érudit donne la preuve de la condamnation à mort de Nicolas Trumeau
par le présidial de Reims, et indique son exécution comme probable dans
cette ville vers i563, à la suite d'un appel rejeté par le Parlement de Paris.
(3) « Regnault Chaudière, imprimeur en i5i8, eut un fils nommé Claude,
imprimeur en i55o, et de Claude naquit Guillaume, libraire en i568. Il étoit
associé avec Nivelle, il imprima avec lui les Sermons de Jean Boucher. Il
fut enterré dans notre église le i3 février 1570. Sa femme se nommoit
Gillette Haste : il avoit pour marque celle de Regnault son ayeul, sçavoir
le temps avec cette devise : Virtus sola aciem retondit istam. » (Chronologie
historique des curés de Saint-Benoît de Paris, par J. Brute, ij&j, in-ia,
p. 39, i^ote communiquée par H. Menu.)
- 5 -
« marchand libraire de Monseigneur le cardinal de
Lorraine en sa ville de Reims » (i), et en i553, il
habitait encore le logement que lui fournissait
l'archevêque dans la maison du Petit'Saint-Martin,
rue des Fusilliers (2). S'il faut en croire Antoine du
Verdier, il aurait imprimé deux volumes à Reims,
en i555 et i557 (3). Nous livrons ces renseignements
à ceux qui écriront un jour l'histoire complète de la
typographie rémoise, bornant ici notre tâche à
(i) ig septembre i552, — « Honorable femme, Anne Gremyllier, femme
de honorable homme Claude Chaudière, marchand libraire de M*' le
cardinal de Lorraine en sa ville de Reims, vend à honorable homme, sire
Mathurin du Puis..., la g* partie qui appartient audit Claude Chaudière, de
son propre, en la moitié de deux maisons... » (Minutes de Taillet, notaire à
Reims, iSSa.) ^ Extrait pris, comme les suivants, sur les originaux par
M. A. DuGHÉNOY, employé à la Bibliothèque de Reims, et tous très
obligeamment communiqués par lui en vue de ce travail. — Mathurin
Dupuis, avec lequel traitait Cl. Chaudière, pourrait être le libraire parisien
qui éditait : Historia hugonis Falcandi siculi... Parisiis, Maturin Dupuys,
i55o, I vol. in-4\
(2) 22 açril j553. — « M ^"^ Pierre Bellangier, prebtre chanoine de Reims,
somme Qaude Chaudière, imprimeur demeurant à Reims, qu'il ait
incontinent à faire estansonner, tringler et retenir ung comble et crespon
estant en la maison où se tient ledit Chaudière, sise en cette ville de
Reims, appelée le Petit Saint Martin, ledit comble faisant séparation de
lad. maison et de celle dudit Bellangier, lequel menasse ruine Par
lequel Chaudière a esté fait response qu'il n'est que concierge de la maison
en laquelle il est à présent demeurant, et ne luy appartient, ains à M*' le
reverendiss. cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, à cause de son
abbaye de S* Martin de Laon, au moyen de quoy il n'est tenu des
réparations dlcelle » (Minutes de Jean Rogier, notaire, i563.) Sur
remplacement de la maison portant pour enseigne : le Petit-Saint-Martin,
voir le Vieux Reims, par l'abbé Cerf, 1875, p. m. -' Il y avait aussi l'en-
seigne du Petit-Saint-Martin près du Mont-Dieu, rue du Barbâtre.
(3) c Claude Chaudière, parisien, a escrit, en 37 chap., l'accord de vertu
à la vie humaine. Impr. à Rheims, 8% l'an 1557. » Voir La Bibliothèque
d'Ant. du Verdier, in-f», Lyon, i585, p. 169-70. — « Cl. Chaudière, igoute la
réédition de cet ouvrage, a écrit aussi un Dialogue du vrai amour, duquel
les Entreparleurs sont l'Ami et l'Amie, imprimé à Reims en Champagne
par ledit Chaudière, l'an i555. » Voir les Bibliothèques françaises de la Croix
du Maine et de du Verdier..., in-4°, Paris, 177Q, t. I, p. 134. — Enfin citons,
seulement pour mémoire, l'assertion très exacte de Lacatte-Joltrois,
énonçant que c Claude Chaudière, parisien, imprimeur du Cardinal de
Lorraine, traduisit et imprima lui-même à Reims en i55a, in-4% la i'* oraison
de Gicéron contre Verres. » (Biogr. rémoise, ms. de la BibU de Reims,
in-4*, p. 90.) La Bibliothèque Nationale possède un exemplaire de ce der-
nier ouvrage.
— 6 —
l'esquisse de la vie et des œuvres de son véritable
fondateur (i).
Ce titre appartient à tous égards à Nicolas
Bacquenois, dont les débuts, eux aussi, et même
Texistence entière, restent sur bien des points dans
les ténèbres. Nous ne connaissons ni son lieu natal,
ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort. Ses
livres et quelques documents récenmaent découverts
permettent seuls de fixer les principales étapes
de sa vie et la durée de ses consciencieux efforts
à Lyon, à Reims et à Verdun (a).
I
ORIGINE REMOISE DE BAGQUENOIS, SON APPRENTISSAGE
ET SON PREMIER ETABLISSEMENT A LYON
Nicolas Bacquenois est originaire du pays rémois,
mais rien n'indique que ses parents aient été fixés à
(i) Dictionnaire de Créographie ancienne et moderne à Vusage du libraire et
de Vamateur de liçres (Supplément au Manuel du libraire j, par un Bibliophile
(P. Deschamps), Paris, Didot, 1830. — Verbo Bemorum ciçitas, col. 1059 à
1081. Cet article contient une grave erreur en donnant la date de i55i à un
livre certainement imprimé à Reims en i565 : Le liçre des précations... Le
premier livre imprimé à Reims, est le CoustunUer de Reims, i563. Un autre
reproche à adresser à la Notice bibliographique, c'est de poser, sans la
résoudre, la question de savoir si Bacquenois aurait imprimé à Verdun
avant de venir à Reims ; il est certain qu'il vint de Lyon directement à
Reims en iSSa, et qu'il alla seulement s'établir à Verdun en 1S60. G est
d'ailleurs ce que reconnaît le savant bibliographe à l'article Vtrodunumy
col. 1359.
(2) Pour retrouver les productions de Bacquenois, outre les ouvrages de
du Verdier, La Croix du Maine, Brunet, Graesse, etc., nous avons consulté
avec fruit la Bibliotheca exotica, sive Caialogus offidnalis librorum peregrinis
Unguis usualibus scriptorum, videlicet GalUca, Italica, Hispanica, Belgica
La Bibliothèque uniçerselle contenant le catalogue de tous les liçres qui ont
esté imprimés ce siècle passé, aux langues Françoise, Italienne, Espagnole, et
autres qui sont atyourd^huy plus communes, depuis Van iSoo iusques à Pan
présent 1610, distribués en certain ordre selon les matières y contenues, et les
- 7-
Reims. Au contraire, sa famille nous parait avoir^ au
xYi« siècle, habité Beine et les environs (i), où ses
membres exerçaient les professions de fabricants et
de laboureurs (a). Lui-même, comme nous le verrons
plus loin, avait des proches et possédait une maison
et des terres à Beine, d'autres terres à* Wez-les-
Thuisy et le droit de passage sur la Suippe à
Saint-Hilaire-le-6rand. Le nom de Bacquenois est
encore aujourd'hui porté dans quelques villages
de cette région, notamment à Yaudesincourt et à
Dontrien.
Selon toute vraisemblance, le futur imprimeur eut
donc son origine au boui^ de Beine, vers Fan i5io.
Gomment eut-il l'occasion d'en sortir, de s'instruire
dans l'étude des langues, puis de se former à l'art
encore si peu vulgarisé de la typographie ? Autant de
questions sur lesquelles nous ne possédons aucune
espèce d'éclaircissement^. Il a fallu que son goût
pour les lettres et sa nature inventive soient secondés
et guidés par un protecteur ou un maître plein de
sagacité et de prévoyance. On a dit longtemps et
partout que ce Mécène ftit le cardinal Charles de
surnoms des AvUheurs. — Cum gratia et priçilegio Ces. Majest, ad decenniam.
A Frankfourt, par Pierre Kopf. Anno mdcx. — i vol. iii-4' de 219 pages
(très rare). — Il en existe un exempl. à la Bibliothèque de Reims, acquis
en i833 par L. Paris, en bon état, recouvert en parchemin. J'y ai pris toutes
les indications relatives aux productions de Nicolas Bacquenois.
(i) Beine, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Reims, à trois
lieues E. de cette ville.
(2) 3 mai i5y5. Echange d'héritages entre Jehan Garenjot, laboureur à
Beine..., et François Bacquenois, estaminier, et Marie Ruinart, sa femme,
demeurant à Beine. (Signé) F. Bacquenois. (Minutes de G. Savetel, notaire
à Reims, i5^5.) — Avril 1604» Jacques Bacquenois, greffier en la justice du
Petit-Saint-Hillier, âgé de 57 ans. — i3 juill. iy52. Claude Bacquenois,
procureur au bailliage de Reims. (Arch. législaiiçes, par Vabin, Statuts,
t. II, p. 49a>)
-8 —
Lorraine, qui l'aurait envoyé à Lyon en appren-
tissage dans le but de le ramener à Reims à
rheure opportune (i). Nous ne le croyons pas.
Bacquenois ^tait sûrement passé maître dans la
corporation lyonnaise avant que ce prélat devint
effectivement archevêque de Reims (i545). Ensuite,
il n'eût pas manqué de rappeler la générosité du
bienfaiteur de ses jeunes années au cours de l'une
des nombreuses et prolixes dédicaces qu'il lui
adressa plus tard, ainsi qu'aux membres de sa
famille.
Cependant un fait important vient d'être mis en
lumière par M. Glaudin, c'est que dès i548, il y avait
des relations entre Charles de Lorraine et Nicolas
Bacquenois, car ce dernier dédia à l'archevêque de
Reims V Oraison panégyrique d'Isocrates que venait
de traduire du grec l'érudit Pierre Adam^ originaire
du pays rémois.
Voici en quels termes le typographe s'adresse au
prélat : « Vostre clémence plus que humaine... me
laissera a quelque angle t du renc de ses favoriz ser-
viteurs, attendu que ce que j'ay entrepris, est pour
recongnoissance publicque de ce que luy doibs, et
pour pleige de obéissance eterne, et dernièrement
pour monstrer que me suis (je pense) fatalement mis
à l'Imprimerie pour laisser à la postérité monuments
(i) « Bacquenois, premier imprimeur à Reims. N. Bacquenois, imprimeur
qui, le premier, a fait rouler la presse à Reims, avoit été entretenu à Lyon
aux dépens du card. Charles de Lorraine pour y apprendre sa profession.
Il amena à Reims, lorsquHl vint s'y établir, un compagnon qui étoit
calviniste et qui imprimoit secrettement pour les hug^uenots. La plupart
des imprimeurs de Lyon étoient infectés de l'hérésie lorsque Bacquenois y
demeuroit... » (J. Lacourt, Varia SelectOf 1722, fol. i8a, verso. — Cfr.
Almanajch historique de Reims, 1766. — Annuaire de la Marne, iS54, p* S46, et
1877, p. 18, 1893, p. 5io).
-9 -
de vos divines vertus... »(i) Il ressort de ce passage
qu'une entente entre eux était prochaine.
Quoi qull en soit des circonstances qui transpor- ♦
tèrent, environ vers i535, Nicolas Bacquenois sur les
bords du Rhône, il y eut, dit-on, pour initiateur,
l'un des plus excellents typographes de cette ville
savante, Jean de Tournes. Il existe, en effet, une
grande similitude entre leurs éditions et une méthode
analogue. Nous acceptons donc la tradition sur ce
point, sans pouvoir toutefois la contrôler, comme il
serait peut-être possible de le faire à Lyon, et nous
émettrons seulement une remarque au sujet de
l'origine du maître de Bacquenois (s). Son nom, porté
par plusieurs personnages de l'époque, permettrait
de lui assigner comme point de départ de sa famille,
sinon comme lieu natal, le village de Tournes, près de
Renwez (Ardennes), et d'en faire ainsi un compatriote
de son élève (3). Il y avait alors à Lyon un certain
nombre d'érudits et de poètes, issus de cette contrée
féconde en hommes lettrés qui avait été la patrie de
Gerson : Jean Voulté de Vandy, Adam de Wasigny,
et beaucoup d'autres dont Bacquenois et ses con-
frères imprimèrent les œuvres (4). Pourquoi le futur
(i) Les Origines de Vlmprimerie à ReimSf par A. Claudin, 1891, p. %,
extrait du Bulletin du BibUopJUlef i8$t.
(2) « Jean de Tournes, né à Lyon, en i5o4, d'une famille originaire de
Picardie... » Encyclopédie moderne, p. 854, t. xxvi, col. 89a, article Typographie^
par A. FiRMiN-DiDOT.
(3) i56y. «Frère Jacques de Tournes, curé de This-les-ia-Neuville, homme
âgé de ^ ans, aveugle... Les huguenots lui ont pris ses titres dans un petit
coflire qu'il a vu rompre Tannée i56a. » — « Mestre Jean Noizet, chanoine
de Mézières, procureur de mestre Gilles de Tournes, chanoine aussy de
lad. église, estudiant à Paris pour le présent. » ( Archivées de Reims, registre
du XVI* siècle.)
(4) On conserve à la Bibliothèque de Reims le Repos déplus grand travail.
A Lyon, par Jean de Tournes et Guil. Gazeau, mdxxxx, in-8« de 141 pages
— 10 —
typographe n aurait-il pas été Tun des compagnons
des écrivains rémois dans leur émigration vers la cité
florissante, devenue Tun des centres les plus actifs
de l'Europe pour la production des livres ? Ce point
vaudrait la peine d'être approfondi ; nous ne pouvons
que le signaler (i).
L'apprentissage devait être long à cette époque,
ensuite la vie restait besogneuse et rude, même après
les premiers succès obtenus. Néanmoins Bacquenois
s'était marié dans l'intervalle avec Etiennette Lhé-
ritier, veuve Gosme, dont le frère, Ennemond
Lhéritier, habitait Annonay, et il eut de cette union
un fils, Etienne Bacquenois, que nous retrouverons
à Reims, en iS^S. Mais ses affaires financières n'en
prospéraient pas mieux, et il se trouva sous le coup
des poursuites de son beau-frère, qui fit saisir plus
tard sa boutique de la rue Mercière (a). On le voit,
si Bacquenois rêvait de gloire à Lyon, il y vivait
dans la misère.
numérotées. On lit sur le titre (à la main) : Par Guillaume des Autels.
La marque de Jean de Tournes ofifrait deux serpents enroulés, avec la
devise dans un cartouche au' centre : Qaod tibi fieri non çis, alteri ne
feceris, — Les compatriotes de Bacquenois à Lyon étaient, Tun de Vandy,
près Vouziers (Ardennes), et l'autre de Wasigny, près Novion-Porcien
(Ardennes).
(I) Sur cette pléiade rémoise voir la Biographie ardennaise, par Tabbé
BouLLiOT, i83o, t. I, p. II, et t. II, p. 427.
(a) M. Glaudin nous fournit la preuve de ces faits dans un acte passé
à Lyon, le 7 janvier i558, « d'où il résulte que Bacquenois avait épousé
Etiennette Lhéritier, sœur d'Ennemond Lhéritier, habitant d' Annonay,
Elle parait aussi être la veuve d'un nommé Gausme. Ennemond Lhéritier,
créancier de sa sœur et de son beau-frère pour, une somme de cent livres
tournois, ne pouvant se faire payer, saisit une boutique sise rue
Mercière, appartenant à Etiennette Lhéritier, femme Bacquenois ; cette
dernière intervenant en vertu d'une procuration de son mari, reçue par
M* Rogier, notaire à Reims, le 8 août i557, vend la boutique et liquide
les dettes que le ménage avait laissées à Lyon. » V Imprimerie à Reims.
par A. Glaudin, 1891, p. aa et a3, notes.
II —
II
RETOUR DE BAGQUENOIS A REIMS, SES IMPRESSIONS
DANS CETTE VILLE, SON GENDRE ET SUCCESSEUR
JEAN DE FOIGNY.
Après avoir fourni anx libraires lyonnais un certain •
nombre de volumes, dont huit nous sont connus
(i548-i5Sa)et seront cites plus loin, Bacquenois revint
dans sa patrie sous l'impulsion et par Tordre du
cardinal de Lorraine. Ce fut en traversant Lyon,
probablement à son retour d'Italie, en i55o^ que
ce prélat, jaloux de donner quelque lustre à son
Université et d'y ramener les hommes de mérite
sortis de son diocèse, entraîna l'imprimeur à sa suite.
Ce dernier le racontait naïvement dans sa dédicace
du Constumier de Reims, datée du i*^ juillet i553, et
adressée à celui qui devenait réellement à cette époque
son protecteur et son appui : « Avez en ceste ville,
dit-il, mis et planté vôstre escoUe et université, laquelle
suivant vos haultes entreprises avez commencé pour
y nourrir et instituer la jeunesse, et selon la divers
site des esprits les eslever en science utile et profi-
table à la républicque. Mesmes à raison que tel exer-
cice, sans l'art d'imprimerie, ne se peut bien et aisé-
ment conduire, vous. Monseigneur, retournant d'Italie '
et passant par Lyon, me commandastes, comme à
votre subject, à vous obligé et appat'tenant naturel-
lement, que pour vous faire service et aux vostres.
— la —
m'en relourna»fle au lieu de ma naissance (i) ;
qui est cause qu'après jà avoir suyvant vostre
commandement, faict et commencé d'imprimer
pour la direction de vostre clergé plusieurs choses,
pour continuer et satisfaire à votre deseing et
intention, j'ai, soubs vostre aesle et faveur, par
ladvis de gens doctes et de vostre conseil, mis au
jour et lumière les coustumes de vostre ville de
Reims... »
La dédicace au lecteur n est pas moins naïve et
sincère en protestations de dévouement à l'égard de
ses compatriotes : « Je n'ai point, écrit Bacquenois,
quasi comme les feueillets de la Sybille, recueilli et
mis en tes mains ce traicté des Coustumes de Reims
pour en espérer recevoir quelque honneur et grand
prolict... Quoy que soit, j'estime avoir receu grand
fruit et contentement de mes frais et travaux, si je
puis empescher de croistre, ou, si jà commencé est,
enracher quelque racine de procès et dissention
d'entre mes citoiens ; t'asssurant que, si je congnois
mon industrie t'ètre agréable, m'efforceray, quand
les occasions se présenteront, de te donner, soit en
science légalle et administration politique, ou faict de
pratique, chose de plus grand profict, car mon affection
n'est autre qu'avecque obligation et deue servitude,
soub la faveur de monseigneur le révérendissime
cardinal de Lorraine, d'avancer et promouvoir les
(i) Bacquenois, en parlant ainsi, ne nous parait pas indiquer nécessai-
rement qu'il soit né dans la ville même de Reims. H a pu parfaitement
naître dans un village voisin et se trouver quand même le si]^et de Tar^
chevêque. D'ailleurs, en retournant de Lyon « au lieu de sa naissance »,
et en s'installant à Reims, il rentrait dans son pays natal, peu importe
que son berceau ait été à Reims ou à Beine. En tout cas, c'est dans ce
dernier lieu qull avait son patrimoine, sa maison paternelle.
— i3 —
lettres, et ayder à ceux qui dicelles sont studieux.
Adieu. Sequitur fortuna laborem (i). »
Beaucoup d'autres passages des dédicaces de
Bacquenois renseignent sur ses entreprises et sur
ses espérances, comme sur ses déceptions. Installé «
à Reims à une date que nous ne pourrions préciser
d'une manière fixe, mais qui se place sûrement de
i55i à i55a, il y éprouva parfois des difficultés et
des mécomptes. La présence de Claude Chaudière,
encore investi de la confiance du cardinal et du titre
de son libraire, fut peut-être une source de conUits.
Le transport des presses de sa patrie adoptive dans
sa nouvelle résidence, qui ne devait pas être non
plus définitive, ne laissa pas que de préoccuper
notre imprimeur, parvenu alors à Tàge de la pleine
maturité, mais encore doué heureusement de l'énergie
de la jeunesse. Bien, que son édition d'Aristote et
de Théophraste ait été achevée seulement en iSSa
à Lyon, et. éditée par Guillaume Gazeau, il avait
déployé une telle activité qu'en i553 paraissait à
Reims son Coustumier, un beau livre, sinon un chef-
d'œuvre de l'art.
Le chroniqueur rémois Jean Pussot n'eut garde •
d'oublier l'arrivée d'un imprimeur, événement qui
dut faire sensation, et il donne à son sujet des détails
curieux : « Retournons, dit-il, au temps de mon
adolescence, estant jeune escoUier » (vers i553), puis
il consigne ce souvenir : « Nouveau imprimeur. —
Environ ce temps aussy estoit audict Reims un bon
et signalé imprimeur que Monsieur le cardinal dé
(i) Les dédicaces de ce Coustumier sont reproduites dans les Archives
légUlaUçes de Reims, par P. Varin, 1. 1, p. 649.
- i4-
Lorraine avoit tiré de la ville de Lion, qui se nommoit
Monsieur Bacquenois, homme digne de sa chaîne
(comme ses œuvres le monstrent encore); qui avoit
un brave et grand serviteur menant et conduissant
soubz lui toutes ses affaires et principallement le
faict de Timprimerie, mais fort notté de ceste nouvelle
religion, qui se nommait Geoffroy (le nom laissé en
blanc), sous lequel et par lequel se passoit beaulcoups
d'abus et pas de clercs (i). »
Ce dernier trait raconté par Pussot, peu suspect
de partialité en faveur des protestants, prouverait
une trop large part de tolérance dans les relations du
cardinal avec son imprimeur, si Ton songe aux mœurs
du temps et aux ardentes controverses religieuses.
Notons aussi ce fait assez singulier que Bacquenois
obtint du roi le ii janvier i552 le privilège d'imprimer
les livres litui^ques du diocèse de Reims (2), et que,
nonobstant les nécessités urgentes en cette matière,
il imprima d'abord des ouvrages de jurisprudence et
de médecine (3). Il est vrai qu'il regagna bientôt le
temps perdu, et ne publia pas moins de vingtpcinq
œuvres de liturgie et d'apologétique à Reims en six
ans, de i554à i56o. Entre-temps, il mettait également
au jour, comme imprimeur et libraire tout ensemble,
des mélanges d'art militaire, des relations politiques,
des recueils coutumiers et des dissertations morales.
(i) Journalier ou Mémoires de Jean Pussot, Reims, iëS8, p. 2169 et 972. —
Cf. La Ré/orme et la iXgue en Champagne et à Reims, par E. Henry, Reims,
1867, P* iS' Malgré le dire de Pussot et de Lacoart, nous ne pensons pas
que Ton ait pu éditer alors à Reims des ouvrages protestants.
(a) Manuale seu (ut Qocant) Agenda,.,, i554, au verso du titre.
(3) U aurait imprimé en i563 ou i564 un Missel de Reims, d'après Zaccaria
et Sala, mais on n'en connaît aucun exemplaire.
— i5 -
La liste générale de ses productions connues et .
authentiques atteint la cinquantaine, et sur ce chiffre,
vingt seulement, un peu plus du tiers, sont conservées
à la Bibliothèque de Reims. En outre des éditions *
irrécusables, neuf attributions douteuses, incertaines
et controversées, permettent néanmoins de supposer
que le premier imprimeur de Reims a mis au jour
plus de soixante volumes, sans compter ceux dont il
ne reste aucun exemplaire et qui ont ainsi disparu
pour toujours.
Peu d'ouvrages de Bacquenois ont une grande
étendue, et, à part les Livres liturgiques et les
Coutumes, dont plusieurs sont de petits in-folio ou
in-quarto, il a donné beaucoup de plaquettes in-8<* et #
in-i2, sortes de brochures de propagande ayant trait
aux événements de l'époque et aux polémiques entre
catholiques et calvinistes. Ces petits traités avaient
pour auteurs des chanoines, des religieux de différents
ordres, des écrivains mis par les circonstances en
relation avec les personnages marquants à Reims ou
avec la maison de Lorraine : Pierre Doré, Jacques
Colsonnet, Jean Fère, Pierre Verdaveine, Claude de
Sainctes, Jean Boquillet, Nicolas Chaperon, François *
Le Picart, Jean Vacquerie, Jean Tavernier, Barnabe
de Saluées, Gentian Hervet, Nicolas Béguin, Lancelot
de Carie, Jean Vêtus, Claude du Rubis et Fremin
Capitis. En dehors de leurs écrits inspirés par les •
luttes théologiques ou politiques, Tin^primeur rémois
a donné divers opuscules de médecine composés
par Guillaume Chrestien, un livre de fortifica-
tion par Nicolas Tartaigla, uti recueil de jurispru-
dence par Claude Lyenard, avocat à Reims, et le
— i6 —
Temple de Mars par Pierre d'Origny, gentilhomme
rémois. ,
Bacquenois aspira à devenir auteur lui-même, et il
réussit du moins à .se produire conmie traducteur
et commentateur po.ur le Uçre des Précations (i555)
« et V Office de Fonta^rault (i558). Il fut question eh
i554 de lui confier le soin d'une traduction du
manuscrit rémois des œuvres de Flodoard, le père
de l'Histoire de Reims, mais elle ne se fit qu'en i58o
par la plume de Nicolas Chesneau, doyen de Saint-
- Symphorien (i). Notre imprimeur parle du projet
primitif dans une de ses dédicaces (2), et la mention
en fiit conservée dans les actes capitulaires (3). Il
n'en reste pas moins à l'honneur de Bacquenois le
mérite du premier essai de vulgarisation d'un texte
que l'érudition moderne vient seulement de mettre
au jour dans son entier.
A Lyon, Bacquenois avait travaillé pour le compte
des libraires Thibaut Payen et Guillaume Gazeau,
et mis ainsi sa responsabilité pécuniaire et morale
à l'abri d'un éditeur plus en rapport que lui avec
le public. A Reims, il semble n'avoir pu s'en
reposer que sur lui-même. Claude Chaudière n'ayant
probablement pu s'entendre avec lui, étant imprimeur
lui aussi, retourna à Paris, et laissa son rival aux
prises avec les difficultés de la vente dans un milieu
(i) L'Histoire de VEglise métropolitaine de Reims, édition première, Reims,
Jean de Foigny, à l'enseigne du Lion, i58o, in-4'«
(a) c Ces jonrs passés, Madame, écrivait Bacquenois en i555 à Antoinette
de Lorraine, abbesse de Farmoutier, poursayrant la traduction de V Histoire
de VÉgUse de Rheims (laquelle, Dieu aidant, je vous rendray parfSucte
et achevée), s'est oflTert en mes mains ce petit livre... » (Le Liçre des
Précations, i555, dédicace.)
(3) Histoire de Reims, par D. Marlot, Reims, i846, t. IV, p. 33i.
- 17 -
pea favorable au débit des livres. Aussi trouve-tron
généralement au bas des titres du premier imprimeur
rémois : Remis, excudebat N. Bacnetius, ou bien : à
Reims, par ou chez N, Bacquenois, Il rencontra
cependant des auteurs qui payèrent généreusement
la dépense, par exemple Pierre Ribaille, pour le
Missel à Tusage de Tabbaye de Saint-Remi en i556,
sur lequel on lit : Excusum expensis Domini Pétri
Ribaille, Sancti Marculphi Thesaurii (i). Ayant subi
une lourde perte pour Tédition du Coustumier de
Reims en i553, Bacquenois s'associa en iSSj à Gérard
GoUebert, marchand libraire Juré en TUniversité de
Reims, pour sa publication^ en un fort volume petit
in-folio, des Coustumes générales et particulières
du bailliage de Verm^andois. Il existe néanmoins
des exemplaires qui ne portent pas la mention de
l'éditeur CoUebert, mais seulement celle du courageux
Bacquenois.
Après s'être beaucoup plaint de sa mauvaise
fortune dans la dédicace de cet ouvrage, notre
imprimeur ne nous a pas fait connaître si le sort lui
devint ensuite plus propice (2). Il lutta pour la
défense de ses droits et gagna son procès contre un
(i) Voir à V Appendice le traité passé par Bacquenois avec ce religieux le
34 avril 1S66. On y trouvera également des traités de ce genre avec Mathieu
Vyaudel, libraire à Langres en i555, pour les Statuts synodaux de Langres,
et avec Jean Blavier, chanoine de Reims en i557, pour un Bréviaire de
Reims, (Pièces I, U et ni.)
(a) c VImprimeur au Lecteur. H me semble, amy lecteur, que le temps,
la mauvaise grâce des affaires, et la fortune, qui ces jours passés nous a
montré si mauvais visage, qu'il n'est possible de plus, sinon qu'elle nous
donnast dessus, conune à noz prochains voisins, m'excuseront assez envers
toy, si davanture en ce livre tant désiré, tu trouves chose qui se ressente
de négligence : qui est la cause, que m'asseurant de ton bon iugement en
cest endroit, sans te faire autre discours, ie te prieray prendre le tout en
bonne part. » (Coustumes de VermandoLs, 1567, fin des pièces préliminaires.)
— i8 —
libraire, Eustache Josseteau, qui avaiit méconnu
son privilège pour la vente des livres d'heures à
Reims (i).
Enfin il ti*ouva, comme nous rétablissons plus
loin, la meilleure occasion de réussite en mariant
vers i558 Françoise Gosme, sa belle-fille, à un
typographe de talent, Jean de Foigny, lequel, après
avoir participé à tous ses travaux et à tous ses
risques, devint son successeur à Reims (2). Ce fut
du même coup le parti le plus avantageux pour
l'avenir de Timprimerie rémoise, car les Foigny y
formèrent une dynastie d'artistes de talent, d'hommes
de goût, récompensés par les succès du meilleur
aloi. On peut réellement admirer la suite nombreuse
de leurs productions.
Nicolas Racquenois avait son établissement dans
la rue Saint^Etienne, près de Thôpital Saint-Antoine,
en face du collège des Rons-Enfants, aux abords de
l'Université qui resta longtemps le quartier préféré,
en quelque sorte obligatoire, des gens de sa profession.
Ge fut là qu'il pendit son enseigne, portant la même
figure que sa marque d'imprimeur : Au Lion (3).
(i) 18 juin j5ô4' - Sentence du Lieutenant général du bailliage de
Vermandois à Reiîns, rendue entre Nicolas Bacquenois, imprimeur juré, et
Enstache Josseteau, marchand, pour vente d'heures ou livres de prières
imprimés à Ihisage de Reims. (P. Varin, Arch. légisU de Reims^ Statuts,
t. ni, p. 79, note.)
(a) Né vers i535, d'après M. Menu, Jean de Foigny est mort de i586
à i587, car à cette époque le nom de sa veuve apparaît sur les livres. Il
était le 8 août iSS^, ■ qualifié greffier et déjà fiancé à Françoise Gosme.
(VImprimerie à ReimSy par A. Glaudin, i8gi, p. a3, note).
(3) c La marque ordinaire de Bacquenois représentait un lion dressé
contre une pyramide, au-dessus de laquelle un parchemin déroulé montre
la devise : SequUurfortuna labqrem. Parfois la devise est imprimée sans la
marque sur le titre des ouvrages, et sur Pun d'eux elle est remplacée par
une Vierge aux sept doulears, correctement dessinée. » H. Menu. (Originet
de VJmprtmerie rémoise, Ms. des Arch, de VAcadémie de Reims, 1866.)
— 19 -
C'était un souvenir de la ville de Lyon, où il avait
fait ses premières armes et conquis sa célébrité : il
voulut que sur sa marque parlante le noble animal
qui personnifie la vaillance, tint sa patte di-oite
appuyée sur une pyramide, emblème du cardinal de
Lorraine (i), et déroulât de la gauche une banderole
avec la devise : sequitur fortuna laborem.
On trouve cette image assez finement gravée sur la
plupart de ses éditions, d'abord sur le Coustumier
de Reims, et le lion se transmit chez ses successeurs
jusqu'au milieu du xvip siècle. Naturellement les
Foigny en usèrent les premiers (a).
La veuve de François Bernard avait encore sur ses
éditions en i65o le lion et la devise de Bacquenois
au-dessous d'une vue de Reims (3). On retrouve la
marque elle-même, telle que Bacquenois en usait,
sur une plaquette d'Augustin Pottier, en i652 (4).
En outre de la figure du lion, on reconnaît les
éditions de Bacquenois à certaines lettrines et
vignettes. Les plus originales à citer sont VEx^dono
de Pierre Ribaille avec son portrait sur le Missel
de Scdnt'Remi, la Vierge de douleurs sur V Agenda
ou Manuale, et surtout le délicieux encadrement
(i) Charles de Lorraine, comme on le Voit sur les reliures à ses armes
eonserrées à la Bibliothèque de Reims, avait pour emblème une pyramide
recouverte de lierre avec la devise : Te stante çirebOy symbole de son
attachement à la maison royale.
<a) Les Marques typographiques de Silvestre, Paris, i863, donnent la marque
de Jean de Foigny, t. I,. n* 3io. Elle est identique à celle de Bacquenois,
mais il en avait une autre d*un encadrement différent que nous signalons
ici comme elle se trouve, entre autres livres, sur les Coustumes de
Vermandois, Reims, iS^i, pet. in-4'*
(S) D'après le titre de la Table chronologique extraite sur VHistoire de
Reims, par Pierre Gocquault, Reims, 1660, in-4*.
(4) Censara sacrœ FacuUatis Theologiœ Bemensis.».., anno j652, die 24JuUi.
Remis, apud Augustinum Pottier, typographum, sub Leone, s. d. Marque
au Lion, avec la devise de N. Bacquenois.
— ao —
d^arabesqucs qui entoure les deux litres de l'ouvrage
de Claude Lyenaid : LiA^re des Juges et Juridictions,
et ZriVre des Advocatz. Le titi*e de V Office de saint
Trèsain est également encadré dans une bordure
d'entrelacs gi*avés au trait. Ce rarissime ouvrage a été
décrit minutieusement par Clément de Ris, d'après
son propi*e exemplaire (i).
Certains caractères de Baequenois offrent aussi des
particularités intéressantes : la beauté des lettres
rondes dans le XtVre des Précations, et la netteté
des italiques dans toutes les dédicaces. Les estampes
à pages pleines sont rares dans les livres rémois : il
faut citer les deux superbes gravures sur bois placées
en i*egard Tune de l'autre au milieu du Missel de
8aint-Remi, et offrant dans le plus élégant encadrement
une scène du Christ en croix et un Dieu le Père,
assis entre les emblèmes des quatre Evangélistes. On
retrouve partout de la firaicheur, de la simplicité et
de la grâce, nonobstant une certaine gaucherie qui
se révèle en certains endroits. Voici la conclusion de
Clément de Ris sur le mérite de Baequenois : <x A en
juger, dit-il, par le livre imprimé pour l'abbesse
d'Avenay, c était un typographe très soigneux, re-
voyant ses épreuves avec une attention scrupuleuse,
et surtout admirablement outillé. Ses caractères
peuvent se comparer pour leur netteté, leur élégance,
leur aspect doux, simple, facile à l'œil, à ce que les
Vascosan ont produit de plus remarquable. Son papier
est excellent, léger et résistant; le tirage parfait, bien
(i) BaUetin da Bibliophile (par Techener), livraison de juillet 1877, P* 3i5.
— Il en existe un second exemplaire appartenant à M*« Louis Paris,
à Avenay, provenant de la bibliothèque de Pérudit historien de l'abbaye
d'Avenay.
— ai —
égal à toutes les pages ; bref, on a affaire à un artiste
du xvi« siècle : c'est tout dire (i). »
Nous avons dit plus haut que Nicolas Bacquenois
ne trouva point à Reims une demeure stable, et qu'il
y séjourna huit ans seulement, de i552 environ à
i56o environ. Aux mentions déjà données sur les
principales productions de son fécond mais trop court
séjour, nous en ajouterons quelques autres d'une
réelle portée sur ses affaires personnelles. En i553,
à peine installé à Reims, il vendait ses terres de
Wez, sans doute pour solder son matériel (a). En
i555, il était l'imprimeur de la ville (3). En iSSg, il
achetait de Jean Murguet, marchand à Reims, quatre-
vingts rames de papier tin, au prix de cinquante sols
tournois la rame (4). Il cédait la même année, à titre
(i) Clément de Ris, notice sur VOffi^ie de S, Trésain d'AvenaXy adressée au
libraire Tecliener pour le Balletin du BibUophilef 1877, et dont Poriginal est
conservé dans la collection d'autographes de la Bibliothèque de Reims,
don du docteur G. Guelliot, 1889.
(a) 3o août i55S. t Maistre Nicole Bacquenois, imprimeur juré en
l'Université de Reims, vend à Pierre Morel, bourgeois de Reims, une pièce
de terre au terroir de Wez les Thuisy, contenant 9a septiers , moyennant
100 livres tournois. A ce estoit présent Jehan Bacquenoys, laboureur
dem* à Beyne, qui promet audit acheteur luy garentyr la dessusdite pièce
de' terre avec ledit vendeur... Ledit Jehan Bacquenoys prend à louage
dud. Morel lad. pièce de terre pour 6 ans moy* 16 septiers de grain par an. »
(Minutes de Jean Rogier, notaire à Reims, i5SS.)
(3) 1555-1556. « lxx sols à M** Nicol Bacquenois, imprimeur, par
conclusion du la août i565, pour avoir imprimé les billets pour la réserve
des farines et pour la retenue des hommes qu'il avoit été ordonné aux
habitants de Reims d'avoir en leurs maisons. » ^Comptes des deniers
patrimoniaux. Archives communales de Reims.'k
(4) Pièce donnée in extenso à V Appendice IV. -> < Le papier employé par
Bacquenois, écrit M. Menu, est fin, d'une force moyenne et de bonne
qualité. Fabriqué à Bflle, il est marqué dans la pftte d'une couronne avec
un croissant, au-dessous duquel on voit les lettres c. s. Dans un papier
exclusivement fabriqué pour lui, on lit superposé n-bacnbtii. D'autres
feuilles sont marquées d'une l couronnée et des lettres c. o. Enfin l'on
ttouve encore dans ces marques les armes de Lorraine, une fleur de lis, la
lettre s, le nom nigolas b. et une couronne. » (Origines de V Imprimerie
rémoise, mémoire ms., (^ 39). Les feuilles du missel de Saint-Remy sont
marquées d'un B.
— M —
de bail, son droit de passage à Saint-Hilaire-le-
Grand, moyennant une redevance annuelle de trente
livres (i). Enfin, il abandonnait quelques mois plus
tard à Sébastien Nivelle, marchand libraire à Paris,
le bénéfice de son privilège pour la vente* du traité
des Juges et Juridictions, et en retour de cette
renonciation, il touchait la modique sonomie de
quinze livres tournois (2). Nous en avons fini avec
les trop rares documenl;^ qui nous ont laissé trace
des faits et gestes du premier imprimeur rémois dans
sa patrie.
III
DEPART DE BACQUENOIS POUR VERDUN^ SES TRAVAUX
ET SES DERNIÈRES ANNEES DANS CETTE VILLE
Arrivé, semble-t-il, à l'apogée de sa carrière, ayant
pour associé un gendre laborieux, estimé de ses
concitoyens et peut-être à la veille de s'enrichir,
pourquoi Nicolas Bacquenois quitta-t-il Reims et
vint-il réinstaller une troisième fois ses presses dans
•
une cité de moindre importance? Fut-ce à la suite
de poursuites exercées contre lui par l'autorité, ou
d'un changement d'opinion religieuse? Evidemment
non, car il eut à Verdun pour nouveau protecteur,
Valter ego du cardinal de Lorraine, l'érudit et. actif
évêque Nicolas Psaulme. 11 nous semble plus naturel
(i) I*' octobre i55g. « Quentin Gros, laboureur au g^rand S* Hillier, prend
à louage de honorable homme, M'* Nicolas Bacquenois, m«'« imprimeur juré
en PUniversité de Reims, et Estienne Laurent, m^ à Reims, le passage
dndit grrand S* Hillier avec le tonnieu moy* 3o' par an. » (Minutes de Taillet,
notaire à ReimSf iSSq.)
(a) Pièce donnée in extenso à V Appendice V.
de supposer, à l'aide d'indications absolument sûres,
qu'il céda son établissement à Jean de Foigny pour
régler ses ajQTaires d'intérêt avec lui, et qu'il continua
son métier d'imprimeur à Verdun pour se créer de
nouveaux débouchés et une clientèle plus étendue
dont ils profiteraient de concert. Cette cession se fit
par l'acte authentique du 17 octobre i56i, dont les
clauses nous sont révélées par un autre acte du
II mai i568, apurant les comptes d'entre Bacquenois
et son gendre (i).
Il résulte aussi de cette dernière pièce un rensei-
gnement généalogique assez curieux, d'après lequel
Foigny ne serait en réalité que le beau-gendre de
Bacquenois. Ce dernier épousa Etiennette Lhéritier,
veuve de Jehan Gosme, dont la fille, Françoise
Gosme, fut la femme de Jean de Foigny (2). Il n'en
fut pas moins son fils adoptif, qualifié dans les
contrats du titre de gendre de Bacquenois. Bacque-
(i) Voir cet acte donné tn extenso en Appendice VI.
(3) Jean de Foigny perdit de bonne heure sa première femme, Françoise
Gosme, et shinit ensuite à Catherine Jabot, qui continua son commerce et
Pexerçait encore en 1606, comme l'indique le privilège placé en tête de la
Réponse à hait articles..,^ par F. Tristan de Villblongub, Reims, 1606.
Voici deux mentions concernant la famille de Foigny, qui pourront servir
à établir la généalogie de ses membres : « 29 jançier i5g3. Contrat de
mariage entre Gilbert de Foigny, libraire, demeurant à Reims, fils de feu
M'* Jehan de Foigny, vivant imprimeur audit lieu, assisté de mestre N** de
Foigny, advocat a Reims, son fk*ère, et de Catherine Jabot, veuve dudit de
Foigny, sa belle-mère. — Et Jehannc, fille de Nicolas Novisse et de
Jacqueline Frizon... Le aa mars lesdits époux reçoivent de Jacqueline
Frizon iSo escus sol. pour ledit mariage. » (Minutes de Brisset, notaire à
Reimsy i5g3.) — « 37 juin 1600. Gilbert de Foigny, libraire, demeurant en
la ville de Paris, fils et héritier de feu M'* Jehan de Foigny, vivant
imprimeur et libraire en l'université de Reims, vend à honorable homme
Simon de Foigny, imprimeur et libraire de ladite université, et Charlotte
de Blencourt, sa femme, la neuvième partie en la moitié, d'une maison sise
à Reims, rue de SaintrEstienne, où pend pour enseigne le Lyon, en laquelle
lesdits achepteurs font leur demeurance, tenant à Thomas Rogier d'une
part, moyennant 100 livres. » (Minutes de Desmolins, notaire à ReimSy 1O06.
Étude de M* Douce, 1890.) \
— a/: —
nois eut cependant un fils qui lui survécut, nommé
Etienne Bacquenois, dans un compte de iS^S, mais
rien n'indique qu^il ait jamais imprimé, soit à Reims,
soit ailleurs.
Tout en se séparant, le beau-père et le gendre
restèrent associés pour la vente des livres en conunun
sous les rubriques de Reims et de Verdun. Bacquenois
imprima simultanément dans ces deux villes en i56o,
et à partir de i56i, c'est à Verdun exclusivement
qu'il est fixé et qu'il travaille avec autant de zèle
que dans sa patrie.
Foigny imprima à Reims, de son côté, sans cesser
d'unir le nom de Bacquenois au sien. On enr trouvera
les preuves, que nous ne pouvons détailler ici, dans
la liste chronologique des ouvrages donnée en
Appendice.
Pour la description des volumes que ne possède
pas la Bibliothèque de Reims, nous avons dû recourir
aux lumières de bibliographes lorrains. L'un de
ceux-ci, plein de savoir et de compétence, M. Beau-
pré, bibliophile nancéien, ne s'est pas toujours
suffisamment rendu compte de l'origine rémoise de
Bacquenois (i).
Cependant, la seule inspection des titres rectifia
bien des erreurs, notamment celle qui faisait imprimer
Bacquenois à Verdun de 1542 à lo/^g, erreur tellement
grossière qu'il n'y a plus à y insister aujourd'hui. Un
(i) Beaupré (Jean-Nicolas) publia : Redierches historiques et bibliogra-
phiques sur les commencements de Vimprimerie en Lorraine et sur ses progrès
jusqu'à la fin du XVIP siècle, inS' de 34 f. avec une pi., i845. Nancy, Grim-
blot. — Nouvelles recherches de bibliographie lorraine, i5oo-i56o, in-S» de a f.,
i863. — Ibid. Nouçelles recherches de bibliographie lorraine, iSoo-i^oo. Ghap. UI
et IV, inS" de la f. i856, ibid. (Extrait des Mémoires de l'Acad. de Stanislas,)
— 25 -
progrès considérable dans la voie d'une bibliographie
verdunoise vraiment critique et approfondie vient
d'être opéré par les soins du laborieux bibliothécaire
actuel de Verdun, M. Tabbé N. Frizon (i). Il sera
désormais possible de suivre les débuts de Tart
typographique en cette ville, et de fixer la part que
Bacquenois y eut comme fondateur et les soins qu'il
apporta à son développement de i56o à i568.
Ce sont là, en effet, les deux dates extrêmes des
volumes mis au jour à Verdun par l'ancien imprimeur
juré de l'Université de Reims. Le premier est un
Bréviaire édité par N. Psaulme, et le dernier un
opuscule de Claude de Saine tes. Il s'en trouve dans
l'intervalle qui rendirent de grands services, et en
première ligne les Canons et décrets du concile de
Trente et les Constitutions synodales de Verdun.
Il serait difficile de préciser oe qui appartient eu
propre aux presses de Reims ou de Verdun, car un
titre spécial était imprimé pour chaque associé, l'un
au nom de Bacquenois, l'autre au nom de Foigny.
Cette association parait avoir duré jusqu'en i566, car •
les quatre dernières productions de Bacquenois ne
portent plus le nom de son gendre, du moins sur les
exemplaires dont nous avons les titres. Mais en réalité
le traité du 17 octobre i56i, signé au départ de
Reims, eut sa valeur et son effet jusqu'au 11 mai i568, ^
jour où Bacquenois alla à Reims terminer ses affaires
avec Jean de Foigny, et le reconnaître comme
l'incommutable propriétaire de « tous et chacuns
(i) On lui doit une Bibliographie de N, Psaulme ou description sommaire
de ses ouvrages et des livres imprimés par son ordre, i548-i575, fl^rant au
tome V et dernier de la i'* série de la Petite Bibliothèque Verdunoise (p. i43
à i8a), collection publiée par M. Pabbé Frizon, de 1886 à 1889.
— a6 —
ses meubles, tant de ustencils et mesnaige que
imprimerie (i). »
L'heure de' la vieillesse avait alors probablement
sonné pour cet infatigable champion, dont la carrière
professionnelle, inaugurée à Lyon, poursuivie en
Champagne^ allait se terminer en Lorraine.
En quittant la généreuse protection de Charles de
Lorraine à Reims, Bacquenois avait retrouvé à Verdun
un appui semblable et une inaltérable obligeance en
la personne de N. Psaulme. Sans doute le cardinal de
Lorraine resta son principal Mécène et il ne paraît
avoir jamais pris part à l'édition des pamphlets
nombreux qui furent dirigés contre ses actes (a).
Mais l'évèque de Verdun eut une sollicitude constante
pour l'imprimeur qui seconda ses desseins avec
intelligence. C'est ainsi qu'il le pourvut, vers i566,
de l'office, probablement fructueux, de receveur
général de l'évêché et comté de Verdun. Il y avait
sans doute un cautionnement à remplir pour exercer
cette fonction, ou bien Bacquenois était devenu le
débiteur de Nicolas Psaulme, car nous voyons ce
dernier, à la date du 20 juillet i568, stipuler à
Reims le payement entre ses mains d'une somme de
(i) Traité donné in extenso en Appendice VI. — Voir Appendice VIII, un
marché passé par Jean de Foigny seul avec le Chapitre de Reims, le
i5 mai iS^i.
(3) Parmi ces pamphlets, il en est deux qui portent la fausse rubrique de
Reims : Cantique spirituel et consolattf à Monseigneur le prince de Condéy
açec Vécho sur Vadieu du cardinal de Lorraine,,, Imprimé à Reims, m. d. lxi.
In-S*. Ces poésies satiriques lurent probablement imprimées à Lyon et sont
l'œuvre des calvinistes. Mémoire déjà cité de H. Mena, fol. m verso.
Cf. Brunet, Manuel du Libraire, i86a, t. HI, col. 1829, qui cite ce dernier
pamphlet sous deux rubriques différentes : Monologue de ProQldence
âioine... A Ençers, i56i, in-8*. La même pièce a été imprimée aussi sous ce
titre : Monologue de Providence diçine parlant à la France, plus un petit
Devis sur le changement de la cour de France, composé par une Damoiselle
francoyse. Imprimé à Rheims, i56i, petit in-S* de 16 f. non chiilMs.
— 37 —
3,9^5 livrés dues à son imprimeur par le Chapitre
de Reims, pour « le faict des bréviaires et légendaires
imprimez par icelluy ceddant (i). » Bien qu'aucun
exemplaire de cette publication ne nous soit parvenu,
son payement suffit à prouver son existence et
rétendue des gains qu'avait pu réaliser Bacquenois à
Reims. Il en tira parti aux jours de sa vieillesse, et
conserva aussi, certainement jusqu'à sa mort, des
biens immeubles à Beine, venant d'héritage ou
d'acquisition, qui furent vendus à la requête de son
gendre, en 1679, par le ministère d'un notaire de
Reims (2).
Tout indique que Bacquenois mourut à Verdun de .
i568 à 1671 . On le voit encore, en effet, figurer avec
son gendre, en i568, sous le titre de receveur général
de l'évêché de Verdun. Dans un acte dont la minute
se trouve chez un notaire de Chàlons-sur^Marne (3),
en 1572, on procédait à sa liquidation après décès.
Il n'existait plus lors d'un règlement de compte passé
par son fils Etienne, à Reims^ en 1573 (4). La vente
des biens relatée plus haut, opérée par Jean de
Foigny seul, prouve au surplus que son beau-père
(i) Acte reproduit in extenso en Appendice VIL
(a) 26 mars 1679. c M*^ Jehan de Foigny, imprimeur dem* à Reims, vend à
M*** Hugues Meslier, prebtre, docteur en théologie, chanoine de N.-D. de
Reims, la 5* partie par indivis, dont les 5 parts font le tout, d'une maison
ou masure, court., sis à Beyne, tenant à Poncelet Ruynart, et les pièces de
terres cy après, sises au terroir dudit Beine... royé Gollard Bacquenois...
royé Nicolas Bacquenois... (en tout aS pièces), moyennant i4o escus d*or
soleil. » (Minutes de Gérard Saçetel, notaire à Reims, i5jg.)
(3) Acte de cession par devant Délavai, notaire à Ghâlons, du j mars iS^a,
dans lequel comparaissent Jehan de Foigny, imprimeur à Reims, et les
héritiers de Nicolas Bacquenois, receveur général de Pévêché et comté de
Verdun. (Note communiquée par M. A. Lhote, employé à la Bibliothèque de
ChâUms, le i5 mai i8go.)
(4) Voir cet acte donné en Appendice IX.
- 38 -
avait quitté ce monde bien avant iSjg. Né vers i5io,
comme nous Findiquions au début de cette notice, il
termina sans doute sa laborieuse et utile carrière
vers Tàge de soixante-deux ans (i).
C'est à Reims qu'il en avait parcouru la plus
féconde et la plus brillante période. C'est là qu'il fut
vraiment le premier à la peine et qu'il ne doit pas
rester le dernier à l'honneur (a). Un fondateur
accomplit moitié de la tâche de ses successeurs, selon
la remarque d'Horace :
Dimidium facti qui cœpit habet.,.
Et c'est Nicolas Bacquenois qui ouvrit ainsi la voie
aux Foigny, aux Pottier, au^ Hécart, aux Multeau,
aux Florentain, aux Jeunehomme et à nos actifs
typographes modernes.
Qu'ils vénèrent donc tous le nom du fondateur,
de celui qui assura la réussite et l'avenir, en
commençant seul le rude labeur qui entraîne la
Fortune à sa suite :
SEQUITUR PORTUNA LABOREM.
(i) Consulter une notice toute récente de M. Henri Menu, A propos des
origines de l'imprimerie rémoise, Châlons-sur-Mamey i8g3, Annaatre de la
Marne, i8g3, p. Sio à 5i6. Il en résulte que Bacquenois était mort, sans
doute à Verdun, avant le 6 septembre iS^i, et que le fils qu'il avait eu de
sa femme, Etiennette Lhéritier, nommé Etienne, était prévôt, gruyer et
receveur de Dieulouard, en Lorraine, où il résidait avec sa mère en iS^i.
(a) Une rue de Reims, ancienne rue du Gimetiëre-de-la-Madeleine, a reçu
en 1887 le nom de Rue Bacquenois. (Voir Almanach-AnTinaire de la Marne,
de V Aisne et des Ardennes, 1888, p. 006.)
APPENDICE
DOtlUMENTS INEDITS
I
TRAITÉ AVEC MATHIEU VYAUDEL (l), LIBRAIRE
A LANGRES, POUR l'iMPRESSION DES STATUTS
SYNODAUX DE L ANCRES.
(1555)
*i6 février, — Comparut en sa personne maislre
Nicol Bacquenois, imprimeur Juré en l'université de
Reims, et recognut avoir convenu et marchandé à
Mathieu Vyaudel, m^^ libraire demeurant en la ville
de Langres, estant audit Reims ad ce présent et
requérant, de imprimer et rendre en bonne forme la
quantité de sept cens et demy de statuts synodaulx
usaige dudit Langres, suyvant la coppie qui pour ce
faire luy a esté baillée et délivré cejourd'huy par
ledit Vyaudel, et iceulx rendre et délivrer faictz et
(i) Sur le titre de l'ouvrage imprimé, ce libraire porte le nom de
Viaadey, mais il n'y a pas de doute possible sur son identité, et l'on doit
supposer que les notaires de Reims ont écrit Vjrcuidel, comme on écrivait
de même alors Vainel pour VQiné.
— 3o —
parfaictz en ceste ville de Reims en son hostel à
icelluy Vyaudel ou au porteur dedans le dernier jour
du mois de mars prochain, moyennant et parmy ce
que ledit Vyaudel sera tenu et a promis rendre et
payer audit Bacquenoys ou au porteur, pour chacun
cent de fueilles desditz statutz ainsy imprimées que
dit est huict solz six deniers tournois. Sur lequel
marché et convention, icelluy Bacquenois a confessé
avoir eu et receu dudit Vyaudel par les mains de
Pierre Edouart, m^ quincaillier demeurant en ceste
ville de Reims, la somme de dix livres tournois. Et
sy a encores confessé avoir eu et receu dudit Vyaudel
la somme de vingt livres tournois et dont quittance.
Et le reste luy sera payé par ledit Vyaudel dedans
ledit dernier jour de mars prochain. Et sera tenu par
ce moyen icelluy Bacquenois fournir tout le pappier
qu'il conviendra avoir pour faire et imprimer lesditz
statuz, du pappier marqué à renseigne de la grande
espée ou d'autre pappier aussy bon et meilleur que
ladite marque à Tépée et de mesme grandeur. Et
lesquelz statuz synodaulx ledit Bacquenoys sera
ainsi tenu faire et imprimer de la forme dudit pappier
in quarto. Et ad ce faire et passer est aussy comparu
Arnould Hubert, libraire demeurant audit Reims,
lequel a promis et promect audit Vyaudel de relyer
en bazanne bien et souffisamment la quantité de
six cens desditz statuz synodaulx, et iceulx rendre
et délivrer en son hostel audit Reims, sçavoir la
quantité deux cens dedans le dixiesme jour d'avril
aussy prochain et le reste dedans le dernier jour
dudit mois d'apvril. Lequel Vyaudel, pour ce faire,
sera tenu rendre et payer audit Hubert ou audit
- 3i -
porteur pour chacun livre desditz statuz ainsy relyé
que dessus dix sept deniers tournois, sur quoy ledit
Hubert avoir eu et receu d'icelluy Vyaudel la somme
de dix livres tournois. Et le surplus luy sera payé
par ledict Yyaudel à faict et au prorata qu'il fera la
délivrance desditz statuz ainsy reliez que dict est. Et
ad ce faire, tenir, entretenir, rendre, payer, fournir
et entièrement accomplir le contenu cy dessus, ont
les parties obligez leurs biens sans y déffaillir, sur
peine, renonciation. Faict le 26® jour de février
l'an i555, par devant nous notaires royaux.
(Signé :) Girard. Rogier.
(Minâtes de Rogier, notaire à Reims, iS55, étude de M. Allais, 1890.
Docament transcrit comme les suivants, par M. Duchénoy, employé à la
Bibliotliéque de Reims, et tous très obligeamment communiqués par lui
en vue de ce trayail.)
II
TRAITE AVEC D. PIERRE RIB AILLE, TRESORIER DE
SAINT-MARGOUL, POUR l'iMPRESSION DU MISSEL
DE SAINt-REMI.
(i555)
a4 o,i?riL — Comparut en sa personne maistre
Nicol Bacquenoys, imprimeur juré en l'université de
Reims, et recongnut avoir convenu et marchandé à
domp Pierre Ribaille, prebtre religieux de Sainct Remy
dudit Reims et trésorier de Tabbaye de Sainct Marconi
de Corbeny, ad ce présent, de imprimer et mectre en
lumyère ung messel de l'impression et tel pappier
que les messelz qui ont esté imprimez par cy devant
au dict Reims par ledict Bacquenoys, selon et en
- 3a -
ensuivant les coppies et mémoires que ledict domp
Pierre Ribaille luy baillera, lequel Bacquenoys sera
tenu commencer à imprimer ledict messel dedans le
premier jour du mois de may prochain venant, icellùy
messel fournir de lettres et histoires ad ce convenables
et au mieulx qu'il luy sera possible. Et ce jusques
au nombre de six cens messelz qu'il sera tenu rendre
faictz et parfaictz bien et deuement et telz que dessus
dedans le premier jour du mois de may que l'on
dira mil cinq cens cinquante six, moyennant et
parmy ce que ledict domp Pierre Ribaille sera tenu et
a promis bailler, payer et délivrer audict Bacquenoys
ou au porteur pour ses peines, sallaires et vaccations
cincq deniers tournois pour chacune deux fueilles
desdictz six cens messelz, imprimées, faictes et
parfaictes comme dessus est dict, à faict et ^elon la
délivrance que ledict Bacquenoys en fera audict
domp Pierre Ribaille. Et tantmoins duquel marché
et convention icelluy Bacquenoys a eu. et receu
content dudit domp Pierre Ribaille la somme de
trente six livres tournois en monnoye blanche de
France, comptée et nombrée devant nous notaires et
dont quicfance. Et sy sera encore tenu et a promis
ledict Bacquenoys livrer et fournir tout ce qu'il
conviendra avoir pour l'impression et fourniture
desdictz messelz, sauf le parchemin qu'il y conviendra
mectre, lequel ledict domp Pierre Ribaille sera tenu
livrer et fournir s'il luy plaist y en faire mectre;
promectans les parties et chacune d'elles en leur
regard par leur foy et soubz l'obligation, assavoir
ledit domp Pierre Ribaille de tous ses biens tempçrelz
et ledict Bacquenoys de tous ses biens, à tenir.
- 33 -
entretenir, avoir pour agréable, faire, fournir et
entièrement acomplir le contenu cy dessus l'un
envers l'autre sans y deffaillir. Faiet le 24* jour
d'apvril l'an mil cincq cens cinquante cincq après
Pasques.
(Minâtes de Jean Rogierj notaire à Reims, i55i-iS65.)
III
TRAITE AVEC LE CHAPITRE NOTRE-DAME POUR
l'impression d'un bréviaire de REIMS.
(1557)
5 /écrier. — Comparurent vénérables et discrètes
personnes maistres Jehan Blavier, prebtre, docteur en
théologie, chantre et chanoine en l'église Nostre-Dame
de Reims, Pierre Berthemé et Guillaume Gocquillart,
aussi prebtres, chanoines et maistres proviseurs de
la fabrique de ladite Eglise, commis et déléguez par
le Chapitre d'icelle Eglise pour faire et passer ce qui
sera cy après escript, comme appert par la conclusion
dudit Ghappitre en fin des présentes transcripte;
et maistre Nicol Bacquenoy, imprimeur juré en
l'université dudit Reims, d'autre part; et recongnurent
avoir fait entre eulx les traicté et convention qui
s'ensuyvent : [assavoir ledit maistre Nicol Bacquenois
avoir promis et promet pour luy... ladite fabricque,
imprimer bien et correctement, de bon ancre et bon
papier, les Bréviaires à l'usage de Reims suivant les
copies reveues et corrigées de nouveau jusques au
nombre de haict cents, les deux temps dudit Bréviaire
faisant en tout seze centz : et ce moyennant le pris
et somme de deux deniers tournois chascone fiieille,
tant pour le papier que pour la façon de Timpression ;
lequel pris et frais, à quoy se monteront tous lesdits
bréviaires, se fourniront par moitié par lesdits de la
fabrique et Bacquenois, assavoir lesdits de la fabrique,
en déduction de leur dite moitié, fourniront ai^nt
au marchant pour le papier comme ledit marchant
le délivrera audit Bacquenois. Et parce qu'au pris
que dessus l'impression et façon dlcelle excède
grandement le pris du papier, lesdits de la fabricque,
pour fournir à la moitié des frais comme dessus,
donneront audit Bacquenois par chacune sepmaine
pendant qu'il imprimera lesdits Bréviaires la somme
de quarente-cinq (?) solz et dix escus (i) qu'ilz luy
avanceront présentement, comme a confessé et confesse
les avoir receu ledit Bacquenois. Et par ce moyen
ne pourra cesser ne interrompre ledit Bacquenois
l'impression desdits Bréviaires sans le vouloir et
consentement desdits conunis; ainsi sera tenu ledit
Bacquenois, tous les jours de samedy qu'il ira
prendre argent, porter une fueille de chacune qu'il
aura imprimé ausdits commis ou à l'un d'iceulx ou
a tel qu'il leur plaira députer. Et lesdits bréviaires
ainsy parfaictz et achevez d'imprimer, sera tenu ledit
Bacquenois les remettre tous entre les mains desdits
commis, pour après entre eulx et ledit Bacquenois y
avoir mis un pris et taux après compte... fait pour
l'expédition desdits Bréviaires, en faire faire la
(i) Ces deux derniers mots, dix écus, sont biffés sur la minute.
- 35-
distribation et vente en communauté par tel ou telz
que bon leur semblera avec ledit Bacquenois pour
contre des deniers de la vente desdits bréviaires
l'un à l'autre toutes fois et quantes que l'une ou
l'autre partie le requerra.]
Et au cas que l'une des parties auroit plus
fourny que sa moictié, il sera remboursé sur
les premiers deniers de la vente d'iceux bré-
viaires.
(Conclusion capitulaire ,)
Attenta relatione magistri Pétri Berthemy, canonici
et fabrice ecclesie Remensis provisorum alterius
commissi per capitulum ad conveniendUm magistrum
Nicolaum Bacquenoy thipographum Remens, pro
novis breviariis hujus diocesis Remensis excudendis,
capitulum' iterato commisit dominum et magistrum
Johannem Blavyer cantorem et canon. Rem. cum
magistris dicte fabrice ad pro assecuratione dicte
fabrice facienda pro média parte expensarum in dictis
breviariis imprimendis tractandum et componendum.
Actum in Gapitulo, anno Domini i557^ mensis Julii
die XXXa.
(Signé :) N. Gueriot.
Nota. — La partie du marché comprise entre
crochets n'est pas de l'écriture du notaire, elle
pourrait êtrç de l'écriture de Bacquenois ou du
chanoine Blavier.
(Minâtes de Gérard Saçetel, notaire à Reitnsy i566-iS59, étude de M* Allais
1890.)
- 36 -
IV
TRAITE POUR l'aCHAT DE PAPIER PASSE AVEC JEAN
MUR6UET, MARCHAND A REIMS
(1669)
Q4j^i^^^' — Comparut en sa personne Jehan
Murgaet le jeune, marchant demourant à Reims, et
recongnut avoir vendu et à ce tiltre devoir et promis
livrer à maistre Nicol Bacquenoy, imprimeur juré en
l'université dud. Reims, à ce présent acheteur, la
quantité de quatre vingtz rames de pappier fin et
non cassé, de la grandeur et volume et de mesme
poix que une fueille de pappier exhibée par ledit
Bacquenoy et aussi bon et blanc ou meilleur que le
pappier de ladite fueille paraphée de nous notaire et
demeurée es mains dudit Bacquenoy. Et ce d'achapt
à luy fait par ledit Bacquenoy, moyennant la somme
de cinquante solz tournois pour chacune rame, sur
laquelle marchandise icelluy Bacquenoy a payé
promptement audit Mui^et la so]Dime de trente
livres tournois, comme icelluy Mui^et a confessé.
Et le reste de ce a quoy monteront lesdites quatre
vingtz rames, ledit Bacquenoy sera tenu et a promis
payer audit Murguet ou au porteur, à la délivrance
d'icelles que ledit Murguet sera tenu faire au logis
dudit Bacquenoy audit Reims, assavoir dix rames
dedans d'huy en quinze jours et le surplus depuis
ledit jour, et a fait que ledit Bacquenoy en aura à
faire pour entretenir ses gens en besongne. Et à ce
faire fournir, payer, livrer et acomplir les choses
dessusdites, Tune partie envers l'autre, ont icelles
- Bi-
parties chacune en droit soy obligé leurs corps et
biens sur Tamende du roy. Fait le vingt quatrième
jour de juillet. Tan mil cinq cens cinquante neuf, par
devant nous notaires roy aulx.
(Signé :) J. Hemart, G. Savktel.
(Minutes de G. Savetely notaire à Reims, iSOg.)
CESSION DU PRIVILEGE DU LIVRE DES JUGES ET
JURIDICTIONS A SÉBASTIEN NIVELLE, LIBRAIRE A
PARIS.
(1559)
Présent nous notaires royaux à Reims, le ag* jour
de novembre iSSg, est comparu maistre Nicol
Bacquenois, imprimeur juré en l'université de Reims,
lequel a dict et declairé que dès le vingt huictiesme
jour de juillet mil cinq cens cinquante huict, il a
obtenu privileige du roy nostre sire de imprimer et
faire imprimer deux livres, Tun intitulé Premier
livre des juges et jurisdictions, et l'autre intitulé des
advocatz, procureurs et procurations, faicts par
honorable homme et saige, Mj^ Claude Lyenard,
advocat à Reims, et ce pour le terme et espace de six
ans. Sy recongnut ledit Bacquenois de son bon gré
avoir quicté et renoncé audict privilleige, consenty
et accordé, consent et accorde que honorable homme
Sébastien Nyvelle, marchant libraire demeurant à
Paris, puisse imprimer ou faire imprimer lesditz
deux livres par tel qu'il bon luy semblera, et que
de ce ledict Nyvelle obtienne tel privilleige qu'il
advisera estre bon à faire pour son proufBct, sans
-38-
que ledict Bacquenois le puisse empescher à ladiete
impression ny prétendre à rencontre de luy aucuns
dommaiges et interestz pour raison de ce. Ce stipuUant
par nous notaires, en la présence dudict honnorable
homme et saige M'^^ Claude Lyenard, advocat à
Reims (i). Ladiete renonciation faicte par ledict
Bacquenois moyennant la somme de quinze livres
tournois, que icelluy Bacquenois a confessé avoir eu
et receu dudict Nyvel et de ses deniers par les mains
dudict Lyenard. Dont et desquelles choses lesdictz
Bacquenois et Lyenard nous ont requis lettre et notte
que leur avons octroyé soubz ceste forme pour leur
servir et valloir et pareillement audict Nyvel en temps
et lieu ce que de raison.
(Signé :) Gérard, J. Rogibr.
{Minutes de Jean RogUr, notaire à Reimn^ iSSg, étude de M* Allais, 1890.)
VI
REGLEMENT DE COMPTE, CESSION DE L IMPRIMERIE ET
ASSOCIATION AVEC JEAN DE FOIGNY (2)
(l568)
// majr, — Furent présens en leurs personnes
maistres Nicolas Bacquenois, recepveur général de
révesché de Verdun, y demourant, estant à Reims,
(i) l.a qualification et le nom de M* Lyenard ont été raturés sur la minute.
(a) Comme complément à cette pièce, recourir à une récente étude : A
propos des origines de Vimprimerie rémoise, notice contenant d'utiles et nou-
veaux renseigrnements, en premier lieu l'acte de liquidation dressé après le
décès de Nicolas Bacquenois, en date du 7 mars 157a, minuté du notaire
Délavai à Châlons, publiée par M. Henri Menu, dans l* Annuaire de la Marne
pour J8g3, p. 5io à 5i6. Nous en attendons un tirage à part avec le texte
entier du document soigneusement révisé par les soins de M. Pélicier, ar-
chiviste du département de la Marne.
-39-
d'une part. Et maistre Jehan de Foigny, son gendre,
imprimeur demourant audict Reims, d'autre part,
disans comme dès le dix-septiesme jour d'octobre
mil cinq cens soixante et ung, ilz ayent faict et passé
entre eulx certain traicté, accord, convention et
association de tous et ungs chacuns les biens meubles
que ledict M"^ Nicolas Bacquenois avoit lors en sa
maison où se tenoit, rue de Sainct Estienne, en
laquelle ledict de Foigny est de présent demeurant,
concistans lesdictz meubles tant en mesnaige que
ustencilz d'imprimerie à plain declairez es inventaires
signez et accordez desdictes partyes, l'un desquelz a
esté représenté présentement par icelluy Bacquenois,
aux charges, clauses et conditions portées à plain
par ledict traité, accord et association, passé par
devant Gobert Gérard et Jacques Lebrun, notaires
royaulx audict Reims en dacte du dix sep^^e octobre
audict an mil cincq cens soixante et ung, ce
néantmoings ont icelles parties advisé entre elles
pour éviter aux comptes, tant des deniers que icelluy
de Foigny a receuz d'aucuns desditz meubles que
autrement à cause de la dessus dicte association,
avoir convenu et traicté ensemble tant du fond
desdictz deniers receuz que du prouffict et relicqua
dudict compte ainsy qu'il s'ensuyt : C'est assavoir
que moyennant la somme de deux mille deux cens
livres tournois que ledit de Foigny sera tenu et a
promis payer audict Bacquenois ou au porteur à
unze jours de feste de bonnes Pasques ensuyvant
l'un l'autre par egalle portion, dont le premier
payement de la première année sera et escherra au
jour de festes de bonnes Pasques prochain venant et
ainsi en continuant ; ledit Bacquenoy a vendu, ceddé,
quicté, délaissé et transporté, et par ces présentes
vend, cedde, quitte, délaisse et transporte dès
maintenant et pour toujours audict de Foigny, ce
acceptant, tous et chacuns les meubles tant de
ustencilz et mesnaige que imprimerie, portez et
désignez à plain par le dessusdict inventaire icy
représenté, comme dict est, signé en fin Jehan, de
Foigny, contenant quinze fueillets escriptz, ensemble
le fond des deniers d'aucuns des dictz meubles
vendus par icelluy de Foigny et le prouflBct par luy
faictz suyvant la dessus dicte association, et mesmes
tous et chascuns- les meubles dlmprimei^ie consistans
en deux presses et deppendances de ladicte imprimerie
appartenans audict Bacquenois, non couchez ondict
inventaire, et sans aucune chose en excepter ne
réserver, et comme elle est de présent dressée en la
maison dudict de Foigny en quelque sorte et manière
que ce soit. Et moyennant ce, sont et demeurent
icelles parties quictes et déchargées Tune envers
Tautre de touttes choses quelzconques quelles ont eu
à faire entre elles de tout le passé et jusques à
présent, touttes obligations et ceduUes et autres
pappiers et parties de compte quelles ont ou
pourroient avoir par devers elles Tune de l'autre,
demourans cassées, nulles, de nul effect et valleur
et comme chose non advenue. Et mesmes une cédulle
dudict de Foigny portant la somme de deux cens
trente quatre livres huict solz quatre deniers tournois,
en dacte du quatorziesme jour d'avril mil cincq cens
soixante et sept rendue audict de Foigny, cassé et
nulle présens nous notaires ce jourd'huy. Et par ces
mesmes présentes est et demeure quicte ledict
Bacquenois envers ledict de Foigny de la somme de
cincquante livres tournois que icelluy Bacquenois
luy debvoit suyvant le testament de feu Jehan
Gosme, luy vivant père à Francoyse, femme dudict
de Foigny> premier marit à Estiennette Lheritier, à
présent femme dudict Bacquenois, et dont ledit
Bacquenois estoit obligé par le dessus dict traicté et
association. . . Si comme. . . Promectans lesdictes parties
et chacune d'elles respectivement par leur foy et
soubz l'obligation de tous leurs biens, encores ledict
de Foigny sur l'amende du roy, à tenir, entretenir,
avoir pour agréable, ferme et stable, paier, fournir
et entièrement accomplir le contenu cy dessus aux
jours et ainsy que devant est dict et devisé l'une
envers l'autre sans y contrevenir. Ce fut faict le
unziesme jour de may, l'an mil cincq cens soixante
et huict, par devant nous notaires royaux à Reims
soubzsignetz.
(Signé :) Gérard, J. Rogier.
{Minutes de Jean Rogier, notaire à Reitns, i568.)
VII
CESSION D UNE CREANCE SUR LE CHAPITRE DE REIMS
A N. PSAULME, ÉVÊQUE DE VERDUN
(i5Ô8)
a o juillet. — Fut présent en sa personne maistre
Nicolas Bacquenois, recepveur générai de Tévesché
et conté de Verdun, y demeurant, estant à Reims, et
recongnut avoir ceddé, quicté et transporté, et par
ces présentes, cedde, quitte et transporte à Révérend
-4a-
père en Dieu, Mons^' Nicolas Psaulme, évesque et
conte dudict Verdun, prince du sainct Empire, ce
stipuUant et acceptant par nous notaires soubz signez,
la somme de deux mil neuf cens quatre vingtz cinq
livres tournois, deues audict ceddant de reste de
plus grand sonmie par messieurs l^s vénérables du
chappitre de Reims, touchant le faict des bréviaires
et légendaires imprimez par icelluy ceddant pour le
diocèse de Reims suyvant le décret, permission et
ordonnance des niaistres de la fabrique dudict
chappitre, comme de tout ce appert par une requeste
présentée audict chappitre par ledict Bacquenois,
responce et conclusion à icelle du tiers jour du mois
de may dernier an présent mil cinq cens soixante et
huict, signée en fin Gueriot, greffier d'icelluy chappitre,
et aussy par Testât et arrest de compte fait avec
icelluy Bacquenois par Messieurs les maistres de
ladicte fabrique en ensuy vaut la dessus dicte response
et conclusion en dacte du septiesme jour dudict
mois de may ensuivant audict an signé en fin
J. Richier, Wyart et Pichot, desquelles deux pièces
est promptement apparu à nous notaires, et lesquelles
sont infixées en la grosse de ces présentes, en faisant
par ledict ceddant ledict s^ acceptant de ladicte
somme de deux mil neuf cens quatre vingtz cinq
livres tournois vray s^ recepveur, acteur, poursuiveur,
pourchasseur, porteur desdictes deux pièces et autres
touchans et concernans le faict cy-dessus, et tous
tant que myeulx faire luy peult et pourroit en ceste
partie, avec tout droict d'action et autres quelconques,
le subrogeant du tout quant ad ce en son lieu, droict
et place. Ce présent transport et cession faictz
— 43 -
moyennant pareille somme de deux mil neuf cens
quatre yingtz cinq livres tournois que icelluy
Bacquenois a prise sur les deniers provenans de
sadicte recepte dudict evesché et*conté de Verdun,
du vouloir et consentement dudit s^ Révérend,
acceptant, conmie ledict Bacquenois a dict, et dont
partant il s'en est tenu et tient pour content et bien
payé. Promectant ledict M'^ Nicolas Bacquenois par sa
foy soubz l'obligation de tous ses biens quelconques,
présens et advenir, à tenir, entretenir, avoir pour
agréable, ferme et stable.
Ce fiit faict et passé par devant nous, Claude Motbé
et Jehan Rogier, notaires du roy nostre sire on baillage
de Vermandois, demourant à Reims, soubz signetz, le
vingtiesme jour de juillet l'an mil cinq cens soixante
et huict.
(Signé) C. MoTHÉ, J. Rogier.
4
{Minutes de J. Rogier, notaire à Reims, i568.)
VIII
TRAITE PASSÉ ENTRE LE CHAPITRE DE REIMS ET JEAN
DE FOIGNY, MAITRE IMPRIMEUR, POUR l'iMPRESSION
DU BRÉVIAIRE DE REIMS.
(i5 mai 1571).
Comparut en sa personne Jehan de Foigny, maistre
imprimeur et libraire, demeurant à Reims, et re-
eongnut avoir convenu et marchandé à vénérables
et discrettes personnes maistres Gilles Richier, pré-
vost chanoyne et l'un des maistres proviseurs de
la fabrique de l'église Nostre Dame de Reims, Jehan
Clerc, chantre, Symon Robert et Jehan Coulon,
J .
-44-
>
aussy chanoynes en la dicte église, à ce présens,
ayans charge de ce faire des sieçrs du chappitre de
la dicte église, comme ilz ont dict, et eolx portans
fortz du dict chappitre, d'imprimer correctement le
bréviaire de Reims en denx yolumes, et temps, au
nombre de douze cens cinquante pour chacun temps,
tant d'esté que yver, du caractère appelle le petit
ronmiain, et suyvant la forme de la lectre du bré-
viaire de Romme, imprimé en Tannée mil cincq cens
soixante neuf par Jacques Karver (i) en ung volume
in octavo, de bonne ancre noire et de vermillon
rouge, et d'un papier bien cbllé blanc et net, autant
ou plus que la fueille de papier par luy monstre ans
dictz commis et quy a esté paraffée à leur requeste
de nous notaires, demeurée et mise es mains de
maistre Jehan Martinet; officier de la dicte fabrique,
aussy à ce présent, pour y avoir recours, lesquelz
papier, ancre et vermillon le dict de Foigny sera
tenu fournir à ses despens, et la première fueille
imprimée par le dict de Foigny sera tenu présenter
ans dictz commis pour l'approuver ou regecter, et
rendre le premier temps pour Tyver commençant à
l'advent, faict, parfaict, bien imprimé, et ainsy que
dict est, dedans le jour de feste de Toussainctz pro-
chainement venant, et le second temps pour l'esté,
dedans le dimanche de Quasimodo ensuyvant, et ce,
moyennant troys deniers tournois pour chacune
fueille de bréviaire imprimée, que les dictz commis
seront tenuz luy faire payer par l'officier de la dicte
fabricque, en délivrant les dictz bréviaires parfaictz,
(i) Jacques Kerver, libraire à Paris, i535-i583 ; Voir les Marques typO'
graphiques par Silvestre, i833, t. I, p. a6, marques n- 5a-53.
-45-
sur quoy toutes foys luy sera advancé quatre cens
livres tournois^ savoir deux cens livres tournois de-
dans le premier jour de juing, et les autres deux cens
livres tournois au jour Saint Jehan Baptiste, le tout
prochain venant ; et sy seront tenuz les dictz commis
lui délivrer pour ce faire la coppie des dictz bré-
viaires et de correcteur aux despens de la dicte fa-
bricque, et ne pourra le dict de Foigny imprimer
plus grande quantité de bréviaires, synon par le
consentement du dict chappitre, si comme, etc. Pro-
mectans, assavoir les dictz Richier, Le Clerc, Robert
et Coulon, es dictz noms par leur foy, en paroUes
de prestres, et soubz Tobligation des biens temporelz
de la dicte fabricque, et le dict de Foigny, aussy
par sa foy et soubz l'obligation de ses corps et biens,
etc., sur l'amende du roy, etc., à tenir, entretenir,
faire, payer, livrer, fournir et entièrement acomplir
le contenu cy dessus, l'une partie envers l'autre.
Renonçans, etc. Faict le quinziesme jour de may,
l'an mil cincq cens soixante et unze, par devant
nous, notaires royaulx.
(Signé) Havetel. Mothe.
(ArcMçes de Reims, fonds du Chapitre, liasse i4) n« 5.)
IX
REGLEMENT d'uNE CREANCE DE NICOLAS BACQUENOIS,
PAYÉE A ETIENNE BACQUENOIS, SON FILS.
(6 novembre i573)
A Estienne Bacquenois, filz de M« Nicolas Bac-
quenois, la somme de cinq cens livres tournois, à
luy assignée sur le reliqua des derniers comptes
-46-
renduz des décimes, pour et en desduclion de la
somme de neuf cens livres tournois, qui ont esté
assignez au dict Bacquenois par monseigneur illus-
trissime et r°^« cardinal de Loraine, en considération
des pertes soulSertes par son dict feu père à l'im-
pression des légendaires du diocèse de Reims, sui-
vant l'ordonnance de mon dict sieur vicaire et mes-
sieurs Richier et Cocquillart, depputtez du clei^,
avecq quictances du dict Estienne Bacquenois des
quatriesme et sixiesme jour du mois de novembre,
an que dessus mil cinq cens soixante et treize.
(Compte des dédmes du clergé du diocège de Reimt, i5^2^, aux Archives
de Reims, fonds de rArchevéché, G. 194. Document obligeamment fourni
par M. L. Demaison, archiviste de Reimso
BIBLIOGRAPHIE
DE
NICOLAS BAGQUENOIS
A LYON, A REIMS ET A VERDUN
(1648- 1668)
i. — La Bible en Frangots, qui est la saincte
Escriture, en laquelle sont contenuz le vieil et Nou-
veau Testament, Recentement reveuz et fidèlement
corrigez selon Tebrieu, grec et latin. — A Lyon, par
Guillaume Roville et Thibault Payen, m. d. xlviii.
3 parties en un vol. in-fol. à a colonnes. La première,
composée de 12 ff. préliminaires non chiffrés, et de
260 ff. chiff. de texte. La seconde, dont les signa-
tures et la pagination recommencent, comprend 70 ff.
chiffrés, plus a ff. non chiffrés pour la table, au bas
de laquelle on lit : Imprime a Lyon par Jehan Pidier
ET Nicolas Bacquenois. Au-dessous on trouve Ordre
des Cayez de la Bible,
Cité et décrit par A. Claudin dans sa Notice sur
r Imprimerie à Reims, 1891, p. ao, avec le titre du
(i) Les productions authentiques de Bacquenois forment 58 articles ; j^y
ai ajouté j n" bis, qui sont la plupart des attributions douteuses. Les
étoiles indiquent la présence des ouvrages à la Bibliothèque de Reims.
-48-
volume. On lit à la fin : Imprime a Lyon, par Jehan
PiDiER ET Nicolas Bagquenois, i548. Un exem-
plaire se trouve dans la Bibliothèque du libraire
A. Glaudin, et c'est à lui que nous en devons la
description donnée à la p. ao de sa notice, Les Ori-
gines de l'Imprimerie à Reims, 1891.
Très bel in-folio à deux colonnes, avec nombreuses figures
sur bois dans le texte, lettres ornées et historiées. Ce volume,
qui est le chef-d'œuvre de Bacquenois à Lyon, est imprimé
pour Guillaume Roville.
*2. — Le Livre de plusieurs pièces, c'est à dire
faict et recueilly de divers autheurs, corne de Clé-
ment Marot et autres : ce que tu verras en la page
suyvante. (Marque de Th, Pajren sur le titre). — A
Lyon, par Thibault Payen, j548. Au verso du titre :
Discours du voyage de Constantinoble (sic)... i vol.
In-i6 de ia8 ff. numérotés, plus un feuillet final
portant : Imprimé à Lyon, par Nicolas, Bacquenois.
Se trouve à la Bibliothèque de Reims, acquis en 1879, du
libraire Glaudin, de Paris, au prix de 140 fr. reliure janséniste,
par Duru, 1847, ^^^^ l'ex-libris d*Ambroise Firmin-Didot,
i85o.
Thibault Payen était libraire et imprimeur à Lyon, i534-i56i.
Sa marque se voit dans les Marques typographiques de Sil-
vestre. N°' 4^8, 479> 48o, 657 et ia86, et consiste dans la figure
d'un homme cueillant des fruits sur un arbre, autour s'enroule
une banderole portant ces mots : Virtutes sihi invicem hae-
rent, Payen était originaire de Troyes, son nom se voit latinisé
avec la qualification de Trecensis,
On lit à la fin du volume : Imprimé à Lyon, par Nie,
Bacquenois, Très rare. Jolie édition dont il existe des
exemplaires avec la date de 1549» d'après Brunbt, Manue
du Libraire, t. III, 1862, col. 1122. C'est à Lyon que Ton
pourrait utilement poursuivre des recherches sur les premiers
travaux de Bacquenois, et il ne nous a pas été possible de
les entreprendre ni d'obtenir d'utiles renseigpiements par
correspondance.
3. — Oraison panégyrique dlsocrates, traduite
de grec en françois par Pierre Adam de Wassigny.
— A Lyon, par Nicolas Bacquenois. Petit in-S* de
88 pages chiffrées.
Le livre est dédié par Bacquenois à « Monseigneur le Reve-
rendissime Cardinal de Guyse, archevesque de Reims... »
décrit par M. Claudin dans la même notice, p. ao. Le même
auteur indique ensuite, conune ouvrage paru isolément en
1549, l* Oraison consultoire d'Isocrates,., pet. în-8® de 28 pp.
chiffrés, que nous donnons dans l'article suivant comme an-
nexe de V Oraison panégyrique, d'après du Verdier et Brunet.
4. — L'Oraison panégyrique dlsocRATEs, prononcée
en rassemblée qui ordinairement se faisoit à Athènes,
de cinq ans en cinq ans, où est en partie descrit le
gouvernement d'une République, ensemble le devoir
et office d'un magistrat, plus l'exortation d'Isocrates à
Demonic, touchant le devoir de vivre civilement, selon
la vertu et honneur, ensemble l'oraison consultoire
du mesme autheur faicte en la personne de Nicocles
Roy de Cypre, sur le devoir des sujects envers leur
Prince. — Lyon, par Nicolas Bacquenois, 1549- Iï^-8®.
«c Pierre Adam, de Vuassigny, a traduit du Grec en François »
ce traité, d'après la Bihlioth, d'Ant. du Verdier, p. 979.
(Cfr. BouLLiOT, Biogr, ardennaise, t. I, p. 10. — Brunet,
Manuel du Libraire, t. III, col. 4^*)
- 5o -
5. — Hieronymi Fracastorii Veron. Libri de Sym-
pathia et Antipathia rerom... LugdunU apud GaUeU
mont Gazeiam, i55o. (A la fin :) LagdanU ExcU'
débat Nigolaus Bacquenois. In-i&> de a S. et 558 pp.
Se trouve à la Bibliothèque Mazarine. Cf. Harrisse, Bi-
blioth. americ. çetust.. Additions, p. 69. — Décrit par M. Emile
Picot, dans la Revue critique, 16 octobre 1891, p. a^'*
6. — Le grand et bon mesnager, composé en latin
par Constantin César de Constantinoble et traduietz
en françoys par Anthoine Pierre. — Lyon, Bacque^
nois ou Thibauld Payan, i55o. In-i6<>.
Cité par Brunet, Manuel du Libraire, 1861, t. Il, col. i54o.
7. — Galeni de Hippocratis et Platonis dogma-
tibus libri IX, Jano Cornario medico physico inter-
prète. — Lngduniy apud Paulum Mirallietum, sub
insigni divi Pauli, i55o. — A la fin, on lit : Lag-
duni excudebat Nigolaus Bagganeus, i55o. In-iG»
de 608 pages chilSrées.
Le même bibliophile M. Glaudin possède le commencement
et la fin de ce livre, qu'il a décrit dans sa notice citée plus
haut, p. ai. Sur Comarius et ses œuvres, voir la Nouv, Biogr.
gén,, XI, 835.
*8. — Aristotelis et | Theophrasti | uistoriae I
cùm de natura Animalium, tum de Plantis | et earum
causis, cuncta ferè quse Deus opt. | max. homini
eontemplanda exhibuit, ad | amussim complectentes :
nunc iam suo resti | tutae nitori, et mendis omnibus.
— 5i —
quoad fleri | potuit, repui^tae. | Cum indice copio |
sissimo | Ex quo saperflaom quod erat, decerpsimus :
quod yero | necessariom nobis yisom est, superaddi-
dimus. I Estote prudentes, | sicat serpentes | (Entre
ces deux lignes de la devise, marque du libraire : trois
serpents enroulés en cercle dans un riche cartouche
carré.) LuGDUNi | Apud Gulielmum Gazeium, m.d.lii.
Cum privilegio Régis, i vol. pet, in-octavo de 496 p.
numérotées, plus un Index en tête non paginé, et un
vocabulaire à la fin également non paginé. On lit au
verso du dernier feuillet du vocabulaire : Lugduni,
I EXCUDEBAT NiGOLAUS BaCQUENOIUS, | M. D. LU.
A la suite de Touvrage d'Aristote, vient celui de Théophraste
dont le titre est ainsi conçu :
Theophrasti | philosophi cla | rissimi, | de Historia
plantarum | Libri IX. Cum Decimi principio : et
de Causis, | sine earum Gênera tione | Libri VI. |
Theodoro Gaza interprète. | Quantum diligentiœ huic
editioni loannes lordanus medi | eus doctissimus
adhibuerit in restituendis, quae corrupta erant | et
Graeco, docebit te sequens Epistola | ad lectorem. |
Estote prudentes | sicut serpentes | (Marque aux
trois serpents enroulés en cercle.) Lugduni, apud
Gulielmum Gazeium, \ m. d. lu. Cum Privilegio
Régis. I vol. petit in-8® de 400 pages numérotées.
•
En tôte, index non paginé, et à la fin vocabulaire" également
non pag^é, au verso de la dernière feuille duquel on Jit :
Lugduni ëxcudebàt Nicolaus Bacquenoius, m. d. lu.
Ces deux ouvrages bien distincts, mais destinés à être joints
par Téditeur, sont compris dans une même reliure. On lit au
dos : ARISTOTELES ET THEOPHRAST. DE ANIMAL. ET PLANTI.
Sur la garde, en face du titre, on lit au haut de la page, en
— 52 -
écriture du xvii^ siècle : E e. 7. Ex libris Nicolai Abraham
Frambosarii medici Rhemensis,
Sur le titre et au dernier feuillet verso, cachet aux armes de
Saint-Nicaise et la mention : S. Nicasii ord, d. Bened. Congr,,
S, Maori, cathologo inscriptus.
L'exemplaire ici décrit se trouvait à la vente des livres du
D' V. Lemoine, à Reims, le 18 octobre 1889, et a été acquis
par le D' Octave Guelliot. Il porte une reliure de Fépoque
assez délabrée, avec fleurons dorés. Sur le titre se trouve le
cachet en bleu : ex libris d** maldan.
L'ouvrage n'est pas indiqué dans le Manuel du Libraire^ et
la première partie seule se trouve à la Bibliothèque de Reims.
*9. — Coustumier de Reims. Auquel sont contenes
les Coustumes, usages et communes observances
gardées audict Reims, pour la conservation de la
pollice, et gouvernement d'icelle. A quoy se sont
réglés de long temps, et règlent de présent plusieurs
villes, villages, païs, et lieux assis es environs dadict
Reims, es termes du Bailliage de Yermandois. ~-
A Reims, chez N. Bacquenois, à l'enseigne du Lyon.
A\^ec Privilège et permission, m. d. lui. JPetit in-fol.
Marque au Lion sur le titre, dédicace de Bacquenois d'abord
au cardinal de Lorraine (i®' juillet i553), pcds aux lecteurs,
sans date, terminée par la devise : Sequitur Fortuna laborem.
Petit in-fol. de 189 pages numérotées. Lettres initiales ornées.
Indice à la fin. (Trois exemplaires à la Bibliothèque de
Reims.) Les dédicaces sont reproduites dans les Archives
m
législatives de Reims, par P. Varin, 1840, 1. 1, p. 64^5o.
10. — De la nature de Tenfant au ventre de la
mère, livre traduict du grec d'HippocRAXES, par
Guillaume Chrestian. — Bheims, N. Bacquenois,
j553. -In*.
î^COVSTVMtER
D E R E I M s. -■
Auqud{biitn>Dtcnuc3laCou(huiKs,'T£igESi&'!Mn-
mtinetobfctuicB tafJcg audift R.dmiipoiir U COn- '
ËniMioa de la pollice.& gouucmemeniil'kdl*
Ah Jîbn tUiiTSÎhib!^ , *Zti lUiB sain» .
h M l , t >M mm. . jaiUfi. ItetMMw. J(-■fca^;
■y » '^*'^
Titre du premier Livre imprimé a Reims, 1553-
(Hf oni,!4I — Lr oi",l68S
Bibliothèque de Reims.
-63-
Dédicace à la duchesse de Bouillon, datée à Château-Thierry
le aa avril i553, par Fauteur G. Chrestibn, d'Orléans, médecin
de.HenH II. Cette œuvre est citée, avec les remarques curieuses
de l'auteur sur 4es eunuques, dans la Bibliothèque d'Ant, du
Verdier, p. 475. Cf. Bibliotheca exotica.,., 1690, p. 67. Un
exemplaire, incomplet de deux feuillets, a été vendu par
M. Henri Menu à M. le comte Ed. de Barthélémy. Sur Guillaume
Chrestien, voir la notice que lui a consacrée Tabbé Boulliot,
dans la Biographie ardennaise, i83o, t. I, p. a4^-45«
10^^. — Galien, de la formation des enfants au
ventre de la mère et de l'enfantement de sept mois.
— Reims, Bacquenois, i553. In-S*.
Edition douteuse, non citée par Ant. du Verdier, p. 476»
avec les œuvres de G. Chrestien, et considérée comme
imaginaire par l'abbé Bouluot, Biographie ardenngise,
1. 1, p. 244* L'édition réelle, celle de Paris, i556, fol. 120, in-8^
est précédée d'une dédicace datée de Fontainebleau le jour de
saint Barnabe i556, et adresi^ée à Catherine de Médicîs.
L'auteur n'y fait nulle allusion à une édition antérieure à
Reims.
10'^. — Des fractures de la tête; traduit d'HiPPo-
GRATE. — Reims y Bacquenois, i553. In-8*.
Edition douteuse, non citée par Ant. du Verdier, p. 47^,
parmi les œuvres de Guillaume Chrestien auquel ce traité est
attribué.
IQquater^ — Dialectique de Pierre Ramus. — Reims,
N. Bacquenois, j553.
Cité dans le Dict, de Géographie, par Deschamps, 1870,
col. 1080. Ni le Trésor des Livres rares de Graesse, ni le
Manuel du Libraire n'en font mention à l'article Ramas.
-54-
IQqninqne^ — Missale Rhemeiise. — Rhemis, i553.
La publication d'un Missel à Reims par le cardinal de
Lorraine en i553, est attestée par Zaccaria, Bibliotheca ritualis,
Romee, 1776-81, au 1. 1, chap. m, p. 63, — et par R. Sala, dans
sa réédition de l'ouvrage de Bona, Rerum liturgicarwn libri
duo, Turin, i753, au t. II, p. 336. Bacquenois seul pouvait
imprimer ce Missel à cette date, et il s'engageait en i555 à
« imprimer et mettre en lumière ung messel de l'impression
et tel pappier que les messelz qui ont esté imprimez par cy
devant audict Reims par ledict Bacquenoys. » Traité pour le
missel de Saint-Rend, en Appendice II, Toutefois l'attribution
à Bacquenois reste douteuse en l'absence de tout exemplaire.
*11. — ViNCENTii LiRiNENSis Galll, ppo cathoUcae
fidei antiquitate et universitate, adversus profanas
omnium haereseon novationes Liber singularis. —
Rhemis, Excudit Nicolaus Bacnetius, Sub Leone,
M. D. Liiii. In-4^.
(Marque de Bacquenois au Lion, sur le titre.)
Petit in-4° de 82 pages, la marque de l'imprimeur au Lion,
en face du dernier feuillet avec Finis, (Bibliothèque de Reims,)
Au folio 2, dédicace : Ad Sanctiss. Cardinalem et principem
ampliss, Carolum Lotharing^um, Rhemorumducemetpatricium,
N, Bacnetius suus typographus. (Cette épitre de a pages n'est
ni datée, ni signée. Elle se termine par la devise : Sequitur
fortuna laborem.)
12. — L'Observance de Religion Ghrestienne
contenant l'Exposition du Psalme Davidique 38,
qui commence : Dixi custodiam vias meas, —
Rheims, N, Bacquenois, i554* In- 16.
Œuvre de Pierre Doré, citée dans la Bibl, d'Ant. du Verdier,
p. 1004.
Le 3o septembre i556, « honorable et religieuse personne.
- 65 ^
maistre Pierre Doré, prebtre, docteur en théologie, religieux
de l'ordre des firères Prescheurs, confesseur et prescheur
ordinaire de Madame la dachesse douairière de Guise, men de
dévotion envers la faculté de théologie en l'Université de
Reims et pour l'entretenement d'icelle... fonde une messe
haulte a diacre et sous-diacre le jour des octaves de S. Pierre
et S. Pol, 6^ juillet, qui se dira... en l'église du couvent des
frères Prescheurs dud. Reims ou en la chapelle de S. Patrice
au collège des bons enlTans de lad. université »
13. — La forme et manière d'examiner sa conscience
pour se confesser. Avec une briefve déclaration des
commandemens de Dieu. — Rheims Bacquenois,
i554' In-i6. -
Œuvre de Jacques Golsonnet, docteur en théologie, citée
dans la Biblioth. d^Ant, du Verdier, p. 598.
♦14. - Manuale, seu (ut vocant) Agenda, ad usum
insignis Ecclesiœ Rhemensis : in quo omnia, quse ad
sacramentorum administrationem necessaria sunt, suo
ordine continentur : ut te sequens Index docebit.
— Rhemis, Excudit N. Bacquenois, Sub Leone, cum
firwilegio Régis, m. d. liiii. In-4''.
Sur le titre image de la Vierge de douleurs dans un
cartouche. Au revers, extrait du privilège du Roy, donné à
Paris le II janvier i55a, portant permission « à Maistre Nicol
Bacquenois, Imprimeur demourant à Reims, d'imprimer les
Heures, Messelz, Manuelz et Processionaux du diocèse dudict
Reims d. In-4° de vm-iio feuillets numérotés, lettres rouges et
noires, caractères romains, musique* notée, reliure pleine du
temps, avec marques dorées sur les plats : Christ en croix.
Annonciation. (Bibliothèque de Reims,)
- 66-
*15: — Le Livre des Précations et forme de prier
Dieu, de M. Iean Fere, docteur en Théologie^ mises
en françoispar N. Bacquenois. A Madame Anthoinette
de Loraine, abbesse de Farmontier. — A Bheims, chez
ledict Bacquenois, imprimeur de Morts. Le B. Cardinal
de Loraine. Açec Privilège du Boy, t555. In-8».
Au revers du titre, écusson d'Ant. de Lorraine. L'ouvra^
est un petit in-8^ de 80 feuillets, imprimé en lettres rondes,
avec signatures, mais sans foliotage, lettres ornées en tête des
chapitres, marqué de l'imprimeur à la fin. Bibliothèque de
Reims, Gfr. Brunet, Manuel du libraire, 1861, t. II, col. I2ai,
où l'ouvrage est donné à tort sous la date de i55i.
C'est dans la dédicace de ce livre que Bacquenois parle de
sa traduction du texte de Flodoard, qu'il espère terminer, et
publier.
Elle est adressée : « A très illustre Princesse, et Reverendissime
Religieuse, Madame Anthoinette de Loraine, Abbesse de
Farmontier, N. Bacquenois, humble salut. » Cette épître de
quatre pages est datée : « A Rheims ce i^'' septembre i555 »,
et suivie d'une Préface de l'Autheur. Sa date suffît à prouver
que le volume a été imprimé seulement en i555 et non en i55i,
conune le croit du Verdier : « Nicolas Bacquenois a traduit du
latin de Iean Fere, docteur en théologie : Précations et forme
de prier Dieu. Impr. à Rheims 16®, par ledit Bacquenois i55i. »
(La Bihlioth, d'Ant, du Verdier^ p. 900.) Cet auteur cite encore
ailleurs « Iean Fere : Prières de iean Fere, prédicateur de
Maience, translatées en François. » (BibL d'Ant, du Verdier,
p. 690.) L'erreur de date a été reproduite par beaucoup de
bibliographes sans plus de fondement.
*16. — Statuta synodalia édita et restituta
consilio, et mandato D. Domini Claudïi de Longbi,
SS. Romanae Ecole. Cardinalis meritissimi, Episcopi,
Ducis Lingonensis ac Franciae Paris. — Bhemis,
Excudebat N. Bacnetius, Caroli Cardinalis Lotha-
jningi Typographus. Expensis Mattosi Yiaudet^
Jiïbliopolœ apud Lingonas, i556. In-4*-
Ecasson sur le titre : de,., à la bande de.,,, croix et chapeau
€l'éyéqae au-dessus. Au revers, autre écusson différent. Sur le
titre de la signature Simon Couçryot et la mention domua
senUnarii Lingonensis. L'ouvrage est un petit in-4® de rv-i5a (T.,
initiales avec figures. On lit à la fin : Finiunt statuta synodalia
excusa Rhemia, expensis Matthœi Viaudey, Bibliopolœ apud
Lingonas, j5S6. Table ms. (Bibliothèque de Reims,)
La dédicace débute ainsi au fol. a : Reverendo in Christo
Patri loanni d'Amoncourt, dei gratia Episcopo Pictavensi,
Vicario generaU D, Domini Claudii SS. Romance Ecclesiœ
Cardinalis meritissimi, Episcopi ducis Lingonensis, Paris
Franciœ, N. Bacnetius^ S, D, Cette épître de deux pages n'est
ni datée ni signée ; elle est terminée par la devise : Nec mors,
nec vita.
Le traité pour l'impression de ces statuts avait été passé à
Reims entre Bacquenois et Mathieu Vyaudel, libraire à
Langres, le a6 février i555. Il est donné ici en entier parmi les
pièces justificatives, Appendice I.
16***. — Statuta synodalia sub Ludovico cardinali
DE Barro, hujus Dioœcesis administratore, sancita
anno 1404. Alla sub Joanne d'Amboise, Episcopo
Lingonensi, anno 1491. — Rhemis, Bacnetii, j556.
In-4*.
Déjà imprimés à Paris en 149I9 puis en i5a8, chez Petit, ces
statuts auraient été réédités par Bacquenois, en i556, d'après
un titre communiqué à M. Menu par M. Denis, libraire et
bibliographe châlonnais. Origines de l'imprimerie rémoise,
fol. 57, verso. Cette réédition est citée d'ailleurs dans la Biblio-
thèque historique de la France du P. Lelong, 1. 1, 1768, p. 433.
17. — La vie et mort chrestienne, extraicte des
Ëpistres de S. Paul, contenant la doctrine plus
5
-68-
nécessaire à un Ghrestien de sçavoir et practiquer :
Livre distingué et party par chapitres comme on voit
à la table d'iceluy. — Imp. à Rheims, chez Nicolas
Bacquenois, i556. Petit in-S».
L'auteur est Pierre Doré, cité dans La Biblioth, d^Ant. du
Verdier, p. 1004.
18. — Livre sixiesme des demandas et inventions
diverses de Nicolas Tartaglia, Bressian, sur la
manière de fortifier les citez, eu esgard à la forme :
et de quelle largeur, hauteur et espaisseur doivent
estre les boulevers, platteformes et cavalières, mis
d'Italien en françois par traducteur incertain. —
BeimSj N. Bacquenois, i556. In-8®.
Ouvrage déjà édité à Venise en i546. Cf. Bibl. d'Ant. du
Verdier, p. 920. — Se trouve à la Bibliothèque de Bordeaux,
n» 23, 265 A (Sciences et Arts, 8665*).
* 1 9 . — Missale ad usum percelebris Archimonasterii
Sancti Remigii Rhemensis, nunc primo ex manuscriptis
exemplaribus decerptum. Excusum expensis domini
Pétri Ribaille, Sancti Marculphi Thesaurarii, qui
in eodem Ârchimonasterio religionem professus, hoc
nobis pro sua liberalitate elargitus est. — Rliemis,
Excudit Nicolaus Bacquenois. Caroli Cardinalis
Lotharingi Typographus. Sub Leone. i556. Petit
in-fol.
Sur le titre, vignette représentant saint Reml et saint Pierre
debout, et Pierre Ribaille agenouillé. (Bibliothèque de Reims,
du legs Saubinet.) In-fol. de 246 fT. en tout, avec numérotages
Titre du Missel de Saint-Remi de Reims, 1556.
Bibliothèque de Reims.
partiels, lettres ornées et têtes de chapitre. On lit à la un :
Bxpensis Z)... P... RUnUlle... Anno à nato lesu Christo^ i666,
Mense Martio,
Deux magnifiqaes gravures sor bois représentant, dans nn
très riche encadrement, Tune le Christ en Croix et l'autre
le Père Etemel, en regard, au commencement du canon.
La pagination comprend : 12^ feuillets non numérotés, titre
et préambules; ex feuillets numérotés. Propre du temps;
la feuillets non numérotés, Ordinaire de la messe ; cxn feuillets
numérotés. Propre des Saints. Mention ms. au bas de TExplicit :
Archimonasterii S, Remigii Remensis, congregationis S, Mou-
ri, Ordinis S. BenecUcti in GcUlia. Cet exemplaire de la
Bibliothèque de Reims a conservé sa reliure du temps, avec
médaillon sur les plats offrant le Crucifiement.
Le Missel de Saint-Remi appartenait à M. Louis-Lucas,
ancien notaire à Reims, dont la bibliothèque fut vendue à
Reims en i858 (jo? 36 du Catalogue). M. Saubinet acquit alors
ce précieux ouvrage et le lég^a en 1869 à la Bibliothèque de
Reims avec tous ses livres rémois.
La Bibliothèque de Charleville possède un exemplaire du
Missel de Saint-Remi, i556, provenant du prieuré de Novy
(Bénédictins de Saint- Vanne, 1647). Renseignement fourni par
D. Noël, religieux bénédictin de Solesmes. — Un troisième
exemplaire se trouve à la Bibliothèque de Luxembourg
(Weale, Catalogus Missalium ritus latiniy p. aa^).
' 20. — MISSALE AD VSVM PERGELEBRIS
MONASTERII CLVNIAGENSIS, nunc primo ex
VETERiBUS I exemplaribus restitutum, atque his typis
quam | potuit fieri diligentissime excusum : reieetis,
que superflua erant : & additis que antehàe neces-
saria | desiderabantur.
Ad lUustrissimum Prineipem, & Gardinalem Garo-
lum a Lo|tharingia, Abbatem Cluniaeensem meritis-
simum.
-62 —
21. — Statuta synodalia a Reyerendo in Ghristo
pâtre ac Domino Hierontmo Burgensi, Episcopo
Comité Gathalaunensi Franeiœq. pari, édita et
promulgata, Anno Domini iSS^. Die qointa mensis
Maii. — Rhemis, Ex Typographia N. BacnetU,
Cardinalis Lotharingi Typographi, i55y. ln-4" de
aSp pages, y compris Terrata.
L'ouvrage est précédé d'une dédicace adressée par rimprimeur
à Tévéque Jérôme Bourgeois. Il en existe trois exemplaires à
la Bibliothèque de Ghàlons. Renseignement fourni par M. H.
Menu, et confirmé par MM. Gh. Gillet et A. Lhote.
22. — Breviarum ad usum diœcesis Remensis...
— Reims, N. Bacquenois, i55y.
L'existence de cet ouvrage, dont on ne connaît pas
d'exemplaire, est prouvée par deux actes authentiques,
signés par N. Bacquenois, le premier du 5 février i557,
contenant le traité fait par lui avec le Ghapitre de Reims pour
l'impression du bréviaire, et le second du ao juillet i568 par
lequel il cède à N. Psaulme, évêque de Verdun, le reliquat de
la sonmie à lui due par le même Ghapitre pour l'impression
dudit bréviaire. (Minutes des notaires de Reims, Crérard
Savetel, i55y, et Jean Rogier, i568,) Voir Appendice VIL
23. — La tourterelle de yiduité, contenant la cha-
pitres, enseignant les veufves comment doivent vivre
en leur estât, et les consolant en leurs adversitez, aussi
les orphelins. — Rheims, N. Bacquenois, i55y, In-i6.
Gité dans la Bihl. d'Ant, du Verdier, p. 1004. Brunet indique
-cet ouvrage avec la date de i558, dans son Manuel du Libraire,
im II, col. 819. Pierre Doré en est l'auteur. Une réédition a été
faite à Paris, V^« J. Ruelle, i574> et une autre à Arrcus en
i6o5. Un exemplaire de la première édition se trouve à la
Bibliothèqae de Rouen, fonds Leber.
*24. — Goustumes générales et particulières du
Bailliage de Yermandois, tant de la Ville, Cité,
Baillieye et prevosté foraine de Laon, que des
prevosté et anciens ressorts d'ieelui, comme Rheims,
Ghaaions, Noyon, Saint-Quentin, Ribemont, Goucy,
et autres. Mises et rédigées par escrit, arrestées et
emologuées par ordonnance du Roy, en présence
des gens des trois estats dudit Bailliage, Prevostés et
anciens ressorts d'icelui, au mois de novembre i556.
Le Lecteur trouvera au commencement Tlndice des
matières contenues en chacune Goustume particu-
lièrement. Et à la fin l'Indice des villes et villages
subiets audit Bailliage et Prevostés d'icelui, aussi
particulièrement. Sequitur Fortuna Laborem. —
A BheimSj par N. Bacquenois, Imprimeur de M. le
R... Cardinal de Lorraine, et Gérard Collebert,
Marchant Libraire iuré en l'Université de Rheims,
i55y. Avec Privilège du Roy pour dix ans. In-fol.
Je possède un exemplaire qui ne porte pas la mention du
libraire Gérard Golbert, mais seulement le titre de Timprimeur
Au revers du titre se trouve le privilège donné à Eschou le
ao septembre i556. Puis vient l'épitre de Christophe de Thou
à Charles de Lorraine, suivie d'une poésie latine et d'une
épltre de Pierre de Longueval au lecteur. In-fol. de xvi-277-iv
pages, celles des préliminaires et de l'Indice non numérotées,
lettres ornées, fleurons.
La Bibliothèque de Reims en possède deux exemplaires
bien conservés, sur l'un desquels, provenant du D' Raussin,
se trouve son Ex-libris et celui de M. Dorigny, avocat du
Roi, 1707.
- w —
en continuèrent la tradition jusqu'à la fin du xviii®
siècle.
Nous ne suivrons pas ici les destinées de la
typographie rémoise plus loin que Tannée i65o,
malgré l'intérêt historique et artistique de semblables
recherches. Il convient d'en laisser l'honneur à celui
qui tenterait d'écrire une histoire d'ensemble de
l'imprimerie à Reims, et rapprocherait ainsi les
anciens maîtres, dont les mains firent toute l'habileté,
des actifs typographes modernes, outillés merveilleu-
sement par les progrès ' de la science. Il nous sufiBt
d'avoir retracé la vie du fondateur et mesuré les
premiers pas de l'art qui renouvela la vie intellectuelle
d'un bout à l'autre de l'Europe. Si la ville de Reims
ne fat pas initiée Tune des premières à la féconde
découverte, elle en usa dans la suite avec une noble
émulation qui se poursuit jusqu'à nous.
Nous nous contenterons de produire en appendice
des extraits de nos archives sur les anciens impri-
meurs et de citer ici quelques libraires de Reims au
xvi® siècle, d'après les indications si curieuses de
M. Emile Picot (i).
1. Pierre Boicel, qui publia vers i5o8, les Pre-
cepta Synodalia de Charles de Caretto. (Nous croyons
à une erreur, Boicel est parisien probablement.)
2. Vincent de La Vacquerie et son serviteur Adrien
Bazoche, poursuivis et sévèrement condamnés le ao
août 1547^ pour avoir été trouvés saisis de plusieurs
livres réprouvés et censurés (2).
(i) Reçœ critique, 19 octobre 1891, p. a4^4S*
(3) N. Weiss, La Chambre ardente, étude sur la liberté de conscience en
France, Paris, 1889, ^-^ P* i3.
— 100 —
3. Eustache JosseteaUj qui succomba dans un
procès à lui intenté par Bacquenois, en i554.
•4- Gérard Colbert, qui vendait en iSSj les Cous-
tûmes de Vermandois.
5. Jacques Martin, qui publia en i568 le Bref
discours sur les moyens que le cardinal de Lorraine
a tenus et tient encore pour ax:croistre sa maison,
etc. (Catalogue Chartener, i885, n® 4^)* Nicolas
Martin, fut peut^tre marchand libraire à Reims,
mais Jean Martin nous parait un libraire fictif.
Voici trois titres d'ouvrages portant le nom faux
de Martin sous la rubrique Reims :
Notable et sommaire discours de Testât des afaires
de France, depuis l'Edit de pacification fait au moys
de May iSjô... A Bheims, par lean Martin, 1677,
in-8« de 45 p.
BiBL. Nationale. L. b^, N» 826. — (Gâtai. Impr.,
Hist. de France, t. i, p. 288).
Le tocsain, contre les massacreurs et auteurs des
confusions en France. Par lequel, la source et ori-
gine de tous les maux^ qui de longtemps travaillent
la France, est descouverte. Afin d'inciter et esmou-
voir tous les Princes fidelles, de s'employer pour le
retranchement d'icelle. Adressé à tous les Princes
chrestiens. — Beims, imp. de /. Martin, 1677, in-8».
A. 1579. — Reim^s in-S».
La légende de Charles, cardinal de Lorraine, et de
ses frères de la Maison de Guise, descrite en trois
livres par François de l'Isle. — A Reim^, de l'Impri-
merie de Pierre Martin, 1679, in-8» de xii. — 74 P*
6. Jean Mouchar, qui signa en 1677 la Résolution
claire et facile sur la question tant de fois faite de
— 66-
pour Estienne Denise, demourant rue S. lacquee, à l'Éléphant
devant les Matkarina. In-8^. Elle a été reproduite de nos jours
dans les Archives curieuses de l'Histoire de France^ publiées
par L. GuiBER, i'* série, t. III, i834, p. ai3 à ai8.
Enfin, cet opuscnle a été réimprimé avec le titre en fiic^
simile, à Reims, «n i84i> par la Société des BihUophiles rémois^
avec avertissement et notes par Pr. Tarbé, brochure in-8^
de 34 pages. Impr. Jacquet ^ 1841.
27^^. — Discours sur l'état des afTaires de France
depuis rÉdit de pacification, en i556. — Reims,
i55y. In-8\
Cité par le P. Lelong, dans la Bibliothèque historique de la
France, sous le n<* 179679, sans indication d'imprimeur, .mais
avec la rubrique Reims, à une époque où Bacquenois seul
pouvait y imprimer. D'après M. Henri Menu, (pii a vu le
volume, il fut certainement imprimé soit au^ Pays-Bas, soit
en Suisse, et rentre ainsi dans la série des ouvrages publiés
sous la fausse rubrique de Reims.
*28. — Deux livres : Le premier des luges et
lurisdiclions : L'autre des Advocatz, Procureurs et
Procurations : Faitz par M. Claude Lyenard,
d'Esparnay, Advocat à Rheims. — A Rheims, par
N. Bacquenois, Imp, de M. le R. Card. de Lorraine,
i558. (Titres encadrés de fleurons.)
Petit in-8^ de 39a pages numérotées, sauf à l'indice. Reliure
parchemin. (Bibliothèque de Reims.)
Dédicace en tête, datée de Reims, i557. A la fin extrait du
privilège, daté à Rheims, le oS de luillet i558.
Par acte à Reims du 39 novembre i559, Bacquenois céda son
privilège à Sébastien Nivelle, qui réédita l'ouvrage à Paris
en i56o, sous le titre de Première partie de la pratique civUe
en cinq livres.., 1 vol. in-8°.
Titre du Livre des Advocatz, par Clauph I.yknard, 155S
iHro'ii.lSÎ - Lr 0"',m)
BibliotliÈque Je Ucims,
29. — Brief traicté de TOrdre du divin Office des
religieuses servant a Dieu sous la reformation de
Fontevrault. — Reims , N. BacqnenoiSj i558.
Oavrage attribué à N. Bacquenois^ comme autem* et
imprimeur à la fois, par la Bibliothèque française de la Croix
du Maine, t. II, p. 187, et par le Manuel du Libraire^ 1861,
t. II, col. laai. Un exemplaire de ce très rare traité se trouvait
dans la bibliothèque de M. Lacatte-Joltrois, décédé à Reims
en 1859. On ignore ce qu'il est devenu depuis sa mort.
30. — Les hymnes sur le chant de FÉglise, avec
un Cantique premier sur le livre de Genèse. —
Bheims, N. Bacquenois, i558. In-8«.
a lean Boquillet, prebstre d*Aubigny, a translaté de latin en
rime Françoise. » (Cf. Biblioth. d'Ant. du Verdier, p. 656.) —
Aubignjr-leS'Pothées, près de Maubert-Fontaine (Ardennes).
Voir la Biographie ardennaise, par l'abbé Boulliot, i85o,
1. 1, p. l33.
31. — Dialogue entre le Samaritain et Dieu, la
victoire de toutes tribulations, extraicte de la saincte
escriture et des Docteurs de FÉglise. — Impr. à
Mheims, par N. Bacquenois, i558. In-i6.
Pierre Doré en est l'auteur ; il est né à Blois et mort à
Paris, le 19 mai 1669. Cet opuscule avait déjà été imprimé
à Paris, J. Ruelle, i554. In-i6. La Biblioth. d'Ant, du Verdier,
p. 1004.
n y a eu d'autres éditions, avec un titre un peu différent ;
voici le premier : Le Livre de la victoire contre toutes tribu-
lations. En Anvers, de l'imprimerie de Christqfle Plantin, en
la rue de la Chambre, à la Licorne d'Or, i557, in-i6. — Im-.
primé d'abord à Paris, chez Séh, Nivelle, et ensuite réimprimé
à Reims, chez Nie, Bacquenois, en i558, in-i6. — Nous avons
— 97 -
artiste a certainement tracé cette marque, car on en
retrouve le dessin original et la gravure dans le recueil
de ses œuvres à la Bibliothèque de Reims. Le chiffire
reparait au sonunet entre deux branches d'olivier, et
la Bible est placée sous le cartouche, fermée cette
fois, mais portant sur la tranche : biblia sacra. Deux
palmes soutiennent le livre, autour duquel s'enroule
le ruban portant la devise invariable. Il y a une
grande analogie entre la marque donnée ici et celle
qui figure plus haut comme le troisième type du
Lion. Dans tous les deux la vue de Reims est
complète, l'entourage seul diffère, offrant un cachet
analogue d'élégance et de bon goût. Le genre de
Baussonnet est inimitable dans sa variété et sa finesse :
nos dessinateurs modernes trouveraient un immense
profit à s'en inspirer ou même à le copier simplement.
Enfin, après la Bible (i), la dernière marque
artistique que nous puissions présenter est celle de
Nicolas Constant, qui portait le titre d'Imprimeur
ordinaire du Rojr, à la Couronne d'Or. C'est encore
sur Le Dessein de l'Histoire de Beim^, par Bergier,
que nous rencontrons sa marque. C'est la plus
grande de toutes, elle est gravée sur cuivre et porte
la signature : E. Moreau fecit. On y admire le burin
d'un artiste, Châlonnais d'origine et Rémois par
adoption. C'était lui qui excellait à reproduire les
dessins de Baussonnet (â).
(i) Regnauld Florentain avait pour enseigne A la Bible d*Or, dont on
retrouve la marque sur la Bible de D. Sabatier, 3 vol. in-fol. qu'il imprima
en 1743. Piérard prit pour enseigne : An, Nom de Jésus, — Dessain :
A l'Annonciation ; — et les Jeunehomme : A Saint-François.
(3) Voir les notices de M. Sutaine, dans les Travaux de V Académie de
Reims, sur Baussonnet, t. XIII, p. agi, et sur Edme Moreau, t XIV, p', 17.
— 71 -
In^ de 278 p.y tout en italiqaes, sauf la Dédicace. (BibWh
thèque de Reims.)
" Dédicace de Bacquenois à Renée de Lorraine, ni datée, ni
signée, reproduite dans la réédition faite à Reims. Reliure
moderne.
* 38. — De la vérité du corps et sang de lésas
Christ en la saincte hostie, par Iean Tavernier,
Docteur en la faculté de Théologie de Paris. A mon
Seigneur le Reverendissime et Illustrissime Cardinal
de Lorraine. — A Bheims, par N. Bacquenois,
Imprimeur de M. le Rêver. Cardinal de Lorraine,
i56o. Açec Privilège du Roy, pour six ans.
Au revers, extrait du privilège daté à Amboise du 4 février
1559.
Petit in-S^ de vm-340 P&g^s, lettres ornées, texte en italiques
sauf la dédicace de J. Tavernier au cardinal de Lorraine.
(Bibliothèque de Reims.)
Cartonnage moderne recouvert en papier peigne. A la fîn
quelques signatures : Maistre Piere Ckesnajr, curé de Coussé
et chanoine de Sale? Denis Bruant bon gar.
39. — Breviarum secundum usum insignis Ecclesiae
Virdunensis. Nunc jam his typis excussum, authoritate
et mandato Reverendissimi in Christo Patris et Domini
D. NiGOLAi PsALAL^i, Episcopi et comitis virdunensis
meritissimi. — Virduni, excudebat Nicolaus Bacnetius,
dicti Reverendi Episco. typographus, i56o.
Deux volumes petit în-8®, ornés de gravure sur bois. (Se
trouvent à la Bibliothèque de Verdun.) On lit au fol. 36 recto :
Virduni Excudebat N. Bacnetius. Anno à Christo nato, i56o,
mention reproduite à la fin de l'ouvrage, avec le titre
d'imprimeur de l'évéque. Cf. Beaupré, Recherches hist. et
- 72 -
bibL sur l'imprimerie en Lorraine, i845 ; le Dictionnaire de
Créographie à l'usage du libraire, 1870, col. i359; et la
Bibliographie de N. Psaulme, par Fabbé N. Frizon, au t. V
de sa Petite Bibliothèque verdunoise, 1890.
40. — Harangue au roy nostre sire Charles IX,
faiete à son entrée en sa ville de Reims, par
Monseigneur le Cardinal de Lorraine. — Reims,
[Bacquenois et] Foignjr, t56i.
Il doit y être fait, dit M. Henri Menu, mention de Bacquenois
comme éditeur aussi bien que de Foigny ; cependant, la
Bibliothèque d'Ant. du Verdier ne mentionne que ce dernier,
p. i35.
Cette harangue fut rééditée à Paris par Sertenas, en i56i ;
elle le fut aussi à Lyon, par Rigaud, la même année. In-^®.
* 4 1 . — L'oraison de Monseigneur le illustrissime
et reverendissime Cardinal de Lorraine, faite en
l'Assemblée de Poissy, le Roy y estant présent, le
XVI. iour de septembre m. d. lxi. — A Rheims,
par N. Bacquenois et lean de Foigny, imprimeur
de maudit. Seigneur Reverendissime Cardinal, à
l'enseigne du Lion, deçant le Collège des bons
EnfanSj i56i. Avec permission et commandement
dudit Seigneur.
Sur le titre les armes du cardinal de Lorraine, avec la croix
et le chapeau, petit in-4^ de 40 pages numérotées, le texte
entièrement en italiques. (Bibliothèque de Reims,)
*42. — NicoLAi Beguini Remensis, de Pascate
dominico libri très. Reliquam huius traetatus materiam
index proximùs titulorum et capitum supplebit.
— Remis. Excudebat lo. de Foigny, in officina
N: Bacnetii, R. Do. Caroli Lotharingi Cardinalis
typographie sub Leone, i56a. Cam Prinlegiç.
Au revers da titre, citation grecque et latine, puis dédicace
de Nicolas Béguin, chanoine de Reims, au cardinal de Lorraine.
In-8° de xvm £f. non numérotés en tôte, suivis de 1612 pages
numérotées, en caractères romains. Reliure moderne, conser-
vation parfaite. (Bibliothèque de Reims.)
*43. — Les rases et finesses du diable pour tascher
a abolir le saint sacrifice de lesus Christ. Où sont
apertement monstrez et descouverts les moyens
inventez par Satan pour renverser et mettre bas le
saint sacrifice de la Messe^ par Gentian Hervet,
d'Orléans. — A Rheims, pour N. Bacquenois et
Jean de Foignjr, imprimeurs de mx)n Seigneur le
Reverendissim£ Cardinal de Lorraine, à l'enseigne
du Lion, devant le collège des Bons en/ans, i56a.
Açec Privilège du Roy. In-S».
En téte^ dédicace de Fauteur au cardinal de Lorraine, datée
du 6 février i56i. L'exemplaire de la Bibliothèque de Reims
est incomplet, 112 pages. L'ouvrage complet in-8°dexn-ii4(?)
pages numérotées. — a lettres ornées, Tépltre en italiques.
44. — Traité du Purgatoire, auquel sont contenues
les opinions des nouveaux évangélistes de ce temps.
— Reim^, iSôa, par N. Bacquenois et Jean de '
Foignjr. In-8*.
Œuvre de Gentian Hervet, publiée simultanément à Reims
et à Paris. (Bibliothèque de M. Moignon, 1866.)
La Bibl. d'Ant, du Verdier donne cet ouvrage comme
imprimé à Paris, par Guillaume Nyverd, i562. In-8°. L'édition
rémoise est indiquée par M. Menu. Orig. de Vimpr. rémoise,
fol. 74.
6
-74- .
»
* 45. — Epistre envoyée à un quidam fauteur des
nouveaux Evangéliques. — \Reims, /5tfii.] In-8*.
Ouvrage de Gentian Hervet, qui aurait été publié comme le
Traité du Purgatoire, simultanément à Reims et à Paris.
(Bibliothèque de M. Moignon, 1866.) — Cet ouvrage est
donné dans la Bibl. d'Ant. du Verdier, comme imprimé à Paris
par Guillaume Nyverd, i56i. ln-8®. M. Menu le donne conmie
publié simultanément à Reims et à Paris. Origines de Vimpr.
rémoise, fol. 74* ^^ trouve à la Bibliothèque de Reims un
exemplaire portant sur le titre le nom de G. Nyverd et la date
de i56a, avec les armes pleines de Lorraine et la devise de
Bacquenois autour : Sequitur Fortuna Laborem, ce qui
indiquerait au moins une assodatron des deux éditeurs.
Sur Gentian Hervet, sa vie et ses œuvres, voir la notice des
Mémoires des Hommes illustres, par Nigeron, t. Vil, i^Ba,
p. 187 à 200.
46. — Pu IIII. Mandement de nostre sainct
Père le Pape, Sur la résidence personnelle des
Ecclésiastiques. — A Verdun, par N. Bacquenois,
Imprimeur du R. Père en Dieu Monseigneur Nicolas
Psaulme, Evesque et .Comte dudit Verdun. S. d.
Petit in-8« de 8 ff. non chiffrés, titre compris.
Sur le titre, armes de Pie IV, surmontées de Faigle de
l'empire avec la tiare et les clefs ; ni dédicace, ni introduction.
Non signalé par M. Beaupré. Opuscule publié vers 1662,
contenant la traduction de la bulle de Pie IV du 4 septembre
i56o, cette traduction, œuvre de Nicolas Psaulme probablement.
Bibliographie de N. Psaulme, par Vahbé Frizon, p. 174. (Se
trouve à la {Bibliothèque de Verdun),
*47. — Discours sur le saccagement de Eglises
Catholiques par les Hérétiques anciens, et nouveaux
Calvinistes^ en Tan i56Qi. A monseigneur Fillustrissime
Gardinal de Xiorraine, par F. Claude de Saingtes,
Théologien à Paris. — A Verdun, pour N. Bacquenois,
Imprimeur de Monseigneur VEvesque et Comte dudit
Verdun, i56a. Avec permission dudit Seigneur. Petit
in-8o de x ff. prél. et 86 ff. numérotés.
En tête, épitre de Tauteor au cardinal de Lorraine, datée de
Chartres le a6 septembre i56a. Cl. de Saintes est devenu
évéqae d'Évreux; son ouvrage fut réédité en 1567 à Paris,
în-8®, par Claude Fremy, et à Avignon, par Pierre Roux.
(Cf BibUoth. d'Ant. àa Verdier, p. iqS.) L'exemplaire de la
Bibliothèque de Reims, première édition, est à belles marges,
reliure moderne en maroquin plein aux armes de la ville.
Provenance : les Jésuites de Reims et Nicaise Serval.
Voici le titre de la réédition :
Discours sur le sacaigement des Eglises catholiques
par les hérétiques, anciens et nouveaux Calvinistes,
en l'an i562, contenant 17 chapitres. Plus de Fancien
naturel des François en la religion chrestienne,
extraict du premier livre d'Agathius, auteur Grec.
Le tout impr, à Paris, in-8°, par Claude Fremy, i56y,
et en Avignon, par Pierre Roux, (Bibl. d'Ant, du Verdier,
p. 193.)
47*^. — Préservatif contre le changement de
Religion. — A Verdun, i563. In-8<».
Ouvrage de Nicolas Psaulme, évoque de Verdun, cité par
D. Calmât, sans nom d'éditeur. Histoire de Lorraine, t. IV.
{La Bibliothèque lorraine^ Nancy, 1751, col. 777.) Dans sa
Bibliographie de N. Psaulme, p. 169, M. Tabbé Frizon considère
ce livre comme imprimé probablement à Trente, en i563. Mais
il n'en existe aucun exemplaire connu pour trancher le litige.
Bacquenois seul pouvait imprimer à Verdun en i563.
-76-
48. — La doctrine yraye et catholique du sacrement
d'Ordre, arrestée et publiée à la condemnation des
erreurs de nostre temps, par le saint Concile gênerai
assemblé à Trente, en la septiesme session. Le
quinziesme iour de Juillet l'an de grâce Mil cinq
cents soixante trois. Souz nostre très saint Père le
Pape Pie quatriesme. Ensemble le décret de la
résidence publié en ceste mesme session. Avec
l'ordonnance des Collèges en chascun Diocèse. —
Sbquitur fortuna laborem. — A Verdun, par
N. Bacquenois, imprimeur du R. P. en Dieu
Monseigneur Nicolas Ps(mlme, Eçesque et Comte de
Verdun, i563. Petit in-S» de a fif. préliminaires non
chiffrés pour le titre et la dédicace et de 43 pages de ^
texte. Au verso du titre, écusson de N. Psaulme
avec la devise : Si Deus pro nobis, quis contra nos ?
Ce livre, dédié à l'évéque de Verdun, a échappé aux
recherches de M. Beaupré. La dédicace est datée du 5 septembre
i563 et signée par le traducteur, François le Clerc, qui habitait
le collège des Orphelins, à Verdun. Bibliothèque de N. Pscuibne,
par Tabbé Frizon, p. 176 à 177. (L'ouvrage se trouve à la
Bibliothèque de Verdun,)
*49. — Ganones et décréta sacrosancti œcumenici
et generalis concilii Tridentini : quae antea sparsim
et absque ullo ordine, prout occurrebant, negotia,
fuere diversis temporibus proposita sub Paulo III,
Julio III, et Pio IIII, Pontiflcibus Max., Nuncprimùm
revocata in artem et ordinem, et in Rubricas, certaque
capita convenienti methodo digesta. Summaria quoque
singulis quibusque Ganonibus in id praefixa sunt, ut
paucis déclarent ex qua sessione exceptus sit quilibet
-0-
transformatioD de la marque primitive au Lion,
qui s'identiflait en quelque sorte avec l'origine de
l'imprimerie dans la ville des sacres.
Noos arrivons au Griffon, la véritable enseigne
de François Bernard, comme nous venons de le
remarquer. On le voit, en effet, figurer sur le titre
du Dessein de l' Histoire de Reims... par feu Nicolas
Bergier, œuvre posthume mise au jour en i635 (i).
Ce n'était point, à vrai dire, une marque originale,
car cet animal fabuleux avait été, au siècle précédeat,
choisi par Sébastien Griffe (Gryphius), qui exerçait
son art à Lyon, de i535 à i556, et entourait son
emblème parlant de la devise : ViHnte duce, comité
fortuna.
Transporté à Reims pour un motif que nous
ignorons, le Griffon y fut représenté debout sur un
livre, les pattes de devant appuyées sur un cartouche
portant une croix à plusieurs traverses recroisées
(i) Cet oDTrage fut édité simultanémeiit par les trois libraires associés,
Fr. Bernard, N. Constant et N. Hécart, de sorte que l'on en trouve des
TEC trois marques dlfféreales.
Episcopnm... Anno Domini i564... — Virda,
Excndebat N. BacnetiaSs i564- Petit in-4^ de 8
non chiffrés.
Cité par H. Menu dans son Mémoire mss., d'après le^
Recherches de M. Beaupré, p. 168, et par M. l'abbé Frizon^'
dans sa Bibliographie de N, Psaulme, n® x, à la page 160 àv0-
t. V de sa Petite Bibliothèque çerdunoise.
5 1 . — Forma precationom pro tribulatione Ecclesiae
et populi, quam in diœcesi et comitatu Virdunensi
yult observari nn snplpicationibus (sic) generalibns
R. DD. N. PsALM-«:us, Episcopus... Virdunensis... —
VirdUni, apud N. Bacnetium, i564- In-4® de la ff.
non chiffrés.
Cité par H. Menu, dans son Mémoire ms., d'après les
Recherches, de M. Beaupré, p. 169, et par M. l'abbé Frizon,
dans sa Bibliographie de N. Psaulme, n? xi.
52. — Apologia Joannis Veteris contra calumnias
Theodori Bezae in jurisconsnltos et omne jus. —
Virduniy apud N. Bacnetium, episcopi et comitis
Virdunensis Ijxpographum, j564' Petit in-8<*.
Ce volume figurait au Catalogue de livres anciens, rares
et curieux, provenant d'une grande Bibliothèque (celle de
M. Desnoyers), Paris, A, Claudin, 1889, et a été vendu à la
salle Sylvestre le 3o janvier 1889, d'après un renseignement
de M. H. Menu. Son titre est donné en abrégé dans le Dict.
de Géogr. de Deschamps, col. i359, avec la date de i565.
Jean Vêtu était un secrétaire diji cardinal de Lorraine et un
familier de Nicolas Psaulme. Il en est souvent question dans
la correspondance de ces deux prélats.
• 79 -
53. — Langiloti Garlei, regiensis episcopi, de
Francise! Lotharingii, Golsii dncis, postremis dictis
et factis, ad Regem epistola, ex gallico sermone in
latinam conversa per Joannem Veterem. — Verduni,
apad Nie. Bacnetium, i565. Petit in-S» de a4 ff* ^on
chiffrés.
Cité par Brunet, dans le Manuel du Libraire, i863, t. IV,
col. ii63. Lancélot de Carie, évesqne de Riez, fit imprimer à
Paris par Jacques Kerver : Lettre au Roy Charles IX contenant
les actions et propos de Monsieur de Guy se depuis sa blessure
jusques à son trespas. (BibL d'Ant. du Verdier, p. 782.) Exem-
plaire aa Catalogue Chartener, i885, n? 467.
*54. — La résurrection de la saine te messe :
contenant la responce à certain traicté des adversaires
de la Saincte Eglise Catholique et Romaine, intitulé
la Mort et Enterrement de la Messe, par Claude du
Rubis, Lyonnois : avec les marques de la Saincte
Eglise catholique et Advertissements à l'homme
Chrestien, pour cognoistre et fuir les modernes
hérétiques. — A Verdun, par N. Bacquenois,
imprimeur de Monseigneur VEvesque et Comte dudit
Verdun, i565.
Petit in-8° de viu-gS ff . numérotés, lettres ornées, caractères
romains, sauf les deux pièces préliminaires. Couverture du
temps en parchemin. Provient des Minimes de Reims.
(Bibliothèque de Reims,)
55. — Le triomphe de la S. Messe contre la
conférence de ladite Messe et de la Cène faicte par
lean Garnier, Ministre des Calvinistes à Metz... par
F. FREMEf Capitis, DocteoT CD théologie. — A Verdun,
par N. Bacquenois... i566. In-8* de 3 ff. prél., 39 ff.
de texte, plus 3 ff. de table.
Ce livre se trouve à la Bibliothèque de Verdun. Il est cité
par M. Beaupré, Xoapelles recherches, i8$3, p. ago, et décrit
par M. l'abbé Freeck, dans sa Bibliographie de N. Psaulme,
appendice, p. 178-^ Il a paru en même tonps à Verdun et à
Reims, avec la rubrique : A Rheims, par lean de Foignjr,
i566. Açec prUnlége. (Bibliothèque de Reims',)
Voici le titre de l'édition rémoise, qui ne diffère que par la
rubrique : A Retins^ de l'exemplaire de la Bibliothèque de
Ver dan :
* Le triomphe de la S. Messe contre la Conférence
de ladite Messe et de la Cène, faite par lean Gamier,
Ministre des Calvinistes à Metz. Avec une ample
démonstration que la diversité des cerimonies
n'empesche TeABcace de ladite Messe. Par F. Fkemin
Capitis, docteur en Théologie de l'ordre Saint
François. Approuvé par la faculté de Théologie de
Rheims. — A Rheims, par lean de Foigny, Impri-
meur de mon Seigneur le Cardinal de Lorraine,
j566. Avec privilège. In-8« de 40 ff- numérotés plus
3 ff. préliminaires et 2 ff. de tables.
D'après M. Menu, un exemplaire de cet ouvrage se trouvait
en vebte avec la rubrique Verdun, Bacquenois^ i566y dans le
Catalogue de la Bibliothèque de la Jarrie,
56. — Déclaration des pris des monnoyes tant
d'or que d'ai^ent ayant cours es pays de Lorraine,
Barrois, Verdun, et terres adiacentes : avec la
réduction des pris des thalers de nouvelle fabrication
et autres espèces d'or et d'ai^ent n'agueres descriez
- 8i -
et mis au billon par rordonnance de Monseigneur
le duc de Lorraine, ensemble les pourtraicts de
chacune desdites espèces tant vieux thalers que
nouveaux. Sbquitur eortuna laborem. — A Verdun,
par N. Bacquenois, imprimeur de Monseigneur
N. Psaulmej eçesque et comte dudit Verdun, i566.
Petit in-8«.
Ouvrage avec gravure des monnaies assez grossièrement
reproduites. Texte de TOrdonnance monétaire rendue par le
duc de Lorraine le sS octobre i566.
Une dédicace de Bacquenois à N. Psaulme précède le texte.
Les préfaces de notre imprimeur sont toutes judicieuses et
décèlent un esprit cultivé. (Cf. Almanach de Verdun, 1777,
notice sur Bacquenois par Dom Gajot, p. i47-)
57. — Facultates domini D. Caroli tituli Sancti
Apollinaris Presbiteri Cardinalis a Lotharingia in
Lotharingiae et Barri ducis ducatibus, ac Metensi,
TuUensi et Virdunensi civitatibus et diœcesibus
Sanctae Sedis Apostolicae Legati per Sanctissimum
Papam Pium Quintum concessa. — Virduni, apud
N. Bacnetium, tjrpographum, j56y. In-8®.
Cet ouvrage est le dernier cité par M. Beaupré comme
imprimé à Verdun par Bacquenois. Nous pouvons en ajouter
un à sa liste, déjà signalé par M. Menu.
58. — Les Actes de la Conférence tenue à Paris
ez mois de Juillet et Aoùst i566, en la présence et en
l'hostel de Monsieur le Duc de Nyvernois, entre
Simon Vigor et ledit de Sainctes, docteurs de
Sorbonne, et Jean d'Espina et Henry Sureau dict
du Rozier, ministres de la religion prétendue reformée.
-8a-
lesquelles actes ont esté collationées aox orignaux,
les ministres appeliez par Gognier, notaire pour
eux, qui les a signez. -— Et depuis ùnpr. à Paris,
et à Verdun, par Nicolas Bacquenois, i568. In-4*.
Œavre de Claude de Sainctes, théologien à Paris, puis
évéque d'Evreux, dtée dans la Biblioth. d'Ant, du Verdier,
p. 193, et dans la Biblioth. exotica, p. 36. Exemplaire figeant
au Catalogue Chartener, i885, n^ %.
Ici prend fin, avec le numéro 58, la liste des
productions de Bacquenois à Lyon, à Reims et à
Verdun. Mais comme nous y avons compris en outre
8 numéros bis, dont l'existence a paru douteuse ou
la description insuffisante, cette liste contient en
réalité 66 ouvrages, composant la bibliographie con-
nue de nous en ce qui concerne le premier impri-
meur rémois.
BIBLIOGRAPHIE
DE
NICOLAS TRUMEAU
A REIMS
(l552)
I. — De par Monseigneur le duc de Guyse per
de France, gouverneur et lieutenant général du Roy
en Champaigne et Brye ou son lietitenant.
(Suit nne Défense aux marchands d'acheter des blés sur le
plat pays et d'en faire provision.)
Au bas de l'affiche^ on lit :
Imprimé à Reins par Nicolas Trumeau libraire.
Belle affiche en caractères gothiques, sans date.
Un exemplaire de cette pièce, bien complet, se
trouve collé sur le plat intérieur d'un volume que
vient d'acquérir la Bibliothèque Nationale, d'après
l'avis qu'a bien voulu m'en donner M. Léopold
Delisle, le 3 Décembre 1898.
La date de cette curieuse affiche, qui serait proba-
blement l'un des premiers monuments de la typo-
graphie à Reims, ne peut être fixée qu'approximati-
vement. Elle ne peut être antérieure à la nomination
comme gouverneur de Champagne, de Claude de
Lorraine, duc de Guise, ni postérieure à sa mort.
en i55o. En tout cas, elle doit être regardée comme
la plus ancienne production connue des presses de
Nicolas Trumeau à Reims. Nous en donnons le fac-
similé ci-contre, d'après une épreuve envoyée par
M. Léopold Delisle.
a. — Ampliation de TEdict de la création des
Conseillers, Magistrats et luges presiiJiaux, avec
establissement de leurs Sièges et ressortz. — On les
vend à Reims, par Nicolas Trumeau, près V Eglise
nostre Dame, i55a. (Ecu de France sur le titre).
Pet. in-8o de a4 ff- ^^^ chiffrés, caractères romains.
Il ne résulte pas nécessairement du titre que
Nicolas Trumeau ait imprimé cet opuscule à Reims ;
il a pu rimprimer ou le faire imprimer à Troyes et
réditer à Reims où il tenait boutique de libraire.
Cette hypothèse est émise par M. Claudin dans ses
Origines... p. 24* — Quoiqu'il en soit de son lieu
d'impression, cette plaquette est excessivement rare.
Il en a été vendu un exemplaire à Paris, le i3 Avril
1891, à la vente de la Librairie Techener, n» ai du
Catalogue, et il fut acquis pour M. le duc d'Aumale,
à un prix supérieur à jSo fr.
Il en existe un autre exemplaire à la Bibliothèque
Nationale, ainsi qu'un exemplaire incomplet des
Lettres patentes de Henri II, datées de Reims le
i5 Mars i55i, relatives à l'institution du siège prési-
dial de Lyon^ 4 PP* ^^^"4^ d'un caractère identique à
celui qui a servi à l'Edit de création des Présidiaux,
et peut-être aussi l'œuvre de Trumeau avec la
rubrique de Reims, joôq.
y -■^•^
C©epar monfcisucur le
iutttJSttfte pnDtjMer gouunntiu rrUiuttn«itgtn«
MM.IBapcti,<tatniiai$tie a b;pe ou (bn licuimniu.
[<£)« faft pefFcncea tref
. n>;tDrsatmustiurc!)anBttaii ...
ettat OB nmiKaon qui) fapnu Ht nt actirptcEblrCi) ilir Ic^
^pa;eneenciliep;auir>onauarmi0.!!fe)uwiijn[iiw
p;MunMiO( Ictits l)oQcl) tr en plam ana^t.
CttaUmUboamxiBttaa]m&tie:rmj!tnO}eautacR
mai^itnB3lt»iiicB Dt confUî-i non tire i^nins n Du ï^i tO
«tiiG tunOu £c âum Dr CDitdrcat uin Dre [Q.iie i biRiB Driï
Hb a^tptcine rt bcniini» jtiut Uqt wiU iOu^cpiruoa
w mapeurouaulnt Dntimnatnu qiuau Ittonm: iiiaict
p;tnOjajbowantt Giul) tauraou
' CItnatDiatuitaluii/tfdjdliaeMaumfittetupanh'et
Itipidec CÔtram tu cri? ac^n tbentiuceDtbliDapMne
teftifpcnndDctciiraot&ctsDaiiiniCwabitraïKlDepiifS.
C3Mnbititntotna acrulf qut ont ta bir telles bmou»
ctactHpoDtltsmrtmaunraitcrErcprtrrcr quiljont.
baiflctOeliucefiuictiilEDcliâsqumjamta peine De u»v.
Utationoc cojps et De bietw
CCtlCUabInmntaiJE.3IU8rep;tntalltinsircsDrslu'i!v
niMja^aptjetbniDuesautonteEtesSiicicsDenfi'irr. '
3ncmititunt uifbitmation n la po jm ou rnuapn a tultict
B(tiaiw|}UFC utusap^s àttf ponte que DeOUB.*
tCjTV}imt a Being pat jBiaaag trumeau lib^aitt
AhTlCHE IMPRIMÉE A ReIMS
PAR N, Trumeau, VERS 1550
r.
BIBLIOGRAPHIE
DE
CLAUDE CHAUDIÈRE
A REIMS
(1661-1657)
1 . — Princîpia elementaria iuvenibus maxima acco-
moda : quibus Naturae verborum subnectuntur. Gam
accentibus. — Rhemis, ex Claudii Calderii officina,
i55i. (Emblème et devise du cardinal de Lorraine).
Un fragment du titre de ce traité est seul conservé
par M. A. Glaudin, qui Ta identifié et décrit dans
ses Origines de l'Imprimerie à Reims, 1891, p. 6 à
10. — Le titre complet de l'ouvrage a été restitué
par lui d'après une édition parisienne de i546.
2. — Premier livre des Accusations de M. T. Ci-
ceron, contre Gains Verres, nommé Divination. Faict
François, par Glande Ghaudière Parisien. Et pour
Futilité et vraye intelligence du livre, icelui Ghau-
dière a fait et mis en marge brièves expositions. —
A Rheims, de VImprim£rie dudict Chaudière^ impri-
meur de niust. et Rev, Cardinal de Lorraine, Avec
Privilège du Roy, pour six ans (iSSoi). Pet. in-4" de
Q2 feuillets, avec la marque sur le titre et la devise
de Gh. de Lorraine.
— 86 —
Se trouve à la Bibliothèque Nationale, Inventaire,
Réserve, X, 1081, et a été décrit par A. Claudin
dans ses Origines de V Imprimerie à Reims, 1891,
p. 12 et i3.
3. — Ciceronis Rhetoricorum libri ad Herennium
et de Inventione; In Rhem^orum academia, excadit
Claudius Calderias, Caroli Lotharingi Cardinalis
typographas, i553, in-8*.
Cité par Mattairb, Annales tjrpographici, t. III,
p. 626, et d'après lui par A. Claudin dans ses Ori-
gines de l'Imprimerie à Reims, 1891, p. i5.
4. — ce Dialogue du vrai amour duquel les entre-
parleurs sont TAmi et FAmie, imprimé à Reims en
Champagne par ledit Chaudière, Van i555. x>
Cité par La Croix du Maine, dans ses Bibliothèques
françaises, 1772, t. I, p. i34. On n'en connaît pas
d'exemplaire.
5. — « L'Accord de vertu à la vie humaine, en
trente-sept chapitres, imprimé à Reims, Van i55y,
in^S^. »
Cité par Du Verdier comme étant l'œuvre de
Claude Chaudière, dans sa Bibliothèque, in-f«, Lyon,
i585, p. 169-70. On n'en connaît pas d'exemplaire.
C'est vraisemblablement à la suite de cette dernière
impression que Claude Chaudière quitta Reims pour
retourner à Paris où il succéda à son père, laissant
le champ libre et le triomphe final à Nicolas Bac-
quenois.
1
MARQUES
DES PLUS
ANCIENS TYPOGRAPHES RÉMOIS
i553-i65o
La rédaction du Catalogue du Cabinet de Reims,
récemment entrepris à la Bibliothèque de Reims,
vient de provoquer Texamen et la reproduction d'un
certain nombre de marques des premiers imprimeurs
rémois, d'après leurs éditions originales (i553-i65o).
Nous profiterons avec gratitude de cette publication
des signes caractérisques des vieux maîtres trop
oubliés de Tart typographique local, pour en offrir
ici les figures les plus curieuses, en les accompa-
gnant des renseignements bibliographiques indis-
pensables.
Ce n'est qu'au milieu du xv!** siècle que l'on
rencontre à Reims la mention d'un libraire, au sens
moderne du mot. Les imprimeurs ne vinrent qu'après
et cumulèrent les deux métiers, y joignant même
celui de relieur (i). C'est ainsi que nous pouvons citer
(i) c Lettres patentes du roy sur le règlement des imprimeurs, libraires
et relieurs de la ville de Reims, données à Paris en mars I0a3, et publiées
à Reims le 14 novembre 1696, « à la requeste de Simon de Foig^iy, Gérard
de la Croix, Nicolas Hécart et François Bernard, maistres imprimeurs,
libraires et relieurs dudit Reims... » A la suite, « Ordonnance de police
— 88 —
les noms de Pierre Ghériot, Claude Chaudière, Nicolas
Trumeau, Nicolas Bacquenois, Gérard Colbert, Jean du
Bois, Arnoul Hubert, Jean Boisset, Pierre Martin, Jean
Cousin, Jean Lesprit, Gérard Huger, Jean de Bordeaux
et Jean de Foigny, pour la période initiale qui s'étend
de 1540 à i5go. Ajoutons-y le nom d'un libraire
anglais du nom de Roland Genter (i). Les Foigny
formèrent à eux seuls une dynastie qui prolongea son
règne jusqu'au premier tiers du xyii® siècle, époque
où ils cédèrent leur marque aux Pottier qui la
gardèrent jusqu'au xyiii® siècle. Avec les derniers
Foigny fleurirent simultanément les trois libraires
associés : Nicolas Constant, François Bernard et
Nicolas Hécart, qui éditèrent de concert à Reims de
très beaux livres sous les règnes de Henri IV et de
Louis Xm (2).
Parmi les marques connues de ces typographes,
qui furent de véritables artistes et dont nous vou-
drions pouvoir un jour dresser la généalogie, on dis-
tingue quatre types principaux : le Lion, le Griffon,
la Bible et la Couronne d'Or. Ces types nous appa-
raissent sous des formes variées pour quelques-
sur la librairie et imprimerie pour la ville et fauxbourgs de Reims, rendue
par Cl. Fr. Bergeat, bailly et lieutenant de police, le 29 may 1749» » Archioes
législ. de la ville de Reims, par Varin, Statuts, t. H, p. 4^ à 47S. — Sur la
successsion des libraires rémois, voir les notices de l'imprimeur P. Dubois
dans les Almanachs historiques de Reims, édités par Brissart-Binet, i864,
p. ia8, et i855, p. gg. — Liste des imprimeurs de TUniversité de Reims,
i553-i8oo, pièce de la Bibl. de Reims non cotée, publiée dans VHistotre da
Collège des Bons-Enfants de Reims, par M. Pabbé Gauly, 1886, p. 687.
(i) Voir en appendice quelques extraits d'actes relatifo à ces libraires,
imprimeurs et relieurs de Reims, aux xvi* et xvii* siècles.
(a) Balletin da Bibliophile et du Bibliothécaire, revue mensuelle publiée
par Léon Techener, 4^* année, 1876, p. fynd, 44i et S07, et 44* année, 1877,
P* 70, 177 et 483. -^ On y trouve les plus intéressants éléments d'une
Bibliographie champenoise, ottnLUi les titres et la description de très
précieuses éditions rémoises.
ODS, et pour tous avec l'attrait d'un dessin correct
et élégant.
Le Lion vient en première ligne, c'est la marque
personnelle de Nicolas Bacqaenois, le symbole de
son affection pour la ville de Lyon, où il avait cou-
qnis son titre de maître-imprimeur. Noas en avons
expliqué le sens plus haut, au point de vue des autres
pièces de ce blason parlant, qui contient toute
l'existence du cour^eux typographe. Inutile de
répéter que le fier animal s'appuye sur une haute
pyramide, emblème du cardinal Charles de Lorraine,
et que son front est entouré d'un listel portant une
légende inspirée par la plus généreuse confiance
dans la puissance du travail : Sequitur fortuna
LABOREH. S'il est vpaî que la capricieuse Fortune
devient nécessairement la rémunératrice du labeur,
Bacquenois avait mérité ses faveurs par d'incessants
efforts, couronnés de succès à Lyon, à Reims et à
Verdun.
-98-
Sor nn lertre se tiennent denx an^s portant une
palme dans une main et soutenant de l'antre main
une grande couronne royale fleurdelisée ; la couronne
se détache sur un fond lumineux environné de
nuages, et domine un cartouche recevant la devise
de Nicolas Constant : Constantiœ corona. C'est une
devise parlante, qui exprime le bonheur que ressent
le libraire en se parant d'un ins^e du roi de France,
dont il est l'imprimeur à Reims. Ce titre n'était pas
cependant un monopole assuré, car nous voyons
François Bernard se qualifier en 1649 d'Imprimear
et libraire du Sqy et de M«'' l'Archevesgue. Plus
tard, en 1713, c'était Regnauld Florentain qui se
qualifiait d'Imprimear du Roy, et les Jeuuehomme
- 91 -
ses traditions (i). Son dernier représentant habitait
encore en i6ai le quartier, sinon la boutique du
fondateur de l'imprimerie à Reims, et un document
de l'époque nous permet de fixer sa demeure sur
la rue de l'Université, entre les rues Vautier^le-Noir
et des Anglais (a). La marque au Zio/i était passée
en i636, soit par vente soit par alliance, dans la
famille Pottier, qui avait alors pour chef Nicolas
Pottier, lequel respecta l'enseigne de Bacquenois (3).
Son fils ou son petit-flls, portant le même prénom,
n'avait changé, en 1719» ni de rue, ni d'enseigne : tous
deux étaient imprimeurs de la Ville, et continuèrent
à mettre au jour les règlements municipaux (4).
Sur quelques titres des ouvrages édités par les
Pottier, notamment une censure de la Faculté de
Théologie, imprimée par Augustin Pottier en i65a,
on retrouve la marque au Lion, telle que Bacquenois
(i) Né yen iSSS, d'après M. Henri Menu, Jean de Foipiy est mort de i586
à 1S87, des livres portent son nom en i586 et celui de sa veuve en 1S87. Elle
continua le commerce Jusqu'en 1606, date d*un privilège ainsi conçu :
« Permis à Catherine laîiot, vefve de lean de Foigny, vivant imprimeur
en l'Université de Reims, d'imprimer Response à hait arUclea,,, par
F. Tristam db Villblongub... Achevé d'imprimer le 5 avril i6o5. » A la
suite du privilège du Roy et à la fin des pièces préliminaires de l'ouvrage.
(a) aS janvier i6ai. « Thomas Rogier, donne à louage à Claude Rainssant,
sergent royal, une maison rue de S^Etienne, vulgairement appelée les
Trois Chandeliers, ayant issue pari'une des estables, à la rue de Longueau,
tenant par devant à M*'* Symon de Foigny, imprimeur, pour six ans,
moyennant iio livres tournois par an. » (Minâtes de Copillorty notaire à
Reims, i6ai,)
(3) Règlement fait par le roy, pour estre gardé et observé en l'élection
tant des Eschevins, que du Lieutenant, gens du Conseil, et autres Officiers
de la Ville de Reims. -^ A Rheims, chez Nicolas Pottier, Imprimeur ordinaire
de la Ville, rue S. Etienne, à Venseigne du lÀon, S. d, [1ÔS6.] Armes de France
et de Navarre sur le titre, sans la marque au Uon,
(4) Règlement fait par le roy pour être gardé et observé en l'Election
tant des Echevins, que du Lieutenant, gens du Conseil, et autres Officiers
de la Ville de Reims. — A Reims, chez Nicolas Pottier, Imprimeur ordinaire
de la Ville, rue S, Bstienne, à VBnseigne du Lyon, i^ig, In-4* de la pages.
Armes de France sur le titre, mais ne porte pas la marque au Lion.
s'en serrait. Chose étrange, par one coïncidence qne
nous ne saurions expliquer, le Lion se . retrouTe
aussi, avec la devise : Sequitur fortuna laborbu,
sur on livre édité en i65o par la veuve de François
Bernard, libraire, demeurant ég;alement rue Saint-
Etienne, et portant pour enseigne ^u Griffon d'Or(i).
Touterois le lion a changé d'attitude, il n'est plas
debout, il est passant et soutient un cartouche oblong
au milieu duquel s'étend une vue de Reims d'un
burin très fini. La devise : Sequitur fortuna
LABoRBH, se Ut sur un ruban qui s'enroule à la
. base, et an centre se trouve la lettre S, qui reste
pour nous une énigme, à moins qu'elle ne s'applique
à Simon de Foigny. Ce serait lui dans ce cas qoi
aurait ainsi modernisé la marque de Bacquenois.
Quoiqu'il en soit, il était curieux de suivre cette
— - loi —
la prise des armes, doit être comme Jean Martin mi
libraire supposé (i).
Voici un autre livre sous ce nom : Vice description
de la tyrannie et des tyrans. — Reims, par Jean
Mouchar, iSjj, in-i6 de 96 pp. Ouvrage rare que cite
Brunet, t. v. col. i333, Manuel du libraire. C'est
une fausse attribution, il n'y a jamais eu de Mouchar
libraire à Reims, au xvi« siècle.
7. Jean Cousin, qui édita en iSSg la Déclaration
des Trois Estats de France, et quelques autres
opuscules.
8. Enfin les Foigny, Jean I«^ Gilbert, Jean II et
Simon, qui éditèrent tant de livres et se succédèrent
à Reims les uns aux autres^ du xvi« au xvii<» siècle,
jusqu'à ce que leur descendant, Gérard de Foigny,
aille exercer son art à Châlons et y transmettre sa
marque (a).
(i) Barbier, Dict, des anonymes, t. IV. p. 1043.
(a) Gérard de Foigny, naquit à Reims en i5g6, et mourut à Gh&lons le
ai mars 16749. paroisse Saint-Germain où il fut inhumé. Sa boutique se
trouvait rue de Vaulx en 1660. Il était fils de Gilbert de Foig^iy, libraire
à Reims, et de Jeanne Novice ; assisté de Germain Nobily, imprimeur à
Ghftlons, son maître, il épousa, le ai janvier i6a5, paroisse Saint-Germain
(par contrat du 4 novembre i6a4, minutes de Josseteau), Jacquelte Amould
qui mourut le i5 décembre i65o, à Ghâlons, figée de 45 ans environ.
Ces curieux renseignements m*ont été fournis par M. A. Lhote, diaprés
les documents originaux, le 96 février 1891. La marque de Foigny au lAon
est conservée actuellement à l'Imprimerie Le Roy à Ghâlons (aujourd'hui
Imprimerie de V Union Républicaine).
-94-
dans le haut et au bas les lettres F. B. Un raban
s'en détache et s'enroule au sommet, avec ces mots :
SIC YiGiL ADSTAT. La famille Cauchon, nombreuse à
Reims, portait aussi un griffon dans ses armoiries :
on considérait ce mythe comme exprimant l'union
de qualités fort diverses, car on lui donnait la tète
et les serres de Taigle ou du vautour avec le corps
d'un lion. Le libraire rémois qui l'adopta parait avoir
voulu en faire le gardien vigilant de son trésor, c'est-
à-dire du livre soigneusement relié et muni de ses
fermoirs, qu'il maintient sous ses griffes.
Voici maintenant la Bible, le livre par excellence
qui occupa une si grande place dans les controverses
religieuses du xvi« siècle, et dont Nicolas Hécart tint
à honneur de placer l'image sur son enseigne. Nous
connaissons trois marques différentes de ce libraire,
éditeur fécond et d'une riche imagination à en juger
par les dessins variés dont il couvrit ses titres.
C'était en même temps un sage, si l'on en croit
sa devise, qui n'a pas varié : A moins de biens
plus de repos. Il sut se contenter du sort modeste
d'un imprimeur de province, accepta volontiers
l'association de ses confrères Bernard et Constant,
mais n'en laissa pas moins de remarquables échan-
tillons de son savoir et de son goût.
On rencontre le premier modèle de sa marque sur
le titre des Coustumes du Bailliage de Vermandois,
commentées par J.-B. Buridan, avocat à Reims, et
publiées en i63o en un petit in-quarto. La Bible s'y
trouve au centre, ouverte et maintenue par deux
anges en pied du plus gracieux maintien. La devise
voltige au-dessus du livre que supporte une tête
-96-
d'ange à la base. Au-dessous s'étage l'enceinte de
Reims avec ses clochers, ses tours et ses remparts;
une colombe descend du ciel apportant la Sainte
. Ampoule. La bordure inférieure encadre cette jolie
vue et porte deux petits cartouches, l'un aux armes
de la cité, l'autre au chiffre de Nicolas Hécart : ce
monogramme offre les lettres NH enlacées dans un
cœur et surmontées d'une croix dont les traverses se
rejoignent à gauche et forment sans doute un chiffre
dont la signification est connue (i).
Une réédition des Coustumes de Vermandois eut
lieu l'année suivante, en i63i, ou le titre, du moins,
fut alors réimprimé et modifié. La marque n'est plus
la même. La Bible est tenue par deux petits génies
(I) « Marque dl m primeur de la Bn du XVI* siècle, où se retrouve le
Monogmnine commercial des imprimeura d'alors, un 4 orné d'une
ertdz. * Les B»tlbris, par B. Bouchot, 1891, p. 19.
assis SOT d'élégants rinceaax; le chiffre se lit dans un
cartonche posé aa bas, et la légende domine tout ce
coqaet motif.
Un troisième dessin de la Bible se tronve, en e635,
sur Le dessein de l'Histoire de Reims, l'œuvre
posthume de Bergier déjà citée plus haut, et dont
Nicolas Uécart fiit l'on des co-éditeurs. On y voit la
perspective entière, encadrée dans un cartouche
oblong dont les bords sont découpés dans le genre
des dessins de Geoi^s Banssonnet. La main de cet
-97 -
artiste a certainement tracé cette marque, car on en
retrouve le dessin original et la gravure dans le recueil
de ses œuvres à la Bibliothèque de Reims. Le chiflQre
reparait au sonmiet entre deux branches d'olivier, et
la Bible est placée sous le cartouche, fermée cette
fois, mais portant sur la tranche : biblia sacra. Deux
palmes soutiennent le livre, autour duquel s'enroule
le ruban portant la devise invariable. Il y a une
grande analogie entre la marque donnée ici et celle
qui figure plus haut comme le troisième type du
Lion, Dans tous les deux la vue de Reims est
complète, l'entourage seul diflère, offrant un cachet
analogue d'élégance et de bon goût. Le genre de
Baussonnet est inimitable dans sa variété et sa finesse :
nos dessinateurs modernes trouveraient un immense
profit à s'en inspirer ou même à le copier simplement.
Enfin, après la Bible (i), la dernière marque
artistique que nous puissions présenter est celle de
Nicolas Constant, qui portait le titre à* Imprimeur
ordinaire du Roy, à la Couronne d'Or. C'est encore
sur Le Dessein de l'Histoire de Beims, par Bergier,
que nous rencontrons sa marque. C'est la plus
grande de toutes, elle est gravée sur cuivre et porte
la signature : E. Moreaufecit. On y admire le burin
d'un artiste, Chàlonnais d'origine et Rémois par
adoption. C'était lui qui excellait à reproduire les
dessins de Baussonnet (a).
(i) Repiauld Florentain avait pour enseigne A la Bible <VOr, dont on
retrouve la marque sur la Bible de D. Sabatier, 3 vol. in-fol. quUl imprima
en i743< Piérard prit pour enseigne : Au Nom de Jésus, — Dessain :
A V Annonciation ; — et les Jeunehomme : A Saint-François.
(a) Voir les notices de M. Sutaine, dans les Travaux de V Académie de
Reims, sur Baussonnet, t XHI, p. agi, et sur Edme Moreau, t. XIV, pi 17.
Sur un ti'i'Irc 8C tiennent deux anges porlanl une
pnlnip dann une main et Boulenanl de l'autre main
une grande couronne royale lleurdeli-sée: la couronne
se délaelie sur an fond lumineux environné de
nuages, et domine un cartouche recevant la devise
de \icolas Constant : Constantiœ corona. C'est une
devise parlante, qui exprime le bonheur qae ressent
le libraire en se parant d'un insigne du roi de France,
dont il est l'imprimeur à Reims. Ce titre n'était pas
cependant un monopole assuré, car nous voyons
François Bernard se qualifier en 1649 d'Imprimeur
et libraire du liqy et de MS'- l'Archevesqae. Plus
Lard, en i^i3, c'était Regnauld Florentain qui se
(lualifiail d'Imprimeur du Roy, et les Jeunehomine
- 99 —
en continuèrent la tradition jusqu'à la fin du xviii«
siècle.
Nous ne suivrons pas ici les destinées de la
typographie rémoise plus loin que l'année i65o,
malgré l'intérêt historique et artistique de semblables
recherches. Il convient d'en laisser l'honneur à celui
qui tenterait d'écrire une histoire d'ensemble de
l'imprimerie à Reims, et rapprocherait ainsi les
anciens maîtres, dont les mains firent toute l'habileté,
des actifs typographes modernes, outillés merveilleu-
sement par les progrès * de la science. Il nous suffit
d'avoir retracé la vie du fondateur et mesuré les
premiers pas de l'art qui renouvela la vie intellectuelle
d'un bout à l'autre de l'Europe. Si la ville de Reims
ne ftit pas initiée l'une des premières à la féconde
découverte, elle en usa dans la suite avec une noble
émulation qui se poursuit jusqu'à nous.
Nous nous contenterons de produire en appendice
des extraits de nos archives sur les anciens impri-
meurs et de citer ici quelques libraires de Reims au
xw siècle, d'après les indications si curieuses de
M. Emile Picot (i).
1. Pierre Boiceh qui publia vers i5o8, les Pre-
cepta Synodalia de Charles de Caretto. (Nous croyons
à une erreur, Boicel est parisien probablement.)
2. Vincent de La Vacquerie et son serviteur Adrien
Bazoche, poursuivis et sévèrement condamnés le ao
août i547» pour avoir été trouvés saisis de plusieurs
livres réprouvés et censurés (2).
(1) Reçue critique, 19 octobre 1891, p. a43-4S>
(2) N. Weiss, La Chambre ardente, étude sur la liberté de conscience en
France, Paris, 1889, ^-^ P> iS-
— 100 —
3. Eustache Josseteaa, qui succomba dans un
procès à lui intenté par Bacquenois, en i554.
4- Gérard Colbert, qui vendait en iSS^ les Cous-
tûmes de Vermandois.
5. Jacques Martin, qui publia en i568 le Bref
discours sur les moyens que le cardinal de Lorraine
a tenus et tient encore pour accroistre sa maison,
etc. (Catalogue Chartener, i885, n^ 4^)* Nicolas
Martin, fut peut-être marchand libraire à Reims,
mais Jean Martin nous paraît un libraire fictif.
Voici trois titres d'ouvrages portant le nom faux
de Martin sous la rubrique Reims :
Notable et sommaire discours de Testât des afaires
de France, depuis TEdit de pacification fait au moys
de May iSjô... A Itheims, par lean Martin, 1677,
in-8« de 45 p.
BiBL. Nationale. L. b^, N» 826. — (Catal. Impr.,
Hist. de France, t. i, p. 288).
Le tocsain, contre les massacreurs et auteurs des
confusions en France. Par lequel, la source et ori-
gine de tous les maux, qui de longtemps travaillent
la France, est descouverte. Afin dlnciter et esmou-
voir tous les Princes fidelles, de s'employer pour le
retranchement d'icelle. Adressé à tous les Princes
chrestiens. — Reims, imp. de J. Martin, 1577, in-8».
A. 1579. — Reim^s in-8».
La légende de Charles, cardinal de Lorraine, et de
ses frères de la Maison de Guise, descrite en trois
livres par François de llsle. — A Reims, de V Impri-
merie de Pierre Martin, 1679, in-8» de xii. — 74 F-
6. Jean Mouchar, qui signa en 1677 la Résolution
claire et facile sur la question tant de fois faite de
— loi —
la prise des armes, doit être comme Jean Martin un
libraire supposé (i).
Voici un aatre livre sous ce nom : Vice description
de la tyrannie et des tyrans. — Reims, par Jean
Mouchar, 1677^ in-i6 de 96 pp. Ouvrage rare que cite
Brunet, t. v. col. i333, Manuel du libraire. C'est
une fausse attribution, il n'y a jamais eu de Mouchar
libraire à Reims, au xvi« siècle.
7. Jean Cousin, qui édita en 1689 la Déclaration
des Trois Estais de France, et quelques autres
opuscules.
8. Enfin les Foigny, Jean I«^ Gilbert, Jean II et
Simon, qui éditèrent tant de livres et se succédèrent
à Reims les uns aux autres^ du xvi« au xvip siècle,
jusqu'à ce que leur descendant, Gérard de Foigny,
aille exercer son art à Châlons et y transmettre sa
marque (q).
(i) Barbier, Did, des anonymes, t. IV. p. io4a.
<a) Gérard de Foigny, naquit à Reims en i5g6, et mourut à Châlons le
ai mars 16749. paroisse Saint-Germain où il fut inhumé. Sa boutique se
trouvait rue de Vaulx en 1660. Il était fils de Gilbert de Foigny, libraire
à Reims, et de Jeanne Novice ; assisté de Germain Nobily, imprimeur à
Châlons, son maître, il épousa, le ai janvier i6a5, paroisse Saint-Germain
(par contrat du 4 novembre i6a4) minutes de Josseteau), Jacquelte Amould
qui mourut le i5 décembre i65o, à Châlons, âgée de 45 ans environ.
Ces curieux renseigniements m'ont été fournis par M. A. Lhote, d'après
les documents originaux, le a6 février 1891. La marque de Foigny au lAon
est conservée actuellement à l'Imprimerie Le Roy à Châlons (aujourd'hui
Imprimerie de V Union Républicaine),
APPENDICE
EXTRAITS DES ARCHIVES DE REIMS
DES MINUTES DES NOTAIRES, ETC.
CONCERNANT LES IMPRIMEURS, LIBRAIRES ET RELIEURS REMOIS
DES XVI* ET XVn* SIÈCLES (l), l5l7-l632.
I5l8
6 mars. «... Les libraires vendront à la foire, aa
lieu ordinaire Tan passé, qui est devant les premiers
bains du costé de la maison m^« J. Chinoir. x> (Buffet
de V Echevinage , t. III, folio i58 verso.)
1540
Avril. « Pierre Chariot, libraire à Reims. » (Mi-
mutes de Jacques Angier^ notaire.)
1548
7 avril. « Une loge assise à la Trizaude (2), occu-
pée par Jehan Gillet, libraire, est louée à Jérôme
(i) Ne sont pas reproduites ici, les pièces données plus haut in extensOj
p. ia9 à 146..
(9) Endroit du cloître de Notre-Dame, situé près du petit portail
du préau.
— io4 —
Aubriot, orfèvre. x> (Archives de Reims, fonds du
Chapitre, Maisons, Renseignements, liasse 3o, n? 8).
i549-5i
« A Nicolas Trameaa, imprimeur, pour avoir im-
primé 3,5oo brevetz, ii6 sols tournois. Pour 3Q8
brevetz qu'il a convenu escripre à la main, à raison
qu'il n'y en avoit à suffisance, i6 sols, 3 den. tourn. x>
(Archives communales de Reims, Deniers patrimo-
niaux, i549-5i, f> 3o4.)
iSSq
qS juin. « Une loge assise en la Trizaude, que tient
et occupe présentement Nicolas Trumeau le jeusne,
libraire, est mise à prix pour troys ans... délivrée à
Nicolas Trumeau Taisné, libraire, demeurant aud.
Reims, présent, à la somme de 4 liv. i5 solz tour-
nois, par chacun desd. troys ans... x> (Archives de
Reims, fonds du Chapitre, Maisons, Renseignements,
liasse 3o, n» 8.)
i5S4
q3 juin. c( Bail à loyer d'une loge du cloître, à la
Trizaude, à Jehan Gillet, libraire. » (Ibidem.)
a8 juillet. « M»"® Guillaume Molet, prêtre chanoine
de N.-D. de Reims, dit comme cejourd'huy, Quentin
Lalement, bourgeois dudit Reims, ait pleigé et cau-
tionné et se soit obligé avec Arnoul Hubert, libraire
dem^ à Reims, envers Pierre Morel, aussi bourgeois
de Reims, de payer et restituer audit Morel plu-
sieurs heures, psaultiers et coustumiers, ensemble la
— io6 —
somme de 167 1. 18 s. 4 d, à laquelle somme lesdits
heures, psaultiers et coustumiers auroient esté esti-
mez monter par lesdits Morel et Arnoul, avec ce de
faire et fournir à toutes les autres charges à plein
contenues au contract de ce fait, devant nous notaires,
ledit jourdhuy, et neantmoins ce que ledit Lalement
en avoit fait n'ayoit esté ou n'estoit à son proffict
ny pour en recepvoir sallaire, ains à la prière et
requeste desdits Molet et Hubert et pour leur faire
plaisir. » (Minutes de /. Rogier.)
i555
14 mars. « Jehan du Bois, relieur de livres à
Reims, prend à louage de M. Pierre Wyet, docf en
theol., chanoine de N.-D. de Reims et curé de
S.-Estienne, un corps d'hostel avec jardin tenant à
la maison des Filles-Dieu, appartenant ledit corps
d'hostel à ladite cure, pour 3 ans moyen^ 9 1. tourn.
par an... Le preneur ne pourra loger audit lieu gens de
mauvaise conversation, ne gens qui soient mal sentans
de la foy, et où il le feroit, led. bailleur sans forme
de procès le pourra expulser hors dudit héritage. »
(Minutes de Savetel.)
aa juin. c< Une loge en la Trizaude, royée celle que
tient et occupe Nicolas Trumeau le jeune, libraire,
est mise à prix pour 3 ans. » (Archives de Reims,
fonds du Chapitre, Ibidem.)
Août. « Jehan Dubois, libraire à Reims. x> (Minutes
de J. Angier.)
8
— io6 —
*
1557
i5 janyier. « Une loge,... donnée à loyer à Jehan
Gillet, libraire. x> (Archwes de Reims, fonds du Chor
pitre. Ibidem.)
a6 mars. « Nicolas Trumeau, libraire à Reims,
prend à louage de la fabrique de l'Eglise Nostre
Dame une maison sise en la cour Nostre Dame,
joignant la maison dlcelle fabrique.... pour 6 ans
moyenne 7 1. 10 s. par an. » Joint la requête dud.
Trumeau, priant le Chapitre de lui rebailler lad.
maison. (Minutes de Sai^etel.)
i5 juin. c< Une loge.... occupée par Nicolas Tru-
meau, libraire, mise à prix... » (Archives de Reim^s,
fonds du Chapitre, Ibidem.)
a juillet. « Jehan Boisset, libraire, et Poncette, sa
femme, prennent à louage du Chapitre de S.-Sym-
phorien, une maison, rue des Cordeliers, autrement
rue de Tire Vit, pour 3 ans, moyen* a4 1- P^ *^- »
(Minutes de G. Saçetel.)
i558
ag décembre. « Nicolas Trumeau, libraire dem. à
Reims, recognut avoir prins à tiltre de louaige... une
loge appart. au Chapitre, lieudit la Trézaude.... et
sy n'y pourra led. preneur coucher la nuictée, ne
faire coucher ses serviteurs, ne y tenir forme de
mesnaige, synon que sa marchandise..., et en plus
grande seureté... est comparu Nicolas Jehan, tonne-
— 107 —
lier, dem. aad. Reims, leqael s'en est fait et constitué
pleige, caution... » (Archives de Reims, fonds du
Chapitre, Ibidem,)
i559
a4 janvier. c< M*" Guillaume Mollet, prêtre cha-
noine de Reims... Et Arnoul Hubert, libraire, et
Marie sa femme,' dem^ à Reims, ladite Marie âgée de
a6 ans,...
» Disent que procès est meu entre icelle Marie et
ledit M^® Guillaume Mollet^ pour raison de la déli-
vrance de moictié d'une maison, court, grange,
estable, jardin, avec plusieurs pièces de terre au
terroire de Grugny, que lad. Marie prétend à cause
de la donation à elle faite par ledit Mollet en faveur
de son mariage. Ledit Mollet dit que en faisant lad.
donation, il a retenu l'usufruit sa vie durant... x>
(Minutes de /. Rogier.)
6 octobre. « Cleriodus Glenart, escuyer, s»" de Ly,
Plantay, dem^ à Gharon au Perche..., estant à Reims,
reconnaît que en faveur du mariage à faire entre luy
et Jehanne de Laistre, fille de Glande de Laistre,
doue ladite Jehanne, sa future épouse, stipulant par
Arnoul Hubert, libraire à Reims, son beau-frère, six
septiers de grains, mesure de Paris, sur ladite terre
de Ly Plantay... » (Minutes de J. Rogier.)
i567
Frais d'impression des nouveaux bréviaires de
Reims par Jean de Foigny, imprimeur en cette ville.
— io8 -
payés sur le compte des décimes. (Archiçes de Reims,
fonds de l'Archeçêché, G. 194.)
1571
3o novembre. « Sébastien Lefevre, ouvrier de soie,
tuteur des enfants mineurs de feu Nicolas Trumeau,
vivant libraire à Reims. » (Minutes de Jacqnesson,
notaire,)
1573-73
Travaux d'impression confiés à Jean de Foigny,
dûs par le clergé de Reims sur le compte des décimes.
(Archives de Reims, fonds de l'Archeçêché, G. 194)
1576-77
Le séminaire de Reims achète à Jean de Foigny,
libraire, neuf mains de papier, « duquel a esté faict
un livre pour escrire des mottetz et autres music-
ques... », paye des frais de reliure à Jean Lesprit,
libraire, et achète à Gérard Huguet, libraire, « un
grand livre contenant six messes... x> (Archives de
Reims, fonds de V Archevêché, G. 178.)
1577
QO février. « Baptême de Jehan, fils de Jehan Tru-
meau, libraire à Reims. Parrain Jehan Lecointre,
sergent du bailliage de Reims, et Marye Rainssant,
sa femme. »
3 mai. « Baptême de Perette, fille de Nicolas
Trumeau et de Nicol Euvrard. Parrain Gérard Golbert
— 109 —
et Perette Lespagnol, sa femme. » (Registres de la
paroisse Saint'Symphorien, 1077.)
1579
8 Janvier. c< Perette Bourdon, V^« Jacques Jabot,
loue les œuvres de Robert, son fils, et le baille en
apprentissage à Jehan Lesprit, libraire dem^ à Reims,
pour deux ans, pour lui apprendre ledit art et mestier
de libraire et relieur de livres, et lui livrer lit, feu,
vivres. Et ladite V^© paiera aud. Lesprit 6 escus
2/3 d'escu. » (Minutes de G. Saçetel.)
a avril. c< Jehan Cousin, imprimeur dem^ à Reims,
vend à Anthoine Picart, vigneron à Godelaineourt-
les-Berrieux, la moitié par indivis, partissant contre
led. acheteur à cause de Gillette Cousin, sa femme,
de plusieurs pièces de vignes et bois... moyen*
40 escus d'or soleil. » (Ibidem.)
3 may. c( Requête (autographe) de Jean Lesprit,
libraire et relieur, au sujet de la maison qu'il tenoit
à louage du Chapitre, et qu'il a quittée et rétrocédée
à la V^e P»*« de Mets, proche du Parvis. » (Ibidem.)
3o may. « Gérard Huger, libraire à Reims, prend à
ferme de M*^® Jehan Vassongne, prebtre D^ en théol.,
chapelain de la chapelle de N.-D. fondée en l'église
de S.-Symphorien, la part des dixmes de Rosnay,
Janvry, Germigny et Courcelles-les-Rosnay, appart*
à ladite chapelle pour 3 ans, moyen* i3 escus i/3 par
an. » (Ibidem.)
— IIO —
5 juin. « Jehan Lesprit, libraire et relieur à Reims,
prend à louage du Chapitre N.-D une maison et
ouvroir sis au parvis N.-D., tenant à la maison de la
Xrestienté, pour 9 ans, moyen* 8 escus a/3 d'escu
soleil par an. x> (Ibidem.)
17 juin. «( Gérard Huger^ libraire dem* à Reims,
transporte à N^ Faulconnier, lab' à Gourcy, sa part
dans les fruits et revenus du patronage de Loivre, à
cause de la délivrance à luy faite le jour d'hier par
M' l'archevêque de Reims ou son vicaire pour 3 ans,
moyen* 3o escus i/3. » (Ibidem.)
1587
3o juillet. « Baptême de Marie, fille de Pierre
Bacquenois et de Jean Lorain. »
7 août. <x Baptême de Jeanne, fille de Nicolas
Tremeau. » (Registres de la paroisse Saint-Pierre,
1587.)
1593
25 mai. « Roland Jenter, libraire anglois demeu-
rant à Reims, dit que Jehan de Bourdeaulx» aussi
libraire à Reims, luy doit soixante treize escus deux
tiers, pour argent prêté et marchandise de librairie à
luy vendue. » (Minutes de Brisset, notaire.)
i6i3
ai juin, a Nicolas Constant, époux de Jehanne
Cousin, fille de feu Jehan Cousin, maître imprimeur
à Reims. » (Minutes de Charlier, notaire.)
— III —
3i may. « Simon de Foigny convient d'imprimer
ung manuel à Tusage de Meaux... selon le caractère
du manuel d'Evreux. » (Minutes de Thomas Rogier,
notaire.)
1617
16 septembre. <c Jehan de Foigny, mdtre impri-
meur à Reims, en son nom et celuy de Simon de
Foigny, son frère, convient avec maître Guillaume
Parent, doyen du Chapitre, grand vicaire, Thierry
Thuret et Thomas Picotin, chanoines, de faire et
imprimer correctement avec les accens nécessaires
les misselz à Tusaige de Reims... de la forme et
caractère semblables à ceux imprimés à Envers, Tan
1616, avec la même quantité d'images à l'exception
des vignettes, soit en taille douce ou en bois au
nombre de iqoo, et à faire d'huy en huict mois. )i
(Minutes de Tailletj notaire.)
1618
5 février. c( Traité ou Association entre Simon de
Foigny et Jehan de Foigny, son frère, procureur en
l'officialité de Reims, pour l'imprimerie. » (Minutes
de Thomas Rogier, notaire.)
1619-QI
«
24 juin. c( Testament de Philippe Macart, impri-
meur à Reims, paroisse S. Estienne. » (Minutes de
Thomas Rogier, notaire.)
— 113 —
Mention du même Philippe Maquart, imprimear
en 1621. (Même notaire.)
I62Q
19 décembre. « Maitre Jehan de Foigny, procureur
en Tofficialité de Reims, dem^ paroisse S. Etienne,
vend à honor. hom. Nicolas Constant, N^ Hecart et
pois Bernard, march<^" libraires à Reims, tous et cha-
cun les livres tant en blanc que reliez... a plain
portez en un mémoire... tous lesd. livres entiers et
parfaictz. Et au regard de ceux qui ne sont achevez,
comme heures longuettes, heures in-a4 ou aultres,
s'il s'y en trouve d'imparfaitz, mesme pour les
misselz à l'usaige de Reims nouvellem* imprimez...
tous lesquelz livres ledit vendeur a promis leur
rendre faitz et parfaitz et les livrer deument achevez
dedans le jour de bonnes pasques prochain. Et si
oultre ce ledit de Foigny a encores vendu toutes les
imperfections, maculatures, canons et conmiuns des
misselz nouveaux imprimez qui se trouveront de
plus que lesditz misselz jusques à la quantité de
trente. » (Minutes de Th. Rogier, notaire.)
I6Q3
« Na» Constant, N»» Hecart et F»" Bernard, mar-
chands libraires, conviennent à Symon de Foigny
d'imprimer pour eux le processionnaire à l'usage de
Reims in-8* jusques au nombre de io5o feuilles, et
chacune feuille rouge et noire. 1» (Minutes de Th. Ro'
gier, notaire.)
- ii3 —
3 juin. <x La io« loge, sise au cloître de Téglise de
Reims^ du côté de l'église et tenant à celle que tient
présentement M« Simon de Foigny, maître imprimeur,
appartenant à messieurs de lad. église et auparavant
la veuve Jehan Leriche... est louée pour neuf ans à
Pierre Guignes, libraire, et à Perette Lefebvre, sa
mère, veuve de Roland Guignes,... au prix de six
livres dix sols tournois pour chaque année... le
samedi trois juin I6Q3. » (Archives de Reims, fonds
da Chapitre, Maisons, Renseignements, liasse 3o,
n«8.)
3 août, a Testament de Isaac Vieillart, imprimeur
à Reims, paroisse S. Etienne. » (Minutes de Th. Ro-
gier, notaire.)
5 octobre. « Gérard de la Croix, m*^® imprimeur et
md libraire à Reims, p^ S. Etienne, baille pouvoir
à Claude Briden, m^ libraire et imprimeur à Troyes,
d'imprimer ou faire imprimer les heures et psaultiers
à l'usage de Reims. (Minutes de Th. Rogier, notaire.)
1628
9 février. c< Nicolas Constant convient avec N*« He-
cart et F«i» Bernard, marché» libraires, d'imprimer
tant pour eux que pour luy les bréviaires à l'usage
de Reims in-i6 en 2 volumes de caractère de petite
mignonne, etc.. » (Minutes de Rogier, notaire.)
27 septembre. « Simon de Foigny, marché libraire
à Reims, donne pouvoir à Nicolas Valleton, aussy
marché à Troyes, d'imprimer ou faire imprimer l'A.
B. C, heures, psaultiers, concernant l'usage de
^ ii4 -
Reims, Laon et Soissons et d'y mettre le nom :
A Reims, pour Simon de Foigny, etc... » (Minutes de
Ckarlier, notaire.)
i63i2
i6 juillet. « N" Hecart, m^ libraire, convient avec
F»" Bernard, imprimeur et m^ libraire, d'imprimer
tant pour led. Hecart que pour luy, qioo et non plus
d'un livre intitulé : Le livre d'église suivant l'usage
réformé... » (Minutes de Th. Rogier, notaire.)
PIN
ESSAI D'UNE NOUVELLE LISTE
DBS
SUCCESSEURS
DE
NICOLAS BAGQUENOIS
A REIMS (^) (i56o-i894)
Nicolas Bagquenois, iSSq-iSôo.
Jean de Foigny, i56o-i586.
Veuve Jean de Foigny, 1587-1605.
Jean et Simon de Foigny, i6o5-i6!23.
François Bernard, iôsS-iôSq.
Veuve François Bernard, i63!2-i6So.
Nicolas et Augustin Pottier, 1636-1719.
Regnault Florent ain, 17 10- 1758.
Barthélémy Multeau, 1720- 1765.
J.-B. Jeunehomme, 1765-1770.
Jeunehomme, père et fils, 1770-1795.
Le Bâtard, 1795-1802.
Le Bâtard fils, 1802-1821.
P. Régnier, 1821-1847.
Pierre Dubois, 1847-1868.
Imprimerie Coopérative, 1868 à ce jour 1894*
(i) Cf. Almanach historique de Reims, Brissart, i854) P* i^ et i856, p. 78.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Pages
' I. — Titre du Coustumier de Reims j i653 52
«^ 2. — Titre du Missel de SainURemi, i556 58
^3. — Titre du Livre des Advocatz, i558 66
/ 4- — Affiche gothique de N. Trumeau 84
5. — Marque de Nicolas Bacquenois 89
6. — Marque de Jean de Foig^y 90
7. — Marque de Simon de Foigny 92
8. — Marque de François Bernard 98
9. — Marque de Nicolas Hécart 95
10. — Marque du même 96
11. — Marque du même 96
12. — Marque de Nicolas Constant 98
TABLE DES MATIÈRES
Pagres
Aux Bibliophiles rémois v
Les débuts de rimprimerie à Reims i
§ 1. — Origine rémoise de Bacquenois, son apprentis-
sage et son premier établissement à Lyon 6
§11. — Retour de Bacquenois à Reims, ses impres-
sions dans cette ville, son gendre et successeur Jean de
Foigny ii
§ III. — Départ de Bacquenois pour Verdun, ses tra-
vaux et ses dernières années dans cette ville aa
APPENDICE. — DOCUMENTS INÉDITS.
I. — Traité avec Mathieu Vyaudel, libraire à Langres,
pour l'impression des Statuts synodaux de Langres (aô fé-
vrier i555) 29
II. — Traité avec Pierre Ribaille, trésorier de Saint-
Marcoul, pour Fimpression du Missel de Saint-Remi
(24 avril i555) 3i
in. — Traité avec le Chapitre N.-D. pour Timpression
d'un Bréviaire de Reims (5 février 1567) 33
IV. — Traité pour l'achat de papier, passé avec Jean
Murguet, marchand à Reims (24 juillet i559) ^
V. — Cession du privilège du livre : Des Juges et Juri-
dictions,,, à Sébastien Nivelle, libraire à Paris (29 no-
vembre 1559) 37
- ii8 -
Pagres
VI. — Règlement de compte, cession de l'imprimerie
et association avec Jean de Foîgny (ii mai i568) ... 38
VIL — Cession d'une créance sur le Chapitre de Reims
à N. Psaulme, évoque de Verdun (ao juillet i568) . . . 4^
Vm. — Traité passé entre le chapitre de Reims et
Jean de Foigny, mattre imprimeur, pour l'impression du
Bréviaire de Reims (i5 mai 167 1) 4^
IX. — Règlement d'une créance de Nicolas Bacque-
nois, payée à Etienne Bacquenois, son ÛLs (6 novembre
1573) 45
BIBLIOGRAPHIE
Productions de Nicolas Bacquenois imprimées à Lyon,
à Reims, à Verdun, de i548 à i568. (Liste de 58 ouvrages^
plus 8 n^ bis d'attributions douteuses.) 47
Bibliographie de Nicolas Trumeau, à Reims (i55a) . . 83
Bibliographie de Claude Chaudière^ à Reims (iô5i-
1557) 85
Marques des plus anciens typographes rémois (i553-
id5o) 87
APPENDICE
Extraits des Archives de Reims, des Minutes de no-
taires, etc., concernant les imprimeurs, libraires et re-
lieurs rémois des XVI* et XVII* siècles (i5i7-i632) . . . io3
Liste des successeurs de Nicolas Bacquenois à Reims
(i56o-i894) ii5
ACHBVi D'IMPRIMKR
LE VINGT-CINQ JUIN MIL HUIT «NT QUATRK-VINOT-QUATORZK
SUR LB8 PRB8SBS DB L' C INDÂPBNDANT RÉMOIS »
BT TIRA A GBNT BXBMPLAIRBS
SUR PAPIBR DB HOLLANDB